Roméo aux Enfers [MxM]

5 - Macaron

     Après sa soirée catastrophique avec Jules samedi dernier, Roméo avait passé la nuit à ruminer seul dans son lit, à force de trop penser. Il avait cependant réussi à terminer sa dissertation le lendemain, mais c'était avec une petite mine qu'il était arrivé en cours.

« Roméo, oh, Roméo, pourquoi tu tires cette tête ? lui demanda Louise en se laissant tomber avec grâce à côté de lui.

— Devine.

— Hum, Jules. Qu'est-ce qu'il a fait cette fois-ci ?

— Rien de particulier, mais il est bizarre.

— Comment ça, « bizarre » ?

— Je crois qu'il m'a offert une console.

     Louise se contenta de lever ses sourcils. Les deux amis ne s'échangèrent plus un mot durant les deux heures qui suivirent, trop intéressés par le cours. Roméo ignora promptement son téléphone qui vibrait régulièrement, devinant sans peine qui était celui qui le dérangeait. Dès que le cours prit fin, Roméo s'excusa auprès de Louise et décrocha son téléphone dès la première sonnerie.

« Quoi ?! demanda-t-il agressivement.

— Euh... Bonjour, Monsieur Deschamps, je suis Monsieur Martin, votre conseiller banquaire.

     Roméo perdit toutes les couleurs de son visage et regarda le numéro qui l'appelait.

— Oh mon dieu je suis désolé ! s'excusa-t-il précipitamment, je... Je...

— Ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude que les banquiers ne soient pas les personnes avec lesquelles on aime le plus parler.

— Non, vraiment je suis désolé. Sincèrement.

     Il y eut quelques secondes de blanc durant lesquelles Roméo sentit son portable vibrer plusieurs fois.

— Je vous appelais à propos de votre compte épargne. Vous êtes à découvert de trois euros et cinquante quatre centimes, ce qui n'est pas très grave pour le moment, mais...

— La bourse arrive bientôt, elle a eu un peu de retard, c'est tout.

— Pas de soucis, passez une bonne journée dans ce cas.

     Roméo raccrocha et poussa un long soupir. Avant que son téléphone n'ai un appel entrant de Jules.

— Ah non, hein ! râla-t-il. »

     Il refusa l'appel et mit son téléphone en mode avion, avant de rejoindre Louise.

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     Plus il regardait les heures défiler, plus il appréhendait son téléphone. Il était rentré chez lui, non sans avoir fait une halte au fast-food le plus proche, mais il ruminait, son burger dans ses mains, en fixant son écran noir.

     Il savait très bien qu'il ne pouvait pas définitivement ignorer Jules, et de toute façon, les Deschamps n'étaient pas des personnes...

     Roméo fronça les sourcils. Les Deschamps étaient des personnes lâches et sans courage. Il soupira avant d'essuyer ses doigts sur une petite serviette en papier et il attrapa son téléphone avant de le déverrouiller. Il ôta le mode avion et il le reposa prudemment sur la table, avant de précipitamment se relever et partir presque en courant dans sa cuisine, pour la ranger tout en ayant son burger dans sa bouche.

     Il finit par revenir quelques minutes après et risqua un coup d'œil à son téléphone. Sans surprise, il était inondé de notifications. Un appel entrant couvrit tout son écran et il décrocha.