Roméo aux Enfers [MxM]

22 - Le souffle du démon

     Roméo osa à peine reprendre son souffle lorsque ses lèvres se séparèrent de celles du démon. Ses yeux peinèrent à se rouvrirent elles aussi ; il papillonna quelques instants avant de parvenir à regarder Silcharde sans ciller.

« Tu trembles, constata Silcharde, tout va bien ?

— Je... Je crois que mon cerveau a beaucoup de mal à comprendre ce qu'il se passe. Mais... Ça va aller, ne t'inquiète pas.

— Roméo... Je ne ferai rien sans ton accord, je te le promets. Nous ne sommes pas obligés de faire quoi que ce soit si tu n'en as pas envie.

— Non, non, ce n'est pas ça ! Au contraire, je me sens bien, terriblement bien, d'ailleurs. En fait, je ne me suis jamais sentit aussi bien de toute ma vie. J'exagère certainement en disant cela, mais c'est ce que je ressens, là, en ce moment. D'ailleurs, je me disais que c'était étrange. Je sais que je suis attiré par les hommes, mais jusqu'à présent, à chaque fois que j'étais avec un...

     Son esprit dériva un instant sur Jules, mais il s'interdit d'y penser alors qu'il était avec Silcharde.

— Je ne ressentais pas grand chose. Enfin, pas aussi grand que... Que là, maintenant, tu vois ? Au bout d'un moment, je m'étais même considéré comme asexuel, puisque je ne ressentais rien avec mes partenaires.

     Silcharde eut un sourire en coin.

— Peut-être que tu étais tout simplement « Haz-sexuel » ?

     Roméo mit quelques secondes à comprendre son jeu de mot, avant de rester bouche bée tellement sa blague était nulle. Silcharde se contenta d'accentuer son sourire, avant de se rapprocher de Roméo. Ce n'est que lorsque le démon posa une doigt sur son ventre avant de se poser sur son entrejambe qu'il se redressa soudain, une agréable chaleur se dégageant dans son corps.

— Parce que là... Tu ressens forcément quelque chose, non ?

     L'humain ouvrit et referma plusieurs fois ses lèvres, ne parvenant pas à prononcer le moindre mot lorsque le démon appuyait avec douceur sur son membre qui était un peu à l'étroit dans le vêtement qu'il portait.

— Hum... Oui, en effet, parvint-il à aligner après quelques marmonnements incompréhensibles.

     Ses joues avaient déjà commencées à rougir et il se mordait la lèvre inférieure pour ne pas gémir de plaisir. Il rouvrit les yeux lorsqu'il sentit le souffle de Silcharde dans son cou.

— Roméo, je t'ai toujours laissé faire le premier pas, murmura-t-il, je n'ai jamais voulu te forcer la main, parce que je voulais que tu comprennes de toi-même que tu ne craignais rien à mes côtés. Mais là...

     La voix de Silcharde tremblait, et Roméo le remarqua à ce moment. Il baissa les yeux par réflexe pour avoir une pleine vue sur le pantalon en toile légère que portait le démon ; déformé par une bosse assez grosse.

     Non. Roméo revint sur ses propos ; c'était gros tout court. Il déglutit et écarquilla ses yeux. Il y avait de quoi complexer un tantinet, à vrai dire.

— S'il te plait, laisse-moi te toucher... souffla le démon dans son cou.

     Pour toute réponse, Roméo fondit sur ses lèvres et glissa ses mains sur son torse. Sous la fine chemise qu'il portait, il pouvait deviner sa carrure impressionnante et sa musculature. Timidement, il défit trois boutons avant de tirer sa chemise pour le déshabiller et il laissa Silcharde en faire de même.

     Roméo se tendit un peu, mais abandonna rapidement lorsqu'il vit le regard emplit de désir que lui adressait Silcharde. Il étouffa un cri lorsque la bouche du démon s'ouvrit, et qu'une langue démesurée en sortit. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, Silcharde fit glisser sa langue le long de son torse, n'épargnant pas ses deux bouts de chair dressés qui arrachèrent de longs soupirs à Roméo.