HS 1 - Nous étions si proches

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« Aussi loin que je me souvienne, il était là à mes côtés. »

Tout à commencé lors de  mon premier mois d'école, j'avais 6 ans et on m'avait toujours dit que j'étais plutôt mature pour mon âge, c'est encore le cas aujourd'hui. Je l'avais vu jouer avec les autres alors qu'il venait à peine de venir, moi je n'osais même pas leur parler. Il était loin d'être timide comparé à moi.

J'étais assis dans mon coin comme à chaque récréation et sans même prévenir il s'est approché de moi, a posé sa main sur mon épaule et a dit : " C'est toi le chat" avec un grand sourire enfantin, je me souviendrai toujours de ce moment, la première fois que je me suis vraiment amusé avec des enfants de mon âge, il était là.

« Les années passèrent et nous étions devenus amis, il avait besoin d'une vraie famille, j'avais besoin d'un vrai ami. Nous nous étions bien trouvé. »

Il n'avait jamais vu son père, et sa mère travaillait d'arrache-pied pour s'occuper de lui, elle trouvait toujours un moyen de nourrir son fils mais ce n'était pas ce qu'il cherchait, lui. Nos mamans avaient aussi sympathisé et de temps en temps, il avait le droit de venir chez moi le temps d'un après-midi, puis d'une soirée, puis d'une nuit avant qu'il ne passe ses vacances avec nous. Nous étions amis, nous avions besoin l'un de l'autre à un point qu'on ne pouvait imaginer à cet âge.

« A chaque fois que j'y réfléchis, je me dis que ces premières années étaient vite passées, nous formions le duo parfait, nous nous ennuyions jamais, mais chaque bonne chose à une fin n-est-ce pas ? »

Pendant les derniers jours de vacances d'été de notre dernière année au collège, nous nous étions promis de faire quelque chose de spécial ! Profiter à fond, j'avais une passion pour l'écriture lui pour les épées, dans les jeux vidéos je jouais les mages, lui les chevaliers, je réfléchissais toujours à deux fois pendant que lui, il fonçait dans le tas, nous étions différents mais l'opposé s'attire comme on dit.

Les premiers ultimes étaient apparus et quand on demandait à un petit ce qu'il voulait devenir, il criait "Je veux devenir un ultime !", sans même avoir une idée de ce que c'était réellement, mais nous ne sortions pas du lot : Notre promesse était de travailler dur pour intégrer un bon lycée et devenir des étudiants ultimes, mais l'avenir en avait décidé autrement.
Du jour au lendemain, il m'annonça qu'il allait bientôt déménager, sa mère avait trouvé un bon job dans une ville voisine, l'opportunité de sa vie avait-il dit. Ce moment était l'un de plus cruels, "et nous dans tout ça ?", "pourquoi tu ne resterais pas avec nous ?", tant de questions tournaient dans ma tête mais il ne pouvait y répondre, ce jour là je m'étais rendu compte de deux choses : que si on était faibles, on devait laisser l'avenir décider pour nous mais aussi et avant tout que je l'aimais, différemment, pas comme un ami, j'étais bien assez mature pour comprendre que c'était mon âme-sœur et lui aussi le savait.

Notre premier baiser fut cette lueur d'espoir pendant cette journée pluvieuse d'août comme si la nature pleurait avec nous même si elle ne devait pas, nous avions craqué l'allumette dans le noir total, notre amour éclairait désormais nos personnes que le monde entier ignorait.

« - Si tu dis que je suis tout pour toi et que toi tu étais tout pour moi, est-ce que ça voudrait dire que je suis toi et que tu es moi ? Demanda-t-il en souriant.

- Mais, ça veut rien dire ! Dis-je.

- Dis plutôt que tu peux pas répondre. Répliqua-t-il d'un air malicieux.

- Hm... Disons que ça nous importe peu tant qu'on est ensemble, tous les deux ?

- Peu importe si on est tous les deux ensemble ! Répéta-t-il d'un air joyeux. »

Finalement il était parti mais nous sommes tout de même restés en contact, deux longues années scolaires s'étaient écoulées et l'allumette s'était transformé en chandelier d'or. Je l'aimais, il m'aimait et chaque jour pour nous était une occasion pour prouver notre amour à l'autre.

« Aussi loin que je me souvienne il était toujours là pour moi, c'était mon ange gardien. Nous nous protégions mutuellement, il faisait partie intégrante de moi, je ne pouvais imaginer une journée sans penser à lui. »

Je me souviens encore de ce jour ensoleillé, celui de la remise des diplômes de fin d'année en première. Mention Ultime, le premier de l'histoire de mon petit lycée, les autres attendaient un discours, moi j'attendais qu'il réponde à mon appel, "oui". Nous avions réalisé nos rêves, non, notre rêve.

« La vie ne tient qu'à un fil comme on dit, ce fil qui représentait mon espoir de le voir vivre à nouveau, quitte à en perdre la vie, quitte à sacrifier : une vie, deux, quitte à sacrifier l'humanité. »

Le débat commençait et je connaissais déjà la fin, il devait sortir de là mais l'autre... Il se sentit obligé de parler, obligé de faire son intéressant, obligé de faire son égoïste, sans penser aux conséquences.

« Je ne pouvais imaginer une journée sans penser à lui et pourtant il l'a tué, il l'a tué de sang froid me laissant moi aussi pour mort, il m'avait volé toute ma vie, pourquoi ne ferais-je pas pareil ? »

DANGANRONPA XK : Sealed TruthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant