4- Anakin Dambreville

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TW : viol, harcèlement scolaire.

Anakin 


─ Tu fais toujours la gueule à Diego ? demande Martial qui joue les entremetteurs.

─ Non ! C'est un con et je m'en fous.

─ T'es chiant aussi à être aussi psychorigide.

─ Tu devrais arrêter de parler comme un vieux crouton toi aussi !

Je lance une pichenette d'eau de mon verre à Martial, le beau blond aux yeux bleus. Son père est directeur de la clinique Mercier et sa mère, une beauté dont il a hérité les traits. Il joue trop souvent les médiateurs entre Diego et moi. Diego est le petit fils du célèbre sportif Anton Pietrolli.

Pour ma part, les chiens ne font pas des chats, j'ai hérité du caractère merdique de mes parents, des juges de la ville de Bordeaux. Je suis un brun sec ! Un physique assez ordinaire avec des yeux noisette.

Mon meilleur ami, Fausto, m'a lâché depuis plus d'une année, pour une fille ! Diego et Martial sont sympas, mais je ne retrouve pas avec eux, la complicité que j'avais avec ce traitre.

On s'est embrouillé avec Diego, il a trop bu et a voulu absolument sortir avec des vieilles Anglaises, alors qu'on était censé passer le weekend entre potes pour faire du Snowboard. Nous avons un chalet dans les Alpes à Courchevel, mais il est trop loin, alors ma mère a acheté à Saint Larry, à trois heures de Bordeaux, un appartement qui nous permet d'y aller les weekends. Nous pouvons y faire des hors-pistes pas mal. Je viens de m'équiper d'un drone perfectionné permettant de faire des vidéos plutôt cools et je voulais qu'on s'amuse à le tester. Nous avions prévu de faire un raid de nuit que je comptais filmer. Il m'a énervé à bousiller mes projets.

Le lendemain, fier de lui, il a affirmé s'être tapé les trois et qu'il aurait pu partager, mais c'était sans nous. Là où ça a dégénéré, c'est qu'il m'a dit que je ne regardais jamais les filles et que j'étais sans doute gays.

Je lui ai mis mon poing dans la gueule, qu'il m'a rendu aussitôt. Il faut dire qu'on n'a pas dormi et fatigué, je ne réfléchis plus.

D'abord c'est faux ! Je regarde les filles et j'ai déjà eu une copine, Alexandra, sympa et intelligente. Le seul souci c'est que je n'étais pas amoureux, alors quand elle a commencé à se comporter comme si on était un couple, j'ai détesté ! Je passais mon temps à l'éviter et je suis sorti avec d'autres nanas, elle a compris et m'a largué. Je ne suis pas gay, mais exigeant. Je n'aime que les trucs classes et je m'arrange toujours pour les avoir. Il suffit d'être débrouillard dans la vie.

Nous revenons d'un voyage scolaire avec notre classe, j'aime bien l'Angleterre, je connais par cœur et nous avons eu du mal à sécher les visites de musée. Au moins nous avons pu profiter des super soirées dans des clubs là-bas et assister à quelques matchs de foot. Les places n'étaient pas données, car nous nous y sommes pris tard, ma mère m'a fait la morale m'expliquant que le prix des places était la moitié d'un salaire d'un ouvrier. Je m'en fou, je ne serai jamais ouvrier !

Ma mère voulait me mettre en lycée privé, mais comme mon père est député en plus d'être procureur général, ils n'ont pas osé. À la place elle m'a fait admettre dans la classe élite de ce lycée, cela revient au même.

Il faut dire qu'ici on a des familles gratinées. Ma mère qui est la présidente du conseil des parents d'élèves s'arrache les cheveux, et pourtant en tant que juge elle en voit des cas sociaux. On a dû faire une classe pour eux, il parait que là-dedans, il ne parle même pas français.

***

Le soleil me chauffe le dos le midi à la cantine, quand on entend de l'agitation dans les couloirs.

Opération Post-it[BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant