18-Le temps dilaté

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Dylani

J'ai passé une semaine à Paris. David a pris beaucoup de photos qui seront publiées dans différents magazines et pour une exposition aussi.

Les premières photos vont paraitre dans le magazine de mars, qui sort dans deux semaines, ce sont des publicités pour des slips, assez coquines, pourvu que mes copains ne les voient pas !

David est assez cool dans la vie, mais sur les plateaux, c'est un véritable tyran qui n'arrête pas de gueuler. Je suppose que c'est dû à son génie, il sait exactement ce qu'il veut obtenir comme cliché. Les mannequins obéissent à ses ordres et nous avons intérêt à enchainer vite pour les fringues, les poses. Il est exigeant et prétend que je l'inspire.

Honnêtement pour les trois quarts des photos, je ne suis pas habillé, au mieux en slip, entouré de mecs. J'ai fait beaucoup de nu.

Si on devait décrire les photos : à chaque fois, je vais me faire baiser. Il me dit que je ne comprends rien ! Que je n'ai aucun talent. Normalement tout le monde affirme le contraire, bon je veux bien le croire et admettre que je n'y connais rien.

Mon book a été fait par lui et c'est vrai qu'il m'a rendu sublime. C'est l'année où il m'a baisé et ça se voit dans les photos, je trouve qu'il m'a transformé en pute. Lui rectifie en disant que je suis l'essence de l'amour.

Mwouais.

Les autres mannequins me proposent de parler de moi à des photographes, si l'occasion se présente. Pourquoi pas, je sais que dans ce milieu, la concurrence est rude, il faut déjà qu'il trouve des contrats pour eux.

─ Si vous voulez, mais je ne passe pas les castings, pas le temps !

─ Une vraie star ! font-ils, soufflés.

─ Et oui une vraie star !

Plus on est minable, plus il faut lever la tête, c'est ma devise.

Il y en a un qui est étudiant en astrophysique et pendant qu'on pose tous les deux, en jean torse nu avec des vestes, lui en cuir et moi un gilet de laine, il m'invite à assister à une conférence à la Sorbonne, le mercredi soir.

─ Anton, enlace Dylani, embrasse le dans le cou. Plus sensuel.

Nous continuons de parler. Il faut oublier le côté séduction. Je suis dans les bras d'un apollon, qui en plus m'embrasse, mais tout est factice. C'est une assez bonne représentation du monde dans lequel nous vivons. Je m'efforce d'ignorer la sensualité de tout cela et continue notre conversation qui m'aide à garder les pieds sur terre. Je fais de la pub pour la chaine internet d'Ingrid.

─ C'est super bien fait. C'est une scientifique à qui on a reproché son originalité. Einstein était original.

─ Promis j'irai voir, cela à l'air cool, rigole Anton contre moi.

─ Dylani torse nu, pantalon ouvert et Anton tu mets les mains sur son slip aux élastiques comme si tu allais le baisser, rouspète David et arrêtez de jacasser, vous me déconcentrer !

Je le regarde avec des yeux noirs, il est jaloux, oui !

─ Bien Dylani parfait ! Garde cet air fâché, c'est exactement ça ! On te boufferait mon chou grognon.

Il nous mitraille en ricanant.

Le mercredi soir, je suis allé à la Sorbonne assister à la conférence, c'était super intéressant. Il m'arrive parfois de me sentir très privilégié de pouvoir assister à ce genre d'évènement.

David ne m'a pas dragué et je n'ai pas baisé. Dans le train du retour, mon orgueil est sauf, mon corps en manque, je suis trop con à vouloir être sage.

Opération Post-it[BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant