22-Chocs et placards

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Anakin

Je l'ai surveillé de loin, il semble mal et tremble à son casier et je m'en veux car c'est de ma faute. Regrettant tout cela, je suis déterminé à aller m'excuser et à le rassurer. Je suis en train de fendre la foule des élèves pour le rejoindre quand il a disparu. Je vais vers sa classe, il n'y est pas, il a du quitter le lycée.

Je me sens con, j'aurais bien besoin de parler à mes copains et comme un fait exprès il n'y a personne, mais ils sont passés où tous ? Bon Martial a fugué, mais les autres ?

─ Il est ou Diego ? je jure, agacé.

─ Il est dans le placard au câlin avec une fille, qu'est-ce que tu crois ? ricane un abruti du club de science.

Bingo ! Je sais comment me faire pardonner et je sais enfin ce qu'il m'a dessiné, trois fois de suite.

Il me faudra être à l'écoute, de ce qu'il veut, ce sera une première pour moi. Si cela ne lui convient pas, il me faudra m'arrêter. Je prends un post et j'écris un message bref :

Tu auras tes consignes dans ton casier obéis

Je suppose qu'il va être fâché à mort. Je dépose ensuite dans son casier, un mot lui donnant rendez-vous le lendemain soir dans le placard à balais.

Dylani

Masochiste, je suis retourné au panneau et je stagne maussade devant le message de trei. Je ne suis pas d'humeur là !

Les gens ne m'aiment pas et se moquent de moi. Pas question que j'aille dans un club me faire ridiculiser. De toute façon ils ne voudront pas de moi il est trop tard dans l'année.

Ce n'est pas le seul message que j'ai. L'inconnu m'a mis un mot d'aller dans mon casier pour des consignes.

Je n'ai pas examiné la photo, trop dégouté, aucune idée du jour où elle a été prise, puisque je suis en jeans tous les jours. Impossible de deviner qui l'a pris. Une photo papier ! P'tain ! J'y crois pas ! Je suis coincé complètement, je ne peux tirer aucune information, alors que si la photo était numérique, il aurait pris cher. Comment a-t-il deviné que je me débrouille en informatique ? Est-ce un des gars du club de science ?

Je vais à mon casier, le cœur battant, et mort de trouille.

Qu'est-ce qu'il va me demander ?

Je découvre une longue lettre écrite à la main. Je souris, c'est un peu comme une lettre d'amour, sauf qu'il me donne des ordres.

Mon chéri

Je ne te veux pas de mal promis.

Je ne veux que te faire du bien.

Je vais respecter ta demande.

Je revendique mon prix après tout j'ai gagné.

Rendez-vous demain soir dans le placard à balais du premier étage près de la bibliothèque

Rentre dans le placard, laisse la lumière éteinte. Mets-toi un ruban sur les yeux comme sur ton dessin.

Je ne te veux pas de mal et je ne te violerais pas ! Dis le mot Abandon et je ressortirais aussitôt.

Par contre, je te propose de continuer de jouer,

Qu'en dis tu, toi qui est si malin ?

Comment ?

Simplement maintenant, c'est à toi de me trouver et pour cela continuons les post-its.

Pour agrémenter la partie, tant que tu ne m'as pas trouvé tu seras prisonnier de ce placard alors exécution mon chéri. Trouve-moi !

Il se moque de moi et il ose m'appeler son chéri. Il ne va pas l'emporter au paradis. Je rêve de lui écrabouiller la tête. Pourquoi il dit que je suis si malin ? D'où il me connait ? Il va me rendre fou.

Il n'est pas question que j'y aille. Je ne sais pas pourquoi j'ai dessiné ces couples qui se câlinent. J'ai sans doute perdu la tête, En tout cas il a gagné, je suis dans une colère folle. Je vais à la piscine, décidé à tout casser.

Je vais lui faire payer très cher de m'avoir fait peur. Il ne va pas comprendre ce qu'il lui arrive.

Devant le lycée, je me fais bousculer par des Polonais de ma cité. Ceux qui cherchent la bagarre.

Il y en a un qui me frappe avec un magasine gay. Je comprends immédiatement que les soucis ne sont pas finis pour moi.

─ Tu vas devoir t'expliquer ! menace Gustav.

Décidément cela va de mal en pis. Tous les mecs de la cité m'entourent, Mehdi et ceux de ma classe sont là aussi. Le magazine est ouvert à la photo où je suis en slip.

─ C'est toi ? jure t'il furieux.

Un autre mannequin derrière moi est visiblement nu et un autre de côté en slip caresse l'élastique du mien. La campagne de pub de cette marque de sous-vêtements est très agressive.

─ Non il me ressemble, mais je suis plus beau !

Je mens lamentablement, pendant que les mecs se passent le magazine. Il arrive d'ailleurs dans les mains de Mehdi et Bouba, mes potes qui ne bronchent pas.

─ C'est toi ! répète Gus.

─ Je te dis non !

Je n'en mène pas large, parce que je ne me suis jamais fait passer à tabac. Surtout à cet instant, je réalise que j'y tiens à ma petite gueule d'amour. Pas sûr que je l'ai toujours quand je serai passé sous leurs coups. Je vais passer un très mauvais quart d'heure.

À ma surprise, Mehdi s'intercale entre nous deux, suivi de mes copains de classe.

─ notre Ani est bien plus beau !

─ D'où tu lis ces magazines ? font les autres en se foutant de lui.

Ils sont vaincus par la certitude que mes potes me soutiendront. Les mecs en rajoutent :

─ Le magazine ? Tu as un abonnement ? Tu nous le feras suivre.

Furieux, il leur jette le magazine à la tête. Je le récupère, conscient que mes potes m'ont forcément reconnu. Mehdi sourit, me désignant le magazine en moqueur.

─ j'ai menti aux polaks, il est mieux que toi.

Il m'énerve, puisque c'est moi.

Je brule d'envie de leur répondre tandis qu'ils se font des checks entre eux, en se foutant de moi.

Opération Post-it[BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant