Opération Post-it[BL]

12-Gala à Versailles

Anakin 

La semaine de cours suivante, j'ai tout fait pour retrouver « Violette », c'est comme cela que je l'ai surnommé, faute de mieux. Mes recherches ont été vaines, je ne vois pas du tout qui il est. Quand je lui ai parlé de musique, il a daigné me répondre, c'est donc bien mon message sur sa classe et son âge qu'il a snobé.

Il a mauvais caractère en plus mon bonhomme ! Je mets des Posts sur tout et n'importe quoi, pour continuer le dialogue. Nous avons parlé de cinéma, puis de littérature. Il n'est pas con ! Par contre, il ne veut pas me répondre pour sa classe et son âge. Il aime la natation et la danse, je lui ai parlé de ma passion pour le foot et la photo.

Qui peut-il être bon sang ! Je ne sais plus quoi lui demander, pour pouvoir continuer à échanger avec lui. Je lui ai demandé sa couleur préférée, ce qu'il détestait, ce qu'il aimait. J'ai craqué et je lui ai à nouveau demandé s'il était en terminale. La bonne nouvelle, il m'a répondu que oui. Désormais les gars en vert, car il m'a expliqué que c'est sa couleur préférée.

Lui m'a envoyé un dessin, d'une pièce minuscule en bazar. Je ne vois pas ce qu'il a voulu me dire, en tout cas, il sait dessiner.

Le coach nous a tous convoqués à cause de notre dispute entre joueurs. Limite, ce serait de notre faute, car on a été dans un club trop cher et on leur a fait envie ...mais quelle bande de loosers !

Si on ne fait pas profil bas, il va dissoudre l'équipe et plus de tournois pour nous. Il nous a passé une rouste sévère, nous avons un jogging obligatoire, tous ensemble, deux fois par semaine et il nous a inscrit à un projet caritatif de deux jours pendant les vacances de Noël : nous allons devoir retaper tous ensemble un bâtiment d'Emmaüs.

─ Et la prochaine fois, allez dans un bar normal pour fêter la victoire !

Martial qui a couché avec la conne, regrette qu'on l'ait filmé. Il en est malade de s'être fait entrainer par Fausto et Emeline.

─ Tu n'as aucune volonté, mec ! Essaye de ne plus y penser et ne recommence jamais d'abuser d'une nana droguée !

Il y a une ambiance bizarre sur cette histoire : nos téléphones sont tous tombés en rade et cette fille n'est pas revenue en classe.

Ce week-end, il y a une tempête à Bordeaux, je serai bien resté pour photographier l'océan, mais nous embarquons pour Paris, j'ai d'ailleurs entrainé Martial, mon père va recevoir la Légion d'honneur, avec plusieurs collègues du barreau. À cause de la météo, nous resterons une journée de plus là-bas, nous n'avons pas tout perdu !

Le samedi avec mes cousins, nous avons fait du shopping avant la cérémonie. Nous nous retrouverons pour les fêtes de Noël à New York et ensuite nous irons en Floride, chez mon oncle. Personne n'arrive à dérider Martial. Il n'était déjà pas gros, mais là cela va être bientôt la cata. Je ne trouve toujours pas de solution pour l'aider, et tout ça à cause des conneries de Fausto. Celui-là, je le retiens.

La cérémonie de remise de la Légion d'honneur est très belle, mon père est ému et ma mère est fière. Les nouveaux chevaliers ont organisé une soirée de gala au château de Versailles, privatisé pour l'occasion.

Mon père me présente un de ses amis, qui arbore aussi la pastille rouge, ils ont fait leurs études ensemble et il est procureur dans la Marne. La famille est dans les verreries d'alsace, leur fille s'appelle Aglaé Derouviere, polytechnicienne, elle a vingt et un ans, des longs cheveux blonds, de grands yeux bleus. Elle correspond exactement au portrait que je me suis fait de la femme idéale...excepté que je ne ressens rien pour cette beauté glacée. Sa faiblesse semble factice, son regard m'apparait manipulateur.

Manque de chance, mon père me pousse dans ses bras, m'obligeant à l'inviter à danser, sous les moqueries de mes cousins, qu'on a évincés, pour que je puisse faire connaissance tranquille.

Elle s'amuse de mon manque d'intérêt pour mon avenir. Si je ne suis pas très enthousiaste, c'est que... ça me gonfle de lui parler.

─ Pourquoi pas le droit comme tes parents ?

De quoi je me mêle !

─ Je ne sais pas. Je suis encore au LYCÉE, j'ai le temps ! J'insiste sur le lycée en espérant qu'elle comprenne le message subliminal ; je suis trop jeune pour toi et pas intéressé.

─ Tu m'impressionnes, tu as l'air drôlement mûr pour ton âge.

OK, elle ne veut rien comprendre !

─ Vous avez fait connaissance ? s'extasie ma mère ravie, quand je la ramène près de nos parents après deux danses, elle a insisté pour que nous continuions à danser, au prétexte qu'elle adorait la musique.

─ Aglaé nous t'avons vu bébé ...et vous voilà tous les deux réunis ! Anakin et Aglaé, vous allez vraiment bien ensemble !

Ça, c'est mon père tout content, qui en rajoute une couche. Visiblement, ma famille n'attend qu'une chose : que je sorte avec elle.

J'ai l'horrible impression de ne pas avoir le choix !

Le problème...c'est moi. Et là l'évidence s'impose, je veux retrouver le mec au lycée, juste pour ... pour voir. Il faut que je réfléchisse pour le retrouver et vite.

─ Quel dommage que tu sois seulement au lycée et si loin à Bordeaux, susurre Aglaé qui se presse contre moi, alors que je me recule un peu dégouté.

Ouf ! sauvé par le gong, je pense.

J'écoute, embêté et impuissant, mon oncle Thomas, qui dirige une boite d'informatique aux US, il invite les Derouviere à nous rejoindre chez lui à Miami pour Noël. C'est un cauchemar !