Anakin
Nous avons gagné le match, c'est cool !
J'adore le foot, en fait j'aime tous les sports, sauf un : la natation. Je sais nager, mais cela me gave d'aller dans l'eau. Pour moi l'océan sert à draguer, en récupérant les minettes en maillots de bain, déjà déshabillées.
Pour fêter notre victoire, nous sommes sortis tous ensemble avec le coach au restaurant. Il nous a quittés assez tôt alors que nous avions envie de continuer de nous amuser.
Direction le club le plus select de la ville, il a l'allure d'un musée british du passé et la musique est bonne. J'y vais assez souvent et le videur nous fait un signe de tête, nous coupons la file d'attente pour passer devant tout le monde. C'est comme cela que j'aime les choses, toujours moi en priorité.
Certains gars de l'équipe regardent autour d'eux avec des yeux ronds. Ils se sont inquiétés du prix des boissons, alors on a rassuré les fauchés, on les invite. C'était une bonne soirée jusqu'à ce que je surprenne Milo fouillant dans mon portefeuille, alors que j'étais parti fumer dehors.
─ Tu voles tes partenaires !
Je lui fais une clé de bras, dégouté par le sale esprit de ce rat. Cela prouve combien ces mecs ne sont pas fiables !
─ Je pensais que tu ne le verrais pas, s'il te manquait du fric.
Quand j'entends son excuse débile, ça me rend fou.
─ Minable ! Voler un partenaire, tu n'as aucun honneur.
─ Si j'ai de l'honneur ! Je n'ai que ça !
─ Tu crois que tu l'as prouvé là ? Je lui cogne la tête contre le mur agacé par sa duperie.
─ Pense ce que tu veux ! insiste ce con.
─ Dégage de la soirée et emmène les autres pique-assiettes ! Pour rester ici il faut sortir cent euros, ceux qui ne les ont pas se cassent.
Ahrane a voulu me corriger, ils ne font pas le poids, les cinq fauchés de l'équipe partent en nous traitant de tous les noms, expulsés par les videurs. Voilà notre équipe vient d'imploser et quand le coach va l'apprendre lundi, ça va gueuler !
Mes copains sont d'accord avec moi, si on ne peut même pas leur faire confiance quand on sort ensemble, on devrait les virer de l'équipe.
Je rage, car ça n'arrête pas les emmerdes en ce moment : mon téléphone a été piraté, alors qu'il était tout neuf et a couté une petite fortune. La seule consolation, c'est qu'apparemment je ne suis pas le seul.
─ Au fait, c'est arrivé quand votre panne ? J'agite mon téléphone pour montrer de quoi je parle.
Je prépare un argumentaire pour mes parents, pour qu'ils me laissent m'en racheter un nouveau. Cela ne coute rien, mais les connaissant, ils vont me faire la morale et me rappeler que j'abuse.
─ Je regardais la vidéo de Fausto...commence Marcus.
─ Moi aussi, avoue Tom.
Je grimace, car moi aussi. OK, compris ! C'est ce con de Fausto avec ces vidéos qui nous a filé la peste dans nos portables. Je le vois d'ailleurs au loin avec Emeline. Ils sont encore occupés à déniaiser une fille, qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez et qui n'a pas compris qu'ils se foutent d'elle. Je vais le voir pour l'engueuler, avant je vire l'idiote, qui part vexée, sans se douter que je lui rends service en sauvant son cul. Elle pleure, vexée surtout elle réalise que Fausto se fout d'elle, puisqu'il me laisse la virer, moqueur.
─ Tu vas arrêter de nous envoyer tes vidéos pourries, mec. Mon portable a planté et j'ai dû ressortir un de mes vieux, et si tu pouvais arrêter de faire du mal à d'autres filles qu'a la diablesse qui te sert de petite amie.
Fausto se marre et s'étire, en prenant Emeline dans ses bras, maintenant que l'autre nouille est partie.
─ Tu l'as fait pleurer, tu es vraiment sans cœur ! ricane-t-il.
─ Et toi tu es trop con !
─ Il ne fallait pas regarder la vidéo, mais y participer.
Je dévisage incrédule mon ancien ami que je ne comprends plus ! Ses parents sont des amis des miens, cependant cet idiot est vraiment en train de tourner complètement dégénéré. J'ai vu combien il a aimé, quand j'ai fait pleurer cette fille. Il cherche la souffrance des autres et je me demande s'il n'a pas pris un étrange chemin.
Emeline me fixe narquoise, se faisant peloter comme un bout de viande. Je m'éloigne exaspéré, ils méritent de plus en plus leur nom de couple des enfers.
Mon téléphone en panne n'est pas mon seul souci, ce midi ma mère m'a pris la tête, car les élèves surdoués du lycée ont remporté un tournoi de science. Elle voudrait que j'aille les rejoindre dans leur club débile. Comme si j'avais le niveau pour trainer avec ces nerds boutonneux et puis ça se saurait, si l'intelligence se transmettait en s'asseyant à côté d'un surdoué.
Enfin ce qui me gonfle le plus, c'est que Mister Post-it n'a pas répondu à mon dernier message. Aucune idée de pourquoi je lui écris, je ne suis même pas sûr d'aimer les mecs, mais j'aime jouer au chat et à la souris avec lui. Pour l'instant il mène la danse et cela m'ennuierait terriblement s'il me trouvait ennuyeux. Pourquoi il ne me répond pas ? Est-ce que je l'ai barbé dans mes réponses ou il a trouvé quelqu'un d'autre ?
Je suis en train de cogiter quand mes potes reviennent et me bousculent me faisant revenir à la raison. Fausto et les autres se sont joints à nous, ainsi qu'une fille que je ne connais pas et qui me colle. S'il y a bien un truc que je déteste, c'est le sans-gêne, et je déteste aussi les inconnus, surtout les fauchés.
─ Tu as cinq cents euros ? Je lui demande glacial.
─ Non pourquoi ?
Elle écarquille les yeux, horriblement maquillés, dans le style pouffiasse répugnante.
─ Ben c'est le prix pour sortir avec moi, si tu les as pas, tu vires !
Je fais un rond de la main signifiant bon vent.
Diego s'étrangle avec son verre quand elle se lève et part furieuse en me traitant de taré.
Fausto est ravi, il adore quand je rabaisse les autres et je suis plutôt bon à son petit jeu.
─ Ben mon cochon, t'est un vrai salopard ! râle Diego.
─ Naaaan, je pourrais faire pire, je pourrais aller voir le patron du club et lui demander pourquoi il laisse rentrer la populace dans son club select.
Je lui fais les gros yeux s'il veut qu'on se castagne, c'est quand il veut. Il lève les bras en signe de reddition et me laisse pour retourner danser et draguer.
Assis dans mon fauteuil confortable, englouti par la musique assourdissante, je regarde les autres s'agiter sur la piste, sans aucune envie de les rejoindre. Pourquoi je suis autant attiré par le gars au post-it, en tout cas il a attiré mon attention, parce que je ne pense qu'à lui !
Pourtant je connais tous les mecs de mon lycée, donc aucune chance qu'il y en ait un seul qui m'intéresse.
Par jeu, par ennui... j'ai analysé l'écriture très belle, même si la couleur de l'encre est affreusement vulgaire.
Il est percutant en peu de mots, il est cash, honnête, farceur, il semble intelligent et n'a pas froid aux yeux, voilà ce que je lis de son message, peut être que je m'illusionne complètement.
Il joue le jeu des échanges, malgré ce crétin de modérateur qui nous dit qu'on est sur un espace public.
À quoi il ressemble ?
Je le voudrais comment je réfléchis rêveur. Et pourquoi n'a-t-il pas répondu à mon dernier message ?
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Opération Post-it[BL]
RomanceAu lycée Saint Saëns de Bordeaux le proviseur a mis en place un panneau de POST IT pour permettre aux lycéens de s'exprimer sur tous les sujets. Une innovation selon lui ! Dylani, un élève fauché et immigré, un surdoué facétieux, décide de lancer u...