28-Epilogue

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─ Anakin, nous partons pour Miami le quinze juillet, tu viens avec nous ?

─ Non je vais travailler cet été, pour un projet caritatif.

─ Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Déjà cette demande étrange pour avoir ton appartement près de la fac de médecine avec deux chambres ?

─ C'est celui qui me plaisait le plus et je veux m'investir à fond.

J'ai eu mon bac tranquille et je suis admis dans la prépa de l'école d'architecture. J'espère que cela n'a rien à voir au fait que le président de l'école est un ami de mes parents.

Mon père m'a serré un long moment dans ses bras pour me féliciter et ma mère a reconnu qu'elle a fouillé dans mon dossier d'admission.

Je ne savais pas qu'on pouvait être aussi heureux. Nous nous sommes installés Ani et moi, avec la grand-mère.

***

Une année s'est écoulée, et j'ai trouvé ma voie dans l'architecture solidaire. J'adore mon mec, mes études et ma vie.

Le petit merdeux qui détestait les pauvres est devenu humain, par amour pour son mec aux yeux verts.

Le seul truc nul, c'est que je n'ai rien dit à mes parents, je n'arrive pas à me lancer. Je redoute qu'ils critiquent mon copain. Ils ne comprendront pas sans doute et ils ont un pouvoir de nuisance assez fort.

Par contre, Ani l'a annoncé à sa famille, qui semble considérer que c'est lié à des manies étranges de riches. Sa tante est devenue coiffeuse à domicile et Vanessa aussi est devenue coiffeuse.

Je regrette tellement les horreurs que j'ai pensé sur elle. Je n'oublierais jamais son désespoir.

Elle se remet doucement, bénéficie d'un appartement qui est quand même cher payé, ce sont tous ses rêves de bonheur réduit à néant.

Elle a tourné la page et est heureuse dans ses études. Sa mère est restée dans son appartement lugubre, elle préfère y vivre et se saouler que d'essayer de vivre avec Vanessa. Les choses ne sont pas toujours facile.

Je n'invite jamais mes parents chez moi, je vais les voir, seul, de temps à autre. J'aimerais qu'ils soient au courant, je pense qu'il me manque juste cet aspect-là.

Je paye pour tout, et cela ennuie souvent Ani. Je l'embrasse et le câline, lui fais la leçon en insistant pour qu'il admette que c'est bien.

Il s'en moque que je ne le présente pas à sa famille ou plutôt il est persuadé que j'ai honte de mon homosexualité et de lui. Il est persuadé que notre histoire ne durera pas. Il m'a raconté ses traumatismes d'enfance, sa pauvreté, sa méfiance des riches. Je soupire, car je voudrais qu'il n'ait jamais eu à affronter toute ses épreuves.

La vérité c'est que je n'ai pas honte de lui, peut-être un peu honte de moi ou plutôt je n'arrive pas à en parler à mes parents. Et pourtant je l'assume, enfin bref, je ne sais pas.

J'aime les plats improbables que nous cuisine la vieille mamie qui vit chez moi et que je ne comprends pas.

J'apprends le tchétchène et elle me parle Moldave. Si j'apprends le Moldave, elle me parle russe, je n'y arriverai jamais.

Ani a une capacité de travail phénoménal et il me canalise. J'aime nos soirées tous les deux, ses amis qui débarquent pour un oui ou pour un non.

Son meilleur ami Mehdi a décidé de se reconvertir dans la mécanique. Il veut faire garagiste.

Nous avons de quoi être heureux car tous les deux nous avons réussi nos années. Ani a réussi sa première année et moi la mienne. Nous allons pouvoir nous reposer un peu.

Opération Post-it[BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant