Je restais une semaine à l'infirmerie, cloîtrée entre quatre murs, ne prenant pas la peine de sortir. Si j'avais pu choisir, j'y serais resté le reste d'années à venir mais c'est au bout du huitième jour que je compris, au regard d'Harvey, que je ne pouvais me cacher plus longtemps ici.On s'était alors mis d'accord, je devrais rejoindre ma nouvelle chambre lorsque tout le monde serait en cours, de la sorte, je n'aurais pas à croiser tout le monde d'un coup. On devait y aller piano piano. Il m'avait informé que je partageais mon dortoir avec cinq autres filles, dont Terra, pour que je ne sois pas trop dépaysée.
Le professeur m'avait acheté tout un tas d'affaires, à Solaris. Tout était rangé dans l'armoire, la chambre n'avait attendu que ma venue, l'homme déposa sur mon bureau tous les effets importants : mon téléphone, ma carte bancaire et mes papiers. Farah ne m'avait jamais reniée et de ce fait, j'avais hérité de toute sa fortune.
- N'oublie pas qui tu es Cassiopée,
Une femme forte, une survivante. Je n'allais pas laisser une bouchée de jeunes-adultes me terroriser, non, j'avais déjà tout prévu pour mon retour. En envoyant Harvey m'acheter des vêtements, j'avais été si minutieuse dans ma liste de course que la nouvelle Cassie était prête à vivre.
- Merci,
Il se retira, me laissant seule dans ma chambre. C'est alors que la sonnerie retentit, elle ne m'avait définitivement pas manqué celle-là. Peu à peu, je prenais mes marques, dès ce week-end, je me rendrais à Solaris pour rendre la chambre un peu plus vivante. Selon Harvey, la fille séjournant dans la chambre attenante à la mienne était Stella, j'avais déjà entendu parler d'elle plus jeune, c'était l'héritière du royaume magique.
Dès que le cri strident de la sonnerie s'arrêta, je me prépara, attrapant ma nouvelle trousse de maquillage, je commençais par le teint. Avec une dose assez élevée de maquillage, j'arrivais sûrement à camoufler toutes mes brûlures intérieures. J'attachai mes cheveux en une queu de cheveux ni trop haute, ni trop basse, juste assez, un coup de rouge à lèvre écarlate plus tard, je pouvais passer à ma tenue.
Rouge était le mot d'ordre, un collier à perle, un haut bustier de la même couleur et je terminais la tenue avec une jupe noir, assez courte pour que l'on puisse voir les trois quarts de mes jambes. Une fois devant le miroir, je travaillais mon sourire. Je ne devais ni le surjouer, ni le forcer. Je finis par abandonner la deuxième option, je n'arriverais jamais à sourire naturellement.
C'est alors que l'on toqua à ma porte. Combien de filles étaient de l'autre côté ? Je sentis 5 esprits différents. Je me leva de ma coiffeuse, allant leur ouvrir, leur offrant mon plus beau faux sourire.
- Waw. Papa ne t'avais pas décrit comme ça, commenta Terra. Oh désolée, je ne sa..
- Vous vous attendiez à quoi exactement ? la coupais-je alors, déjà exaspérée.
Elles se regardèrent alors, cherchant une réponse.
- C'est juste que tu sais.. Après avoir disparu pendant aussi longtemps on s'est dit que..
- Que débarquer à 5 devant ma porte n'était pas du tout effrayant ? Je vais bien, vous allez bien, je vous remercie d'être venue mais je ne suis pas encore un animal de foire.
Venir en troupe avait été une mauvaise idée, sûrement la pire qu'elle avait eu depuis une décennie.
- On essaye seulement d'accueillir notre nouvelle colocataire comme il se doit, dit Stella.
- Et je vous remercie sincèrement mais je.. Je préfère être seule pour le moment.
Je refermais aussitôt la porte. Qu'est-ce qu'il m'avait pris d'être aussi froide ? Au moins, je n'avais pas à subir leur regards plein de pitié, je n'allais rien faire avec leur sentiment, je n'étais ni un petit chien en détresse ni une femme à sauver. Autrefois, je l'avais été mais personne n'avait été là pour m'aider, j'étais resté des années durant, dans mon obscurité, à me battre contre des démons, sans que personne ne viennent jamais malgré mes hurlements.
Ce n'est pas la pitié qui m'avait sauvé.
Aux alentours de vingt heures, mon ventre commençait à crier famine. Après l'avoir ignoré pendant plus d'une heure, je me décidais à sortir des quatre murs de ma chambre. Je trouvais les filles assises dans le salon, discutant entre elles. Dès que je croisais le regard de Terra, elle se leva.
- On t'attendais justement, ça te dit d'aller dîner avec nous ?
Les derniers souvenirs que j'avais de nous remontaient à un hiver, nous jouions dans la neige avec son père tandis que Farah s'occupait d'Alféa d'une main de fer. Elle passait beaucoup de temps dans son bureau, une femme aussi forte qu'elle ne pouvait se permettre de perdre quelques précieuses heures à jouer dans la neige même si parfois, elle se laissait tenter par une après-midi enneigée.
- Et on dit par ça parce qu'on a pitié de toi, dit Musa.
- Juste parce qu'on a faim, continua Aisha.
- Genre vraiment vraiment faim, ajouta Bloom.
- Si vous avez vraiment faim, pourquoi vous n'êtes pas allé manger plus tôt ?
- Aucune des filles ne voulait toquer à ta porte et elles m'ont empêché de le faire, dit Stella froidement.
Je fronçais les sourcils, pourquoi étaient-elles aussi bête ?
- Et toi, tu les as écoutés, dis-je avec un rictus avant de tourner les talons.
Contrairement à la future héritière, je n'avais besoin d'attendre ni autorisation, ni nouvelle élève pour aller dîner. Une fois à l'extérieur de l'appartement, je me trouvais en zone hostile mais cela ne devait pas pour autant me faire peur.
Fake it until you make it.
J'avais lu cette phrase dans un livre, faire semblant jusqu'à qu'on y arrive réellement. C'était ça, mon mantra et ce, jusqu'à ce que j'aille mieux, réellement mieux. Pour l'instant, je devais juste faire semblant d'être une rouquine un peu trop sûr d'elle, personne ne viendrait poser des questions sensibles si personne n'osait m'adresser la parole.
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Le Destin de Cassie - Tome 1 - TERMINEE
Fanfic1124 jours. 1 618 560 minutes. 97 113 600 secondes. Après avoir disparition depuis plus de trois ans, Cassiopée Dowling, connue sous le nom de Cassie, réapparaît, le jour de la mort de sa mère. Une question perle sur toutes les lèvres : Où était-el...