Chapitre 37 - Chassez le naturel et ils reviennent au galop

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Trois semaines plus tard.

Ce soir, tes amis viennent dîner.

Par amis, voulait-elle dire William ? 

Depuis que j'étais revenue, je ne lui adressais la parole que pour le strict minimum. Je ne désirais pas me disputer avec et c'est ce qui allait arriver si je me mettais à lui parler. Il valait mieux pour nous d'eux qu'on s'en tienne au strict minimum.

- William et le groupe ?

Farah secoua la tête négativement.

- Tes amis d'Alféa, Riven, Beatrix, Bloom et tous les autres, ils sont venus pour une semaine. Certains dormiront ici, si tu n'y vois pas d'inconvénient.

- Tu me demandes si ça me dérange après avoir accepté, si je comprends bien ?

- J'ai pensé que ça te ferait plaisir.

- On a quitté Alféa pour qu'Alféa vienne à nous, quelle merveilleuse idée maman

- Ton ton.

Je ne répliquais pas, attrapant ma bouteille d'eau, je sortis. J'avais besoin d'une chose : me plaindre à William. Pedalant jusqu'à sa maison, je m'arrêta devant, c'est sa mère qui m'ouvrit, je la salua brièvement avant de monter à l'étage, l'homme était justement en train de jouer de la guitare, guitare qu'il déposa sur le côté avant de se lever, déposant un baiser sur ma joue pour me saluer.

- T'en tires une tête, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Ma mère a décidé d'inventer d'anciens amis à moi à venir dormir à la maison,

- Et toi, cette idée ne t'enchante pas.

On s'installa sur le lit, pour ma part je m'allongeais sur le dos, yeux rivés sur le plafond, mains croisées.

- Si j'ai quitté ma ville, c'était pour ne plus les revoir. Et ma mère trouve l'idée de les ramener, tu te rends compte à quel point elle ne respecte pas mes choix ?

Son visage apparus dans mon champ de vision, il avait le sourire aux lèvres, je me redressais, qu'est-ce qu'il y avait de si drôle ?

- Quoi ?

- Je ne t'ai jamais encore vu t'énerver, c'est marrant.

Je roulais des yeux, lui aussi m' exaspérait. Je parlais sérieusement là et lui prenait ça comme une blague, un réel idiot.

- Tes anciens amis viennent te voir et toi, t'y vois un problème, vous vous êtes quitté en mauvais termes ?

- On peut dire ça comme ça, je n'ai pas spécialement envie de les revoir..

C'est alors que j'eu un éclair, je souris alors, ravie de mon idée.

- Tu pourrais venir, toi, ce soir, ça serait l'occasion pour toi de les rencontrer et tu m'empêcheras de les tuer, soit dit au passage.

- Tu es sûr que tu veux que je vienne ?

Je hochais vivement la tête, ces dernières semaines, je les passais exclusivement avec William. L'homme avait toujours un tas d'idées de trucs à faire, il m'apprenait à jouer au piano, à faire du skate le matin et l'après-midi, on le passait à la plage, on s'y rendait à vélo. Ma vie n'avait jamais été aussi calme et c'est pile comme ça que je l'appréciais.

Will, c'était ma thérapie. Et les autres, ceux qui allaient tous venir ce soir, représentaient l'alcool des alcooliques, on s'en éloigne pour ne pas sombrer. Mais plus encore, pour ne pas les jalouser d'avoir encore leur magie. Je les avais sauvé d'une mort certaine et j'avais tout perdu, ici, je me reconstruisais & ils venaient tous me rappeler ce que j'avais perdu.

C'est vers 19h que je quittais la maison de William en compagnie de ce dernier, mains dans la main, on se rendait chez moi ; il y avait à peine 10min de marche. Devant la maison, je pouvais voir à travers les vitres, les visages de mes anciens amis, ceux que je tentais tant bien que mal d'oublier.

- Prête ?

- Je n'ai pas vraiment le choix.

Lâchant la main de l'homme, je m'avançais vers la porte d'entrée ; un pas dans l'entrée suffit à vouloir me faire fuir. Ils étaient tous là, à me regarder, comme si je sortais tout droit du pays des morts.

- Cassie, dis Bloom en s'approchant.

Je reculais d'un pas, préférant éviter tout contact physique ; je ne voulais rien avoir à faire avec eux, le strict minimum, comme avec ma mère. Je me tournais alors vers Willi, qui semblait mal à l'aise.

- Tout le monde, voici William, le plus fidèle ami de toute la côte Ouest. William, voici tout le monde.

Et par tout le monde, j'entendais toute la clique ; sauf Tecna. Les présentations faites, je me tournais vers ma mère, j'aurais aimé qu'elle brûle sur place pour les avoir invités, respirant un bon coup, je m'avançais vers la grande table de la salle à manger.

- C'est ton nouveau petit-copain ? demanda alors Sky d'un ton désinvolte.

- Elle a dit ami, pas copain, répliqua aussitôt Will sur le même ton.

Je levais les yeux au ciel, il était tombé dans un territoire ennemi mais on allait survivre.

- Ça commence bien, commenta Aisha..

- Vous devez tous mourir de faim, William, bienvenu, on pourrait passer à table sauf si d'autres personnes souhaitent commenter le statut relationnel de Cassiopée ?

Elle tentait l'humour, faisant un gros flop. On décida tous de s'installer, j'étais face à Sky et Riven, en sandwich entre Stella et William. Les conversations allaient de fils en aiguilles, je me tournais vers William, avant que je ne puisse prendre parole, Riven me coupa l'herbe sous le pied.

- Alors William, qu'est-ce que tu fais dans la vie, si ce n'est être l'accessoire du moment de Cassie ?

- Je te demande pardon ?

- Tu m'as très bien attendu,

- Riven, dis-je sèchement.

Je le connaissais assez bien pour savoir qu'il était agacé, pour quoi ? Je n'en savais rien mais cela allait aller de pis en pis.

- On est tous là pour partager un bon moment ensemble, dit Terra, sentant la tension monter.

Heureusement que Farah n'était pas là pour voir la dispute qui allait éclater, elle se trouvait dans la cuisine, préparant le dîner ce ce soir, j'aurais aimé qu'elle prépare les cendres des garçons bien trop insolent à mon goût.

Le Destin de Cassie - Tome 1 - TERMINEEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant