Le Destin de Cassie - Tome 1 - TERMINEE

Chapitre 47 - Le brouillard

Sky ne se présenta pas à l'entraînement, cela ne m'étonnait même pas ; je devais faire équipe avec une fée de toute façon, on commençait la seconde étape. Andreas et Silva avaient jugé les spécialistes assez prêts pour protéger les fées et voilà que les deux groupes se mélangeaient, je détestais déjà l'idée.

- Cassie et Bloom, ensemble.

Je me tournais vers Andreas, il était hors de question que je me mette avec celle qui utilisait ma propre magie alors que je n'avais plus rien.

- Non, je refuse.

- Cassie, ce n'est pas le moment de discuter, rétorqua Silva.

- Débrouillez-vous sans moi,

Andreas me lança alors avec sa lance, si je ne l'avais pas attrapé avec ma main ; elle m'aurait sûrement transpercé le crâne, mes pouvoirs m'avaient certes quitté mais mes sens restaient toujours aussi avisés.

- Andreas, commença Silva, froid.

- Bat toi contre nous, provoqua le professeur. Saul, moi, si tu perds, tu te plies à nos règles et si tu gagnes, tu pourras discuter nos directives.

- Nous savons tous les trois que je vais vous ridiculiser mais soit, si c'est votre souhait, battons-nous.

Je pouvais sentir le regard désapprobateur de Silva sur moi mais mes yeux restaient figés sur ceux d'Andreas, il ne m'appréciait pas, c'était désormais certain. Silva finit par capituler puisqu'il se plaça en face de moi ; au moment même où le combat allait commencer, Rosalind arriva en courant.

- Tout le monde dans la grande salle, immédiatement, un brûlé à pénétrer l'enceinte de l'école et on ne sait pas s'il y en a d'autres.

Putain, pensais-je aussitôt. Tout le monde se crispa ; depuis combien de temps n'y avaient-ils pas eu d'attaque de brûlé ? Je n'en savais rien, leur présence n'envisageait rien de bon. J'essayais de rester calme, ne pas paniquer, là tout de suite maintenant, je n'avais qu'une envie : m'enfermer dans mon armoire, là bas au moins, c'était calme. Une fois dans le bâtiment principal, tout le monde se bousculait sûrement par peur.

En moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire, je m'échappais du groupe et monta directement dans ma chambre, à contre courant des autres élèves. C'est alors à mi-chemin que je m'arrêtais nette : Sky. Il n'était pas venu au cours après notre dispute, je dévala les marches de l'autre sens cette fois-ci, directement le bâtiment des spécialistes.

- Cassiopée !

Je sentis une forte pression sur mon bras, Saul venait de m'arrêter dans ma lancée.

- Tous les élèves se rendent dans la grande salle.

- Sky,

- Je vais le chercher, toi, tu vas dans la grande salle.

- Mais vous ne savez même pas où il est !

C'est alors qu'un cri strident déchira l'air, le regard de Saul se figea.

- S'il te plaît Cassiopée, va dans la grande salle, je vais retrouver Sky.

Et il se dirigea alors vers le cri, ne se souciant pas de Sky et de l'endroit où il pouvait bien être. J'étais partagé entre l'idée d'écouter le professeur ou d'écouter ma petite personne : il est évident que c'est ma petite personne qui pris le dessus. Je traversais les jardins vides au pas de course, ne me retournant pas et espérant secrètement qu'il reste vide, l'envie de croiser un brûlé était tout sauf présente.

Une fois dans le bâtiment réservé aux spécialistes, je repris ma respiration, montant les marches pour rejoindre l'appartement de Sky : vide. Tout ce chemin pour rien et maintenant il fallait faire demi-tour et rejoindre la grande salle, le parcours du combattant une énième fois.

L'air était plus froid qu'à mon arrivée, le silence plus lourd, un brouillard s'était installé, les brûlés pouvaient débarquer à n'importe quel moment que je ne les verrais pas arriver. Je pris une énième grande inspiration, c'était la seule chose qui pouvait me rassurer, savoir que j'étais encore en vie même si le brouillard s'épaississait plus les secondes passaient, où devais-je me diriger pour me rendre à l'école ?

- Cassiopée, concentre toi sur ma voix !

La voix de Farah semblait si lointaine, plus les secondes passaient, plus le brouillard semblait se rapprocher, voulant me dévorer toute entière. Alors que j'essayais d'avancer, mon corps n'exécutait plus mes mouvements, le brouillard se teinta de noir : qu'était-il en train de se passer ?

- Cassie, tu vas y arriver, c'est toi qui a le contrôle, prends les commandes.

Mais comment pouvais-je prendre le contrôle sur une matière aussi volatile qu'un brouillard ? Plus il se rapprochait, plus la panique prenait le dessus ; devenant opaque au fur et à mesure que le temps passait, une sensation d'étouffement se fit sentir ; comme si l'air était toxique, au bout de quelques minutes à essayer d'écouter les paroles de ma mère ; je sombra dans l'obscurité du brouillard pile au moment où je ressentis une piqure dans mon cou.