La meute

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PDV Aris

- Merde ! Je gronde, faisant sursauté ma sœur. Je savais qu'il y avait quelque chose de bizarre.

Je ne veux pas lui faire peur, elle est la personne que j'aime le plus depuis que nos parents ne sont plus là. Je lis de l'incompréhension dans son regard bleu identique à celui de notre mère.

Je soupire en me frottant la nuque.

- Excuse-moi d'avoir crié, lui dis-je. Ce matin quand je t'ai laissé, j'ai attendu un peu pour observer les alentours, tu sais que j'aime bien te savoir en sécurité.

La voilà qui me jette un regard de travers avec un sourire ironique. Elle sait que ça tient surtout à mon besoin de tout contrôler, mais bon, passons. Elle m'écoute attentive.

- Et d'un seul coup j'ai senti une odeur inconnue, tu sais quelle odeur dégagent les humains, mais là c'était vraiment bizarre, comme quelque chose d'envoûtant mais en même temps repoussant. Je ne l'expliquais pas. Et en scrutant l'entrée de ton lycée j'ai vu quatre garçons rassemblés devant et les regards de tous les étudiants autour les fixaient. Je ne comprenais pas, et puis en regardant plus attentivement, j'ai vu un garçon avec un sweet, la capuche sur la tête, je ne voyais qu'une mèche de cheveux très bonds, il regardait ses chaussures, puis il a fait un signe de main aux trois autres et il est rentré dans l'école. C'est à ce moment-là que l'odeur a commencé à s'estomper.

- C'est lui, c'est Caleb ! Elle s'exclame. Mais c'est étrange que tu ais senti cette odeur si fort en étant si loin. Je ne l'ai détectée qu'une fois à côté de lui et après ça ne m'a plus dérangée.

- Écoute-moi, je préfèrerai que tu restes éloignée de ce garçon, je ne sais pas ce qu'il se passe mais il a quelque chose d'étrange et je ne veux pas que tu ais d'ennuis. On vient juste de s'installer, ça serait bien qu'on reste un peu surtout que tout le monde a l'air de se plaire dans le coin.

À ces paroles je la sens se raidir. Ouh la, je sens la prise de tête. Elle se redresse de toute sa hauteur et commence à me toiser. Claire est une Bêta, comme l'était notre mère, mais elle a hérité du caractère têtu de notre père et quand je la vois réagir comme ça, je me dis qu'elle pourrait presque être l'alpha à ma place. Mais quand nos parents sont morts elle était trop jeune, elle n'avait que 12 ans, donc c'est moi à 16 ans qui ait été désigné.

- Mon cher frère, ouh ça commence mal, Il est hors de question que j'arrête de côtoyer Caleb. Premièrement, on est dans la même classe et en plus assis l'un à côté de l'autre. Deuxièmement, je n'ai ressenti aucune animosité de sa part, au contraire, il m'a souri et je l'ai trouvé apaisant. Et enfin Troisièmement, il semble tellement fragile que je ne risque rien, une pichenette de loup et il vole, me dit-elle narquoise.

L'ambiance est tendue entre nous, j'ai horreur de ça. Je sonde son regard pour essayer de détecter le moindre doute dans son esprit. Je finis par capituler devant elle, comme souvent, ce qui m'agace.

- Bon, je veux bien te laisser gérer ça à ta manière, lui dis-je calmement, puis je hausse un peu le ton pour lui faire comprendre que ce n'est pas négociable. Au moindre problème, je prends les choses en main.

- Bien sûr mon grand frère chéri, me répond-elle en me souriant de toutes ses dents, toute fière d'avoir gagné. Je serai prudente, finit-elle par dire plus sérieusement. elle sait que c'est pour nous protéger tous que je réagis comme ça.

Elle sort de la pièce et monte dans sa chambre peut-être pour faire ses devoirs, ça je peux toujours rêver. Mais quand j'entends sa porte s'ouvrir une deuxième fois et que je l'entends descendre les escaliers quatre à quatre, je comprends qu'elle part se défouler dehors. J'imagine qu'elle doit en avoir besoin entre sa journée de cours et les tensions entre nous.

Je soupire, je l'envie parfois. Si seulement je pouvais aussi partir comme ça pour courir en laissant tous les soucis et toutes les responsabilités derrière moi. Mais ça ce n'est pas possible ou alors dans une autre vie peut-être un jour.

Quand je repense à ce jour il y a 6 ans juste après la mort de mes parents, ce jour où j'ai accepté d'être l'alpha le la meute, ou plutôt de ce qu'il en restait.

Flashback

Il y a 6 ans, que ça me paraît loin et en même temps les évènements sont encore si clairs dans mon esprit. J'avais 16 ans depuis quelques mois. Jusqu'à maintenant j'avais eu une enfance plutôt paisible, rythmée par les apprentissages de ma vie de loup. 

Notre meute était composée de 6 couples, ayant chacun des enfants, le plus jeune ayant 6 ans; et de deux anciens, ce sont des loups très âgés qui connaissent les légendes et les histoires des loups et d'autres créatures fantastiques. Nous vivions calmement, nous nous entendions bien avec les meutes qui vivaient près de notre territoire, il faut dire que nous ne cherchions pas la bagarre. Nous étions pacifistes, ne nous battant que si on nous attaquait, ce qui était rare. De plus grâce à mes parents, nous avions une réputation de meute puissante et ancienne.

Notre meute était composée à l'époque de loups purs, c'est à dire nés loups, en majorité, et de loups transformés. Mais contrairement à beaucoup d'autres meutes, chez nous les humains qui avaient été transformés en loup l'avaient choisi car ils s'étaient reconnus  comme partenaires.

C'est une règle que l'on ne peut contourner dans notre meute. Un humain ne peut être mordu pour être transformé que si le loup qui va le mordre l'a reconnu comme partenaire, c'est un peu comme un lien d'âme sœur, et que l'humain est d'accord.

Dans toute notre vie, nous ne pouvons avoir qu'un seul partenaire, en général on le ressent au sein des loups, mais il arrive parfois qu'un lien soit créé avec un humain. Quand vous rencontrez votre partenaire pour la première fois, vous savez que c'est lui. Votre loup reconnait son partenaire.

Un jour un des nôtres est revenu de la chasse, blessé. Ce n'était pas des blessures d'attaque de loup. Non, c'était des armes humaines et pas n'importe lesquelles, des balles en argent, les seules capables de nous blesser mortellement. Avant de succomber à ses blessures, il eut juste le temps de nous expliquer qu'il avait été attaqué par un groupe d'humains cherchant clairement à capturer des loups et pas n'importe lesquels, des loups garous bien sûr vu les armes qu'ils utilisaient.

Je vois encore la colère de mon père ce jour-là, il a demandé aux deux anciens de prendre les enfants et de les emmener dans un endroit connu que de mes parents et des anciens pour les protéger. Ensuite les adultes sont partis en chasse pour venger et protéger notre famille. Ce fut un massacre. Je les avais suivis de loin, je savais que ma mère m'avait senti, mais j'étais resté caché. Malgré tout je n'eus la vie sauve que grâce à ma mère qui fit diversion pour que je puisse m'enfuir.

Fin du flashback

Quand j'y repense, je me sens toujours autant coupable, si je ne les avais pas suivis, ma mère serait peut-être encore en vie. Mais elle me dirait que ça ne sert à rien, aujourd'hui le plus important sont ceux qui sont vivants.

Je me dirige vers la salle à manger, la pièce la plus grande, nous nous y réunissons à chaque repas. Une autre de nos règles, se retrouver le matin et le soir pour le repas sauf si on a prévenu les autres, comme ça si quelqu'un manque à l'appel, nous savons qu'il y a un problème.

En même temps, pour moi ces repas sont mes moments préférés, je peux retrouver mes frères et sœurs, même si nous n'avons pas de sang en commun, le lien entre nous est le même.

- Bonjour Aris, me salue la tablée. 

- Bonjour à tous, je leur réponds en les observant tous du plus jeune de 12 ans maintenant au plus âgé de 17 ans, à part ma sœur bien sûr et les anciens qui sont toujours avec nous.

Nous ne sommes plus que 10, moitié moins qu'il y a 6 ans.

Mais ne vous inquiétez pas, papa et maman, nous sommes en vie et nous le resterons, j'y veillerai personnellement.


✨✨✨

Les chapitres sont de plus en plus longs.

Je vous avoue que je ne maîtrise pas trop encore la longueur des chapitre, je fais en fonction de ce qui s'écrit au fur et à mesure sous mes doigts.

Je sors bientôt un nouveau chapitre😉❤

HybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant