Rencontre étrange

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PDV Caleb

J'allume mon mp3 et enclenche la seule musique qui arrive à m'apaiser quand trop d'émotions me submergent. La Moldau de Smetana, vous allez dire que pour un jeune de presque 18 ans, c'est un drôle de choix, mais je ne sais pas ça m'apaise. Quand je l'écoute j'ai l'impression d'être en symbiose avec la nature qui m'entoure, ces notes de flûtes qui s'emmêlent au début comme si la nature s'éveillait autour de moi, jusqu'à remplir mon cœur de sensations. Puis cette impression de tourbillon qui m'emporte ailleurs, dans un endroit où je peux courir sans contrainte, cette envie de danser soudainement, je ne le fais pas bien sûr; la gaité revenue. Puis ce déchaînement d'émotions, violentes qui emportent tout et qui me donne l'impression de lâcher prise et de tout sortir pour finir par s'apaiser. Pour moi c'est une musique libératrice.

Mais cette nuit, je ne sais pas. J'ai beau l'écouter, elle n'a pas le même effet que d'habitude.

Mes yeux n'arrêtent pas de se poser sur l'orée de la forêt qui borde notre jardin. Pourquoi j'ai l'impression qu'elle m'appelle ?

Sans m'en rendre compte, je me lève après avoir retiré mon casque et rangé mon mp3 dans la poche de mon gilet.

Je fais un pas vers la forêt et m'arrête. Qu'est-ce que je fais ? Si Noah et les parents me voient, ils vont être fous.

 Étrangement, je ne me suis jamais senti aussi vivant que cette nuit, devant cette forêt. J'ai l'impression de sentir chaque brin d'herbe qui caresse mes pieds, comme si j'étais connecté avec eux. Un doux vent fait bouger mes cheveux. Je pourrais croire qu'il me prend dans ses bras et me fait un câlin. C'est complètement insensé.

J'avance encore doucement. Après tout, s'ils ne le savent pas ils ne pourront pas s'inquiéter. Ils dorment tous les trois dans la maison, si je ne leur dis rien, ils ne sauront rien.

Je continue donc à marcher vers la forêt. Quand j'arrive près du premier arbre, ma main où le grain de beauté est apparu se tend instinctivement pour le toucher. À ce contact, je sens comme un frémissement passer de l'arbre à mon bras et inversement. Comme si nous venions de nous connecter. J'ai toujours beaucoup aimé la nature, mais là c'est différent. C'est puissant. Comme si la forêt entière essayait de communiquer avec moi et me protégeait. Comme si elle m'avait reconnu.

Inconsciemment, je m'enfonce de plus en plus dans la profondeur des bois, étant à l'écoute de toutes ces sensations nouvelles.

Mais tout à coup, je m'arrête. Quelque chose a changé dans l'air, comme une sensation un peu plus lourde et sauvage.

Je regarde autour de moi, curieux de comprendre ce qui arrive.

Il fait plus sombre, les arbres cachant la lumière de la lune en partie.

Je distingue la silhouette d'un animal, mais la couleur de son pelage doit être foncée car à cette distance, j'ai du mal à le distinguer.

L'animal s'approche, moi je ne peux plus bouger. Je le distingue clairement maintenant.

Mon dieu, c'est un loup, immense, noir. Mais ce qui est le plus effrayant ce sont ses yeux, ils sont rouges.

Dans quoi je me suis encore fourré ? Caleb, quand vas-tu arrêter de te créer des ennuis.


PDV Aris

Une fois sorti de la maison, je libère mon loup. Il en a vraiment besoin, je le sens gronder d'impatience.

Je renifle un peu l'air ambiant, histoire d'aller dans la bonne direction pour trouver une proie pour chasser. Si je fais sortir mon loup, je sais très bien qu'il va avoir besoin de chasser, c'est dans sa nature. Mais bon vu que j'ai déjà mangé, je vais juste poursuivre ma proie sans la tuer. Hé oui, une autre règle de notre meute, ne tuer nos proies que si nous les mangeons après, hors de question de tuer pour tuer. Je vous l'ai dit, nous sommes une meute pacifiste.

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