Chapitre 26 : Enterrer les fantômes du passé

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(En média si : une chanson qui correspond bien à Noah UwU

Je vous souhaite une bonne lecture, chers lecteurs !

PS : autre NDA en fin de chapitre, restez jusqu'à la fin s'il vous plaît TwT)


Milo écarquilla légèrement les yeux et passa doucement sa main derrière ma tête, comme pour m'inciter à ne pas reculer et briser ce moment que je n'aurais pourtant brisé pour rien au monde. Je ne saurais dire combien de temps on resta ainsi, car cela me sembla à la fois être une délicieuse éternité et une fraction de seconde, mais on finit par s'éloigner légèrement l'un de l'autre.

Je me rendis alors compte de ce que je venais de faire. Je plaquai ma main sur le bas de mon visage, les yeux écarquillés et les joues écarlates, choqué de ma propre audace. Mais qu'est-ce qui m'avait pris, par tous les dieux de l'Olympe ?!

J'avais embrassé Milo. Je l'avais vraiment fait. Ici, à Disneyland, sous les illuminations nocturnes qui étaient désormais presque finies.

Que devais-je faire, désormais ? J'avais agi de la façon la plus impulsive de ma vie et j'étais désormais totalement dérouté, incapable d'oser relever les yeux vers le Wildstone en face de moi.

Comme s'il avait deviné mon inquiétude et mon indécision, il me prit la main et la serra tendrement dans la sienne, entremêlant nos doigts. Ce n'était qu'un simple geste, mais il m'apaisa presque instantanément.

Un dernier feu d'artifice éclaira le ciel et toutes les autres personnes présentes applaudirent de toutes leurs forces. Cela me rappela assez brutalement que j'avais embrassé Milo, certes, mais à la vue d'une centaine de personnes. Et que personne n'avait fait de remarques à ce sujet.

Sans un mot, on descendit du banc, nos mains toujours liées, et on marcha en silence jusqu'à la sortie du parc en évitant de notre mieux la foule compacte qui suivait le même chemin que nous. Car pour la première fois, notre silence ne nous séparait pas, au contraire : il en disait plus que des mots, qui, de toute façon, n'auraient pas été assez justes pour traduire nos pensées.

On repassa les tapis roulants en sens inverse de ce matin, les touristes se faisant de plus en plus rares au fur et à mesure que l'on se rapprochait de la sortie - la plupart des visiteurs s'attardaient encore quelque brèves minutes dans l'enceinte du parc, visiblement. Et Milo ne me lâchait toujours pas la main, ce qui, même si cela me coûtait quelque peu de l'avouer, me gênait autant que cela me plaisait et me rassurait.

Enfin, on regagna sa voiture sans plus attendre, car les vêtements que nous avions emprunté à Raphaël n'étaient pas suffisants pour nous protéger du froid de plus en plus désagréable qu'avait apporté la tombée de la nuit. Or, Milo ne démarra pas tout de suite. Les mains posées sur le volant et le regard porté sur un point invisible au dehors pour ne pas encore plus perdre ses moyens en croisant le mien, il semblait chercher ses mots.

— Est-ce que...

Cela fit presque étrange d'entendre de nouveau sa voix après nos précédentes minutes de silence.

— Est-ce que cela veut dire que...

Les joues écarlates, il lâcha le volant et rentra un peu ses mains dans les manches du pull qui ne lui appartenait pas, terriblement nerveux.

— Est-ce que cela veut dire que tu m'aimes aussi ? réussit-il enfin à demander dans un souffle.

De l'espoir mêlé à une joie sans pareil se faisait entendre dans sa voix.

Mon premier réflexe habituel aurait encore été de nier en bloc, de rejeter toute accusation et de me convaincre par la suite que j'avais bien agi. Or, j'en fus incapable. À la fois car maintenant que je l'avais embrassé, j'avais fait tomber une partie du masque derrière lequel je m'abritais récemment et également car je ne voulais pas mentir à ce sujet.

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