Chapitre 9 : Le lycée

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C'était la seule chose que j'avais réussi à dire, et c'était déjà beaucoup pour moi.

Milo hocha longuement la tête.

– Merci, me répondit-il finalement.

***

– Viens, on va faire des courses, me dit mon acheteur le lendemain.

– Pourquoi ? demandai-je sèchement, n'ayant pas la moindre envie de croiser des gens.

– Pour t'acheter du matériel scolaire ! Demain, nous irons au lycée.

– Pas envie.

Comme son regard se faisait insistant, je posai un peu brutalement sur la table le livre que je lisais et me levai.

– Pourquoi ? m'enquis-je en me mettant face à lui.

– Pourquoi quoi ? fit-il, surpris.

– Pourquoi m'as-tu acheté ? Tu ne m'as toujours pas répondu.

Il soupira et tourna les talons, se dirigeant vers la porte.

– Je veux une réponse, insistai-je.

Je me dépêchai de mettre mes baskets pour le suivre dans la voiture.

– Par quel magasin souhaites-tu commencer ? demanda-t-il en démarrant.

– Je ne sais pas. Pourquoi tu ne veux pas me répondre ?

Il hésita longuement alors que la voiture quittait la propriété, et finit par soupirer :

– L'instinct. J'avais une bonne impression par rapport à toi alors j'ai suivi mon instinct, rien de plus.

– Je suis... de bonne humeur par rapport à mon habitude, alors je ne vais pas relever la stupidité de cette réponse, marmonnai-je. Je voudrai bientôt des réponses honnêtes et précises.

– Et tu les auras quand j'en aurais de ta part, me dit-il d'un air malicieux.

Du chantage ? De mieux en mieux.

***

Après que Milo m'ait traîné dans une vingtaine de boutiques, par conséquent forcé à me mêler à d'autres clients et fait porter toutes mes affaires car, je cite, "si j'étais si indépendant que ça, je n'avais qu'à l'assumer entièrement", on retourna enfin à la voiture. Je m'effondrai sur mon siège avec un soupir de soulagement.

– On n'a passé que deux heures pour trouver toutes tes fournitures, rigola t-il. Je n'avais jamais vu quelqu'un courir aussi vite avec autant de sacs.

– Tais-toi.

Il rigola et fit démarrer la voiture. Le trajet se passa dans un silence qui me permit de laisser ma colère redescendre.

Une demi-heure de trajet plus tard, nous étions enfin de retour à la maison.

– Donne moi ton téléphone, exigeai-je en m'asseyant sur le canapé.

– Tiens, dit Milo en obéissant. Mais pourquoi tu prends toujours le mien ?

– Car je n'en ai pas, répondis-je.

– Et tu en veux un ?

— Non, fis-je en le déverrouillant – je connaissais son code, quand même.

Création 97Où les histoires vivent. Découvrez maintenant