Chapitre 32 : Constatation

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Hey ;)

Restez jusqu'à la fin du chapitre, j'ai à vous parler ^^

Bonne lecture ma team !

☆☆☆

La violence de ce mot me heurta de plein fouet et me fit de nouveau pleurer. J'avais été... violé ?

Je me pris la tête entre les mains, les yeux obstinément clos. Pourquoi... pourquoi m'avoir fait subir cela trois fois d'affilées ? Me retirer la seule personne que j'aimais, à cette époque-là, n'avait-il donc pas suffi à Ylan et ses quelques complices ?

Honnêtement, je n'avais jamais saisi pourquoi diable les victimes de ce genre d'agression se disaient "sales". Maintenant, cela m'apparaissait nettement. C'était un terrible sentiment. Tout en sachant que cette soirée n'était qu'une vengeance du macabre plan du Wildstone envers Johnson, je me sentais... honteux. De ne pas avoir su nous protéger, Annaëlle et moi, sûrement.

Mon déni et mon ignorance me manquaient cruellement. Ils étaient mes dernières forces pour ne pas m'effondrer et me replier sur moi-même comme j'aurais dû le faire dès cette soirée et inévitablement décevoir Milo. J'avais l'impression d'être en retard sur mon propre esprit, à ne m'effondrer que des mois après l'événement concret. Comme si mon oubli involontairement volontaire m'avait accordé une pause, une large parenthèse. Actuellement, je tombais de haut.

— Amnésie traumatique, déduisit lentement Sarah d'une voix un peu tremblante en lisant ma déclaration.

Je ne répondis rien. Pourquoi répondre, après tout ? Pourquoi tenir tête et se battre ? Pourquoi faire l'effort de rester assis, tête baissée et regard rivé vers le sol pour minimiser mon état, alors que je mourrais d'envie de crier de toutes mes forces en frappant un mur ?

— Noah !

Je ne fis rien quand Milo entra en courant et se jeta dans mes bras, se souciant à peine de voir je ne lui rendais pas son étreinte, immobile.

— Peut-être devrais-tu le laisser respirer un peu, suggéra la policière.

— Noah, que se passe-t-il ? s'inquiéta-t-il sans  me lâcher.

Pourquoi, hein ?

Je me forçai à essuyer mes larmes d'un geste mécanique sans pour autant me confronter à ses yeux marrons débordant d'angoisse.

— Tout va très bien, mentis-je.

Toujours cet air neutre et indéchiffrable, comme après la soirée et avant les enchères. Comme avant ma rencontre avec Milo. Je m'épuisais. J'étais épuisé.

— S'il te plaît, réponds-moi honnêtement...

— Je dois vraiment... être... honnête ? fis-je d'une voix tremblante.

— Oui, je t'en supplie.

— Alors...

Je fermai les yeux quelques secondes avant de les rouvrir, effrayé à l'idée de revoir la soirée. Mes mots m'échappèrent presque, incontrôlables, incontrôlés.

— S'il te plaît, ne me laisse pas tomber, j'ai peur Milo, je ne veux plus le revoir, mais sinon, il ne pourra jamais aller en prison avec ses complices, mais je suis terrifié ! Je t'en prie, ne me laisse pas tomber parce que j'ai peur, je... j'ai besoin de toi, pleurai-je.

J'eus à peine le temps de finir ma supplication qu'il m'avait serré dans ses bras. Son étreinte aurait pu être qualifiée d'invasive tant elle était assurée et forte, mais elle me fit un peu de bien. Comme si sa présence m'entourait intégralement sans laisser de place pour mes cauchemars.

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