J'eus une vague envie de pleurer, que je contins de mon mieux. Je ne comprenais plus du tout Milo. Si une minute il avait été on ne pouvait plus honnête, celle d'après il avait admit me mentir quant à sa supposé ignorance.
— Pourquoi tu ne veux pas me le dire ? demandai-je d'une voix un peu trop tremblante à mon goût.
— Je ne le peux pas, bon sang, couina-t-il en s'arrêtant.
Il se passa une main sur le visage, anxieux, en se tournant vers moi.
— Il y a des choses que je n'ai pas le droit de te révéler, et je te jure que ça me ronge de l'intérieur, je n'en peux plus de toutes ces cachotteries... mais je ne peux pas faire autrement.
— Bien sûr que si, tu le peux ! C'est juste que tu ne le veux pas !
Il ouvrit la bouche pour parler, mais je le coupai :
— Je finirai bien par le découvrir, et je suis prêt à parier qu'à ce moment là, je te détesterai de m'avoir caché le plus important. Je te haïrai de toutes mes forces.
Il baissa la tête, les yeux remplis de larmes.
— Je ne peux rien te dire sur ma famille, dit-il d'une voix aussi tremblante que la mienne. Rien de plus que les relations au sein de celle-ci.
— Mais pourquoi ? ne pus-je m'empêcher de demander.
— Car je ne veux pas que tu réagisses mal, merde ! cria-t-il, fondant en larmes pour la deuxième fois de la journée. Je te cache un détail essentiel sur les Wildstone depuis trop longtemps, or, plus j'attends et plus je sais que tu me haïrais en l'apprenant ! Je ne veux pas que tu le saches ! Je ne veux pas !
— Mais qu'est-ce que tu en as à foutre, de ma réaction ?! hurlai-je, des larmes roulant également sur mes joues. QU'EST-CE QUE ÇA PEUT BIEN TE FAIRE ?!
Je détestais lui hurler dessus... mais je ne pouvais pas m'en empêcher. J'avais l'impression d'enfin relâcher une partie de la pression qui m'étouffait depuis quelques temps à cause de lui : lui cacher l'affaire de Logan, chercher en vain l'implication sociale de sa famille... je n'en pouvais plus.
Milo encaissa mes paroles sans un mot, pleurant toujours.
— Je ne pourrais pas supporter ta réaction, finit-il par souffler. Je pense même qu'elle me tuerait.
— Arrête de dire n'importe quoi, arrête tout de suite.
Un long silence plana entre nous.
Milo releva la tête vers moi.
— Et pour qui te prends-tu, à me reprocher de te cacher des choses ? demanda-t-il d'une voix étranglée. Toi, tu ne me dis rien du tout, que ce soit sur ce que tu ressens constamment ou sur ce qui se passe au lycée ! Je n'en peux plus... je n'en peux plus !
— Je te cache des choses si je veux ! Ce n'est pas pareil !
— Bien sûr que si ! hurla-t-il. C'est exactement la même chose ! TU NE PEUX PAS ME REPROCHER QUELQUE CHOSE QUE TU FAIS !
— Si, je le peux ! Je le peux et je le fais !
Pourquoi cela me blessait-il autant d'entendre un seul reproche de sa part ?
D'accord, je lui cachais bien quelques petits détails quant au lycée, mais ils étaient minimes. Milo, lui, me cachait tout.
***
On ne s'était pas reparlé, on avait préféré s'enfermer dans nos chambres respectives pour ne pas en sortir.
Le lendemain matin, nous étions allés au lycée sans s'adresser la parole.
C'était mieux comme ça.
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Création 97
Ciencia FicciónOn m'appelle Création 97, car je suis la quatre-vingt-dix-septième fabrication du légendaire scientifique John Johnson. Il s'est mondialement fait connaître grâce à toutes les personnes comme moi, les Humains Contrôlables : nous avons vu le jour sou...