Je reculais d'un pas pour me mettre hors de portée d'un potentiel coup de pied du garçon qui était toujours étalé par terre, puis je me permis de le regarder pour savoir à qui j'avais à faire.
Il était vêtu de vêtements de marques très coûteux, et portait une montre dont l'écran s'était brisé contre le sol lors de sa... chute, disons.
Je me retins de grimacer. Ne manquait plus qu'il porte plainte et demande un remboursement.
Il cligna des yeux plusieurs fois pour reprendre ses esprits et se passa une main sur le visage, puis se releva, ignorant sûrement sa tête qui devait tourner.
- Sale petit con, cracha t-il.
Son attitude commençait à me rappeler le demi-frère de Lys, le cœur même de mes cauchemars. Mais je réussis à ignorer ce sentiment. Je ne devais pas me laisser déconcentrer par le passé pour être plus attentif à ce moment - pour une fois.
- Tu vas me le payer ! s'énerva t-il en constatant l'état déplorable de sa montre.
Ne pas céder à la panique. Cela serait lui donner le pouvoir.
Il s'avança lentement vers moi et attrapa le col de mon éternel T-shirt noir. Au moindre problème, je savais que je pouvais remonter mon genou dans ses bijous de famille.
Au loin, j'entendis la deuxième sonnerie retentir, signifiant très clairement que j'allais être en retard pour la deuxième heure de mathématiques.
Le type me regardait toujours avec haine, son visage à moins de vingt centimètres du mien.
- Lâche moi, dis-je lentement.
- Pas avant de t'avoir rendu le coup que tu m'as porté, siffla t-il en me poussant en arrière.
J'eus un peu de mal à reprendre mon équilibre, mais y arrivais finalement.
- J'ai fait cinq ans de boxe, m'informa t-il en s'approchant de moi.
- Comment te dire très poliment que je n'en ai rien à faire ? répliquais-je froidement en soutenant son regard. Oh, je sais. Va te faire foutre. Et je suis resté poli.
Sa mâchoire se crispa. Je pus alors constater qu'il devait faire le double de mon poids, deux têtes de plus que moi, et qu'il aurait donc sans problème l'avantage sur moi en cas de bagarre.
Super. Et en plus, j'avais envenimé la conversation en toute connaissance de cause.
Je ne me rendis compte que j'étais en train de reculer que lorsque mon dos heurta l'un des murs blancs qui délimitaient le complexe scolaire.
Le gars afficha le sourire typique du chasseur qui avait trouvé sa proie. Je ne devais pas laisser la panique me gagner. Je ne devais absolument pas céder à la panique.
Je... oh, bordel, il allait me massacrer.
Le type leva le poing, prêt à me frapper. Dans un élan de panique, je me baissais automatiquement. Ses phalanges craquèrent méchamment contre le mur de ciment. Je profitais de son étourdissement pour le repousser de toutes mes forces - qui rivalisaient avec celles d'une crevette, donc le gars ne recula que d'un pas - et me faufilais entre son flanc droit et un banc contre lequel je faillis trébucher.
Je me mis à courir aussi vite que je le pouvais, ne me retournant pas une seule fois pour ne pas perdre de temps, et me heurtais de plein fouet contre deux personnes que j'entraînais dans ma chute.
J'ouvris les yeux après un court moment, presque aussi sonné que le type tout à l'heure. Mon coude s'était écorché contre le bitume et saignait légèrement, et mon genoux gauche avait reçu le même traitement.
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Création 97
Science-FictionOn m'appelle Création 97, car je suis la quatre-vingt-dix-septième fabrication du légendaire scientifique John Johnson. Il s'est mondialement fait connaître grâce à toutes les personnes comme moi, les Humains Contrôlables : nous avons vu le jour sou...