Chapitre 28 : Rok

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 — Alerte maximum, hurlais-je en entrant dans le bar du QG. Tout le monde a l'entrepôt trois.

Je ne m'arrêtais pas, fonçant tout droit vers le quartier des affaires, par la sortie arrière du bar, jusqu'à mon bureau pour récupérer mes armes de prédilection en temps de guerre, puis rejoignais mes frères qui s'amassaient à la porte de la grande salle.

La panique me rendait hargneux lorsque je virais tout le monde de mon chemin et entrait pour faire les cent pas en les observant s'asseoir à leur place. Ils avaient tout intérêt à bouger leurs culs avant que je ne pète un câble. J'avais la rage dans les tripes, et cela devait se lire sur mon visage. Tous se regardaient avec incompréhension.

— Ma régulière vient de se faire enlever, annonçais-je en déclarant, pour la première fois, devant mes frères, que Nastya faisait partie de ma vie.

Le brouhaha emplissait soudainement la salle. Il était vrai que mes hommes ne savaient rien de Nastya. Personne sauf un. Knot se releva de sa chaise, la faisant tomber au passage et me dévisageant avec haine. S'il y avait bien une personne à comprendre l'enjeu de cette réunion, c'était bien lui.

— C'est les Fitz ?

D'un hochement de tête, je lui confirmais.

— Nous entrons en guerre, mes frères.

— Ça m'étonnerait qu'ils l'aient emmené à leur QG, Rok, souligna Knot, une lueur meurtrière, similaire à la mienne, dans le regard.

Il avait raison. Trop facile à repérer. Ils étaient cons mais pas à ce point-là. Ils avaient dû l'envoyer ailleurs et comptaient bien me faire chanter.

La question principale était : Comment ils connaissaient l'existence de Nastya ?

Elle vivait recluse depuis tant d'années, sans jamais avoir d'histoires et voilà que je débarquais dans sa vie et qu'elle se faisait enlever. La pensée qu'elle soit enfermée quelque part où la population était trop dense me terrifia. J'allais la perdre d'une façon ou d'une autre. Si ce n'était pas de leur main, ça serait à cause de son don. Souffrait—elle ?

Ne pas le savoir me rendait fou d'inquiétude.

Je pris une longue inspiration pour me calmer et réussir un prononcer une phrase entière sans être étranglé par la rage.

— Elle s'appelle Nastya. C'est ma régulière. Les Fitz l'ont enlevé chez elle, les informais-je en balançant le mot froissé sur la table.

La lettre passa de main en main, faisant le tour de la tabler. Tous comprenaient de quoi il était question. Personne ne touche aux femmes de Bikers.

— Je veux leurs têtes. Pas de prisonniers, écumais-je de rage. Hunt, tu emmènes avec toi un prospect. Aucun autre club n'a déjà vu ta tronche, vu que tu es toujours sur la route. Vous irez traîner dans les quartiers des Fitz. Suivez les et trouvez-moi où elle est.

Il eut un hochement de tête sec avant de se lever et partir en trombe. J'englobais du regard les hommes restants qui semblaient prendre toutes la mesure de l'affaire.

— Quant à vous, mes frères, prenez les armes et tenez-vous prêts. Il y en a assez de ces enfoirés, proclamais-je. Dante, Knot suivez-moi.

Dans mon bureau, je m'installais dans mon siège. Je joignais mes mains devant ma bouche en tentant de retrouver un peu de calme, en vain. J'avais besoin de les avoir sous la main. J'avais besoin de voir le sang coulé. Il fallait les retrouver !

— Knot. Je veux que tu campes chez Nastya.

Il fit un pas vers le bureau, qui nous séparait. Je savais que cela n'allait pas lui plaire mais s'il y avait une chance qu'ils reviennent sur les lieux, nous devions la saisir.

The young empathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant