Chapitre 32 : Rok

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Que répondre a ça ? Elle me demandait l'impossible. Je ne pouvais le lui accorder. Mes frères n'allaient rien n'y comprendre. Il s'agissait des affaires du club et aucune femme n'avait un droit de regard là-dessus. J'avais envie de me venger de cette garce, qui plus est. Elle devait payer pour ce qu'elle avait fait.

Après interrogatoire, Prisme, Jungo et Knot avaient été effarer par le niveau de folie d'Amy. Elle était persuadée que la mort de Nastya me ramènerait à elle. Elle était prête à tout pour me l'enlever. Je ne pouvais décemment pas la laisser s'en tirer à si bon compte. Si je la relâchais, elle resterait une menace potentielle sur ma femme. Comment le lui faire comprendre ?

Je pressais le visage de Nastya sur ma poitrine dans un geste de réconfort en caressant ses cheveux. Je n'appréciais pas ce que je m'apprêtais à faire mais cela était nécessaire. Elle était bouleversée et je me devais de la rassurer, quitte à lui mentir. Je ne laisserais jamais personne s'en prendre à elle. Impensable !

— Ne t'en fais pas. Tout va bien se passer. Je ne lui ferais rien. Je vais la faire conduire hors de l'État avec interdiction d'y remettre les pieds. Ça te va ?

Elle hocha la tête puis enserra ma taille de ses bras en frottant son nez sur mon torse.

— Merci. Elle était une de mes bonnes amies à l'époque. Ça compte non ? Elle ne s'en serait pas prise à moi sans notre relation.

Je ne pouvais l'affirmer. Amy aurait eut besoin de soins psychiatriques, à mon avis. Ne sachant que répondre, je me contentais de déposer un baiser sur son crâne.

— Tu devrais te reposer. Tu m'as l'air épuisée. J'ai posté des gardes devant chez toi. J'ai à faire. Je reviendrais plus tard. Ils sont là pour veiller sur toi. Ils ont interdiction d'entrer chez toi, excepté si tu en as besoin, d'accord ?

— Ce n'est pas nécessaire... les hommes sont morts et Amy va partir loin...

— Tu veux bien accepter sans discuter. Pour moi.

Elle soupira de défaite.

— Très bien. Si ça te rassure mais mes parents arrivent demain. Il faudra qu'ils disparaissent.

— Ce serait pas mal si je les rencontrais. Tu ne crois pas ?

Son corps se crispa sous mes doigts. Il était raisonnable que cette rencontre ait lieu. Nastya n'était pas qu'une fille de plus. Du moins, plus maintenant. Nous avions une véritable relation. Je voulais, bizarrement, être accepté par l'homme qui comptait tant aux yeux de celle-ci.

Nastya ne cessait de répéter à quel point son père était important pour elle. Elle l'avait qualifié comme étant «l'homme de sa vie». Je devais montrer à celui—ci qu'il n'avait plus de souci à se faire pour sa fille. Je prenais soin de ce qui m'appartenait. Il fallait qu'il voie que j'allais rendre sa fille heureuse.

Malgré les récents événements, j'étais à même de relever le défi. Il fallait aussi qu'il comprenne que sa fille était plus forte qu'il ne le pensait. Ses parents avaient l'air de voir le don de Nastya comme une faiblesse dont il fallait l'en protéger.

Au contraire, je pensais que cela était sa force. Elle m'en avait donné la preuve la veille. Impressionnante, elle s'était laissé consumer par la haine et était revenue de la noirceur. Cela l'avait affaiblie mais avec un peu de repos, elle n'aurait aucune séquelle. Elle serait de nouveau, pleinement, elle-même.

Je ne tenterais pas le diable en reproduisant la scène mais j'étais très fière d'elle. Cela devrait lui donner de l'espoir pour le futur. J'espérais la ramener avec moi, un jour, et la voir prendre ses quartiers chez moi. Je doutais que cela ne puisse arriver avant son enlèvement. À présent, c'était un avenir tout à fait réalisable. Je m'en fis une force. Elle doutait. Pas moi.

The young empathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant