Chapitre 29 : Nastya

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Les traits de la jeune femme ne m'étaient pas inconnus. Je fouillais dans ma mémoire mais fus incapable de m'en souvenir alors que je la dévisageais lourdement.

Elle abaissa ma jupe le long de mes jambes et m'aida à me réinstaller sur ma chaise avant de s'éloigner de moi.

— Eh bien, si je m'attendais à te revoir un jour, Nastya. Tu as disparu du jour au lendemain après ta crise d'hystérie.

Je ne m'étais pas trompé. Nous nous connaissions. Il ne restait plus qu'à fouiller ma mémoire. Il y avait tant de temps que je n'avais pas rencontré de gens qu'elle devait appartenir à mon passé.

Son ton était menaçant, presque venimeux. Elle semblait me reconnaître à mon contraire mais j'avais du mal à réfléchir correctement face à ce regard noir. Je savais que je la connaissais mais d'où ?

— Tu ne te rappelles pas de moi ? C'est un peu vexant, quand même, fit-elle mine de bouder en avançant sa lèvre inférieure en avant.

— Tu me dis quelque chose mais ça ne me revient pas. Qui es-tu ?

La femme s'avança jusqu'à positionner son visage à quelques centimètres du mien. Elle me fixa de son regard plein de haine et un flash d'un visage poupin me traversa. Je me rappelais, à présent, de ces yeux noisette. À l'époque, ils étaient rêveurs et pleins d'ambitions.

— Amy, soufflais-je. Mon Dieu, c'est bien toi ?

L'espoir revint en force en moi. Amy et moi avions été amis lors de notre enfance. Nous n'étions pas les meilleures amies du monde comme avec Tracy mais tout de même. Allait-elle accepter de m'aider ?

— Oui, c'est bien moi, souriait-elle en se redressant de toute sa hauteur.

Je m'agitais sur mon siège, lacérant un peu plus mes poignets déjà en sang. Amy et moi étions tout le temps ensemble à l'école. Elle ne cessait de me rabâcher son amour pour un chanteur... je ne me rappelais pas de son nom. Je l'écoutais patiemment mais je me rappelais, vaguement, en être exaspéré.

— Il faut que tu m'aides, Amy. Je n'arrive pas à m'extraire de mes liens, chuchotais-je pour ne pas me faire entendre des hommes.

Seulement, quelque chose me sauta aux yeux. Elle était debout, libre et le regard haineux. Elle avait même l'air d'être aussi libre que l'air. La porte, derrière elle, était grande ouverte et ses membres n'étaient pas entravés.

Je levais les yeux sur elle, comprenant qu'elle n'était absolument pas là pour m'aider mais pour tout autre chose. Que t'es donc t-il arrivé, Amy ?

— Tu es avec eux, constatais-je.

Amy éclata d'un rire hystérique. Elle avait beaucoup changé. Je ne l'avais connu qu'une courte période de nos vies mais il en était fini de la fantasque petite Amy. La douce amoureuse était devenue une folle obsessionnelle.

— Bien vu, ma chérie.

Elle balança ses cheveux mi-long et bouclé derrière son épaule avant de me lorgner avec un certain dégoût. Je ne savais pas ce que j'avais fait pour mériter autant de haine de sa part. Je ne lui avais jamais fait de tort. Au contraire, j'avais toujours acquiescé à ses fantaisies, même quand je ne les supportais plus. Je n'avais jamais été méchante avec elle, avant de disparaître de la circulation.

Son visage était différent. Plus marqué. Cela était les années qui n'avait pas été tendre avec elle. Je ne l'avais pas reconnu. Je m'étais tant accroché à l'image que j'avais d'elle, et de Tracy, que mon cerveau avait refusé cette nouvelle perspective.

The young empathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant