Chapitre Bonus : Le mariage ( Nastya)

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Je ne parvenais pas à détacher mon regard du miroir face à moi.

Quand Tyler m'avait demandé ma main, je ne m'attendais pas à ce qu'il accepte de faire les choses en grand.

« Si ça ne tenait qu'à moi, on serait déjà marié, bébé. Sans toutes ces fanfreluches mais tu mérites un vrai mariage» m'avait-il dit lorsque nous en avions parler quelques jours après sa demande des plus rustiques en se contentant de me passer une bague autour du doigt après être revenu de son voyage à New York.

J'avais mis six mois à organiser ce grand jour avec l'immense aide de Nora, Ava, Emma, Ashley et Elly. Elles se rendaient, pour moi, en ville pour éviter que des livreurs viennent sur notre domaine. J'avais eu droit de choisir chaque détail qui illuminerait ce jour.

Avant de démarrer l'organisation du mariage, j'avais demandé à mon homme de se montrer patient. Je ne voulais pas me marier avant la venue de notre bébé. Je voulais resplendir dans ma robe, et ce n'était pas ronde comme une baleine que je me serais senti à l'aise. Cela allait être mon unique mariage. Je comptais bien m'unir à lui pour toujours. Aussi, je voulais que tout soit parfait. Les préparatifs avaient alors commencé à mon cinquième mois de grossesse. Cela n'avait pas forcément plus à Tyler mais il s'y tenait, voulant me faire plaisir.

« Je ne comprendrais jamais pourquoi les femmes font tant d'histoires pour une seule journée. Tout ce que je veux, moi, c'est que tu sois ma femme et que tu portes mon nom» avait-il râler.

Je le comprenais. C'était ce que je voulais aussi mais j'avais aussi envie d'être belle pour lui, ce jour-là. Je voulais qu'il me trouve magnifique alors que j'avancerais jusqu'à l'autel et soit fier de la femme qu'il épousait. J'avais, alors, insisté.

Ce que je voyais dans le miroir était tout ce dont j'avais rêvé, petite fille. Ma robe princesse était tout simplement sublimement scintillante. Le corset, sans bretelle, mettait en avant ma poitrine et ma taille.

Heureusement, mon corps commençait déjà à reprendre ses formes d'avant grossesse, à mon plus grand bonheur. Je savais que Tyler m'aimerait toujours, même avec des kilos en trop mais je devais m'aimer prioritairement et ce que je voyais, à l'instant, gonflait ma confiance en moi. Mes cheveux étaient remontés au-dessus de mon crâne avec quelques mèches encadrant mon visage de jolies boucles, descendant jusqu'à ma taille.

J'étais heureuse. J'avais tout ce que je m'étais imaginé pour ce jour si spécial.

Je n'avais jamais imaginé me marier un jour. Mon avenir n'avait rien d'aussi joyeux alors j'étais un peu déphasé. Comment ne pas l'être alors que je m'étais toujours imaginé seule à jamais ?

Il m'avait sauvé. Je ne l'en remercierai jamais assez.

Des babillements retinrent mon attention et je me retournais. Ma mère, l'air inquiète, se tenait dans un coin de la chambre avec Anton dans les bras alors que mes demoiselles d'honneur s'affairaient autour de moi.

— Cesse de faire cette tête, maman. C'est le plus beau jour de ma vie, réclamais-je en prenant mon fils dans mes bras lorsqu'il émit l'envie de m'avoir près de lui.

Il était si beau. Ses yeux verts étaient perçants et ressortaient si intensément, grâce à ses petits cheveux noirs. C'était un petit bébé plein de caractère. Il me faisait tant penser à son père.

Anton serait un fils à maman. Il ne se sentait jamais plus en paix que dans mes bras. Je mettais cela sur le compte de mon don. J'en étais fière. J'embrassais avec douceur son crâne en zieutant ma mère.

— Je sais, ma chérie, mais ce n'était pas ce que nous souhaitions pour toi.

— Vous n'aviez aucun espoir de vie pour moi, maman, lui rappelais-je.

— C'est vrai... mais...

— Il est parfait avec moi. Son boulot n'a rien à voir avec moi. Depuis le temps, tu as pu t'en rendre compte par toi-même. Il me rend heureuse. N'est-ce pas là le plus important ?

Elle prit une profonde inspiration puis acquiesça.

— Oui, tu as raison. Étant donné qu'il va être mon beau-fils dès aujourd'hui, il faut que j'apprenne à le juger par ses actes envers toi et non, la vie qu'il s'est choisi.

— Il ne l'a pas choisi, vous savez, madame, intervint Ava. Son père était le président de ce club. Il en était le successeur, l'héritier. Il ne pouvait déshonorer la mémoire de son père en refusant cette vie, même s'il n'en voulait pas, de cette vie, ajouta-t-elle.

— Le club, c'est toutes leurs vies, confirma Elly, la femme de North.

Je me contentais de hocher la tête.

— Cela veut-il dire qu'Anton succédera à ton mari ? s'inquiéta un peu plus ma mère.

Après une seconde d'hésitation, je m'obligeais à l'honnêteté.

— Oui, maman. À moins, qu'il en décide autrement. Aussi non, ce club lui appartiendra lorsque Rok ne pourra plus le gérer.

— Ou qu'il meurt, ajouta-t-elle en ravivant mon angoisse que cela arrive un jour.

— C'est une possibilité, grimaçais-je. Je ne veux pas en parler aujourd'hui. Je veux simplement être heureuse. Est-ce que papa et toi pouvaient faire un effort pour moi ?

Elle soupira.

— Bien sûr, ma chérie. On est là pour toi, toujours.

Je me rapprochais d'elle tout en berçant mon fils après avoir déposé un baiser sur sa joue.

— Merci, maman.

Je me tournais une dernière fois vers le miroir et pris une profonde inspiration avec un sourire bienheureux puis me tournait vers mes amies.

— Je crois que je suis prête.

Au même moment, des coups étaient portés à la porte fermée. Mon père passa sa tête dans l'entrebâillement de celle-ci.

— Tout est prêt. Ils n'attendent plus que toi.

Il s'arrêta un moment pour m'observer, des larmes emplissant ses yeux, d'une certaine fierté.

— Tu es magnifique.

L'émotion dans sa voix faillit me faire pleurer mais les filles me ventilèrent le visage en me priant de ne pas me laisser aller, ce qui me fit rire.

— Elle est prête, monsieur Yatkina. Je vous en supplie, ne la faites pas pleurer. On n'a pas le temps pour une retouche maquillage.

Il entra dans la pièce en grommelant.

— C'est partie, ma jolie. Notre Prez t'attend. Ne le fais pas attendre aussi non il viendra personnellement. Tu sais qu'il serait capable de te mettre sur son épaule pour t'emmener jusque là-bas, pouffa Emma. On s'en va. Vous venez, madame Yatkina ?

Ma mère se leva et prit Anton avec elle pour aller s'installer dans l'assemblée, nous laissant seuls, mon père et moi. Il m'étreignait, légèrement bougon, et me scruta un long moment.

— Allons te marier, ma toute petite...

The young empathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant