Chapitre 38 : Rok

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J'étais en train de communiquer avec Dante concernant une mission expéditive de dernière minute quand elle entra dans le salon, les cheveux encore mouillés de sa douche.

Après le lac, elle avait insisté pour retourner à ses tâches quotidiennes avant d'avoir la conversation que j'avais repoussée, la nuit dernière, afin de dévorer de son corps.

Elle m'avait fait vivre l'expérience la plus intense de toute ma vie. Cette connexion avait été irréelle. Le plaisir partagé, une bénédiction. Je n'avais jamais joui au point que cela en avait été douloureux. J'avais été incapable du moindre mouvement après cela. Je m'étais endormi, en travers de son corps, toujours fiché en elle. Elle avait drainé toute mon énergie jusqu'à faire de moi, un légume. J'étais heureux de penser que cela n'était que la première d'une flauper de partie de jambe en l'air.

Elle avança vers moi, se pencha et déposa un léger baiser sur ma bouche avant de se redresser.

— Tu veux un thé ? Un café ? Murmura-t-elle, alors que j'étais toujours au téléphone.

Je levais deux doigts pour choisir la deuxième proposition et elle hocha la tête. Elle se mit au travail alors que je terminais ma conversation. Elle ne semblait pas s'offusquer des ordres que je pouvais donner au gars. J'avais, bien entendu, mesurer mes paroles à son entrer mais cela demeurait, tout de même, une mission de nettoyage.

Elle posa mon café devant moi et prit place face à moi.

— Tu es inquiet, constata-t-elle.

— Ce que tu viens d'entendre...

— Fais partie de ta vie et il me faut accepter ou notre relation ne mènera à rien... te dire que ça me fait plaisir serait faux car je me suis toujours employé à apaiser les gens, pas leur faire de mal mais on le sait depuis un moment, maintenant... nous sommes un équilibre entre le bien et le mal...

— Je suis le mal ? Tentais-je d'évaluer l'image qu'elle avait de moi.

— Pour tes détracteurs, oui. Pour moi, tu es un ange, souriait-elle, tendrement.

— Je ne te ferai jamais de mal.

— Je le sais, hocha-t-elle la tête.

À présent, cela mit au clair, il fallait que j'aborde le sujet de ma soudaine visite de la nuit dernière.

— J'aimerais que nous parlions de quelque chose.

Ma voix avait pris des accents durs sans le vouloir mais j'étais de plus en plus impatient d'avoir son avis sur la question qui me trottait dans la tête. Elle vint s'asseoir près de moi, genoux repliés autour de ses bras et me fixa, dans l'attente.

— Combien de kilomètre fait le terrain dont tu disposes ici ?

Elle haussa les épaules.

— Je ne sais pas... Je peux te dire que nous n'avions pas quitté mes terres au niveau du lac. Il m'appartient. Mon père me l'a appris ce week-end après avoir appris que j'allais m'y baigner chaque matin.

— Il connaît avec exactitude le périmètre du terrain ?

— Oui. Il en a les plans, répondit-elle de plus en plus intrigué par mes questions.

— Et il est toujours d'accord pour te céder le terrain ?

— Il n'a aucune raison pour ne pas le faire. Après tout, je suis obligé de vivre ici. C'est ma maison et il veut le meilleur pour moi. Il estime qu'il serait ridicule d'attendre sa mort pour que le chalet me soit légué. Pourquoi toutes ces questions ?

The young empathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant