The young empath

Chapitre 3 : Nastya

Écouteurs aux oreilles, je me balançais doucement, sur la balancelle devant la maison, en essayant de faire abstraction de ce qui se passait dans le chalet. Il m'était difficile d'y échapper mais j'essayais de ne pas prêter attention à l'horrible sentiment de plaisir qui montait en moi.

Mes parents ne s'étaient jamais posé de questions sur la probabilité que je puisse participer, involontairement, à leurs ébats et j'avais toujours été trop honteuse pour leurs en faire part. Je prenais alors mon mal en patience lorsque cela arrivait. Je supposais qu'ils étaient dans l'incapacité de faire un rapprochement quelconque entre leur fille et le sexe. Je ne trouvais aucune autre explication à leur inconscience. La jouissance par procuration parentale était la pire chose qui m'était arrivé de ressentir depuis que j'étais au chalet...

J'augmentais le son et laissais la musique m'apporter un peu de calme. Mes parents étaient très amoureux l'un de l'autre. Quant à moi, je ne comprenais comment mon père pouvait encore aimer une femme amère, telle que ma mère. Elle était si mauvaise, par moments. Il ne pouvait, cependant, pas sentir ce qu'elle ne pouvait me cacher. De plus, son comportement ne concernait que moi . L'amour qu'elle ressentait pour mon père était réels. Elle m'aimait aussi, mais cela était enterrer sous une énorme couche de frustration et de peine, qui l'avait mené à la colère. Il lui fallait un coupable et j'étais la personne toute trouver.

Allongée au clair de lune, je profitais de la brise chaude qui venait caresser ma peau en ébullition. J'avais pris l'habitude de rester dans le jardin pour échapper aux ressentiments exacerber de ma chère mère. Cela en était devenu insupportable pour moi, au point d'effacer mes propres sentiments. Il n'y avait, parfois, plus qu'elle en moi, ce qui faisait de nous deux, des personnes bien tristes à voir au quotidien. J'étais bien décidé à en faire part à mon père. Je voulais qu'il l'embarque avec lui à la fin du week-end. J'avais véritablement besoin qu'elle disparaisse de mon périmètre de sécurité. Après tout, il m'avait isolée du reste du monde pour que je n'ai plus à souffrir de mon don. Aussi, j'espérais qu'il comprenne que cela ne pouvait fonctionner s'il me laissait avec une femme qui prenait un chemin de haine à mon encontre alors qu'elle était censée m'aimer.

Essayant d'échapper à ma tristesse, je me concentrais sur les paroles que déversait la chanteuse dans mes oreilles. Ma mère étant française et mon père Russe, j'avais la chance d'être trilingue, ce qui me permettait d'étendre mes goûts musicaux, ce qui m'avait sauvé, à bien des reprises, de la triste solitude dans laquelle je vivais. La musique était devenue mon échappatoire, mon seul lien avec le monde, ma seule chance de me sentir à peu près normal. Je n'avais pas droit à n'importe quelle musique, bien entendu. Seuls, les chansons positives m'étaient permises. Mon père me surprotégeait beaucoup trop, et par moments, cela en était étouffant mais je le laissais faire. Il en avait besoin pour avoir l'impression d'avoir un semblant de contrôle sur la situation.

Je poussais de la voix, accompagnant celle de cette Française à la voix angélique. Je pensais que si j'avais eu la chance d'être comme tout le monde, j'aurais tenté ma chance sur une scène. J'ai toujours adoré chanter. Je trouvais un exutoire dans le chant. Cela m'avait toujours sortie de ma coquille, lorsque j'étais enfant. Je n'avais plus que cela de ma vie d'avant. À présent, il n'y avait pas grand-chose à faire d'autre de mes journées.

Les dents serrées, je sentis mon dos se arquer alors que ma peau frémissait lorsqu'ils atteignirent leur point culminant. Cela me dégoûtait mais je ne pouvais pas le fuir. Je ressentais des élancements à l'intérieur de moi. Ma respiration était hachée et mon intimité m'inondait d'une chaleur, et d'un plaisir, que je n'avais jamais pu connaître par moi-même. Malgré l'horreur, je ne pouvais contraindre mon corps de ne pas trouver cela délicieux. Je détestais ma vie, à cet instant.