Chapitre 31 : Nastya

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Je regardais cet homme partir. Ce qui ruisselait en lui était délicieusement douloureux, si bien que je voulus le suivre. Je voulais m'imprégner de la rage qui le consumait. Il me rappelait quelqu'un mais je ne parvenais pas à me souvenir. J'avais beau fouiller dans mon esprit, la seule perception que j'avais de lui été que je ne lui voulais aucun mal.

Je pouvais encore entendre des cœurs battre horriblement. Le voile noir, qui obscurcissait mon esprit, ne pouvait pas le permettre. Je luttais pour retrouver la surface mais n'y arrivais pas...

La rage me comprimait si durement les entrailles que je pouvais sentir mes organes prient comme dans un étau. Je sentais chacune de mes terminaisons nerveuses actives. J'avais conscience de tout ce qui m'entourait. Au fin fond de mon esprit, je savais que cela était dangereux et que je devais me reprendre mais je n'y parvenais pas.

Je n'avais qu'un mot imprimer dans la tête. Vengeance.

Tout mon être irradiait d'une fureur qui contrôlait chacune de mes pensées, chacun de mes mouvements. Je fis un pas dans la direction d'une dizaine de femmes, sanglotantes. Il fallait qu'elle la ferme. Leurs pleurs m'énervaient encore plus.

Lorsque l'homme fut sorti mes idées se firent plus clair. Je sentis les muscles de mon visage se relâcher légèrement. Je sentais encore les hommes qui se tenaient à l'extérieur. Ceux-ci n'étaient plus une bonne source. Seul, l'homme qui venait de sortir était une source inépuisable.

Un sentiment nouveau s'insinua en moi et m'obligea à m'arrêter à cinq mètres d'elles, frustrée.

Un nouvel homme se présentait à moi. Derrière ma haine, une forme de chagrin intense fit une percée.

Knot.

C'était trop pour mon corps. Il venait d'être martyrisé par la haine des hommes, il ne pouvait supporter en plus cette peine. Je sentis mes genoux fléchir et frapper le sol.

Épuisée, je me laissais lentement tomber sur le béton. Les mains fermées en poings, je me martelais la tête, ne supportant pas cette peine. Cela entrait trop en contradiction avec ma rage. Cela ne faisait pas bon ménage. Je voulais retrouver la haine. Cela était plus facile à gérer.

Des mains vinrent m'empêcher de continuer de me frapper. Je grognais à ce contact. Cela était un avertissement.

— Pas touche, articulais-je difficilement.

Il ne m'écouta pas. Il se jeta sur moi et m'enlaça de toutes ses forces. Je voulus le balancer à l'autre bout de la salle mais j'étais trop faible. Il m'affaiblissait. Je ne pus échapper au sentiment qui l'animait. Il accentuait même sa tristesse. Pourquoi me faisait-il ça ?

J'étais en train de me faire dévorer vivante. Cela était trop pour mon corps déjà martyrisé par cette rage qui ne cessait de se rappeler à moi. Ma respiration devint sifflante alors que ma vision devint de plus en plus trouble jusqu'à ce que le noir l'engloutisse...

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J'avais mal partout. Je ne parvenais pas à bouger. Chacun de mes muscles était affreusement douloureux. Allongé sur le côté, je gémissais lorsque je voulus tenter de me laisser tomber sur le dos. J'abandonnais la bataille préférant l'immobilité. J'avais l'impression d'avoir été passer à tabac. Chacun de mes muscles me martyrisait horriblement.

Je n'osais même pas ouvrir les yeux.

Mon visage me faisait mal, également. Je ressentais une douleur lancinante dans la mâchoire. Que s'était-il passé ? Pourquoi avais-je l'impression de m'être pris une raclée sur un ring de boxe ?

The young empathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant