Chapitre 16 : Rok

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 — Alors Ricky. Tu as mon fric ?

Je ne me rendais jamais moi-même faire la récolte. Je n'avais pas le temps pour cela mais Knot avait besoin d'être libéré de ses charges, pour la journée. Si cela ne m'aidait pas, je ne l'aurais pas permis. Je détestais ce genre de boulot. Il suffisait de voir l'endroit où cela nous avait conduit. Je pouvais voir des bestioles grouillées partout. L'odeur de l'appartement était insoutenable.

Le mec, complètement défoncer, se ratatina sur son lit crasseux. Parti en expédition pour aller moi—même relancer les mauvais payeurs, je ne m'attendais pas à tomber sur une orgie géante dans l'appartement délabrer de ce petit con de Ricky. Ce connard ne se faisait pas chier. Une dizaine d'hommes et de femmes s'entassaient dans un coin de la pièce, nus comme des vers, pour échapper aux foudres des Hell's Bets.

— Je les aurais très bientôt, Rok. Je te le promets mais je n'ai pas encore eu assez de temps pour rassembler la somme. Je...

Je le coupais en levant la main devant lui. J'en avais rien à foutre de ses explications. J'avais posé une question simple. Il n'avait qu'à y répondre et assumer les conséquences. Je me penchais sur lui sans le toucher. Ce type puait la transpiration à pleines narines. La pièce puait déjà le sexe et l'urine.

— Tu as mon fric ou pas ?

Il poussa un cri étranglé. Il ne l'avait pas, bien sûr. Je le savais déjà en arrivant chez lui mais mes frères en avaient assez de lui mettre des coups de pression pour qu'il rembourse ce qu'il nous devait. Ils voulaient que je prenne une décision. Cela n'était pas entré dans l'oreille d'un sourd. Je sortais alors mon arme. Voilà, ce qu'il arrivait aux mauvais payeurs. Il le savait mais il était, quand même, venu nous trouver pour qu'on lui accorde un crédit. Nous étions patients mais il ne fallait pas exagérer.

— Dis au revoir à tes amis, Ricky, ricanais-je.

Il supplia en chialant. De la morve coula de son nez alors qu'il demandait de l'aide à ses amis, aussi terrifiés que lui. Ils ne bougèrent pas d'un pouce. Je coupais court à ses supplications en lui tirant dans la tête avant de me tourner vers le groupe de drogués.

— Que s'est-il passé ici ?

Tous se regardèrent mais ne me répondirent pas. Encore une fois, ma question était facile à comprendre.

— Le Boss à poser une question, gueula Dante, en pointant son arme devant les gueules de ces ravagés.

— Rien, chuchota une petite voix sur ma droite.

Je pivotais et tombais sur une petite meuf, blonde, l'air absente. Elle devait être belle avant de commencer à se droguer. Sa peau, pas complètement bouffée par la drogue, en témoignait pour elle.

— Enfin quelqu'un qui a compris, la félicitais-je. Tu as quel âge, petite ?

— Dix-huit ans.

Je levais un sourcil. Si jeune. Elle n'avait rien à foutre parmi ses déchets. Elle devrait être à l'école, ou dans le foyer protecteur de ses parents.

— Que fais-tu ici ?

— On m'a promis un rail...

Je pris une expression dégoûtée.

— Une autre enfant perdue alors, me désolais-je.

J'avais beau vendre ces merdes, voir une enfant y toucher me répugnait. J'interdisais à mes hommes de leur en vendre. S'ils y avaient accès, cela ne venait pas de chez moi, ou alors ils fréquentaient nos clients. Je l'attrapais par le bras et lui mit le canon de mon arme sur le front.

The young empathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant