Chapitre 1

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 PARTIE I

CHAPITRE PREMIER

Comment savoir si nous sommes sur la bonne voie quand tout autour de nous est plongé dans le noir total ? Comment prendre un nouveau chemin ? Il ne suffit pas seulement de faire le tri dans l'entourage mais aussi de faire le tri dans sa tête ; Jeter tous les mauvais choix et recycler les bons moments pour ainsi continuer là où la belle vie nous attend.

Certes, ce n'est pas facile, mais n'est-ce pas le but de la vie ? La trouver et la cajoler ? La garder comme un enfant s'accroche à son doudou lorsqu'il est contrarié ?

Mais parfois, le noir est tel qu'il est impossible de réfléchir raisonnablement et nous nous retrouvons dans un monde perfide où la lumière n'est pas la bienvenue. Ce monde est marqué par des illusions qui nous font croire que l'état décrépi dans lequel nous nous trouvons n'est que passager et qu'il serait bon de mourir pour enfin trouver la paix.

C'est ce que pensait Elsa quand elle n'était encore qu'une adolescente incapable de gérer ses émotions et qui était bouleversée par ses hormones. Pendant un temps, elle a connu l'automutilation mais a très vite arrêté quand elle a compris que ça ne servait à rien de se faire du mal si on ne souhaitait pas la mort. Elsa ne souhaitait plus la mort. Au contraire, elle voulait vivre, vivre une vie aussi ordinaire que possible, mais belle.

Quand Elsa fut plus grande, sa mentalité avait mûrie mais pas assez pour se soucier du temps qui courrait après elle comme un parasite. Introvertie comme elle était, elle ne s'autorisait que quelques sorties avec ses amis, sinon d'innombrables soirées à lire, un mug à la main, un bouquin dans l'autre. Et c'est un jour quand elle aperçut une ride dans le coin de son œil qu'elle comprit qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps pour chercher la vie. Elle était tiraillée entre l'idée de la chercher ou de continuer ce cercle vicieux où elle se sentait si bien qu'elle n'en avait que faire de fonder une famille et vivre la vie qu'elle a toujours voulu mener.

En quelques mois, elle se rendit compte que son petit monde s'évanouissait pour laisser apparaître les bons amis des potes, les priorités des exclusivités et le rêve de la réalité. En seulement si peu de temps, elle a vite déchanté et a commencé à considérer son âge comme un compte à rebours. Alors, elle s'est mise à travailler, d'abord dans une librairie, puis en tant que serveuse dans un petit café à New York. Plus tard, elle fit aussi du baby-sitting le soir pour réussir à payer en totalité son loyer. Sa vie se résumait à présent à travailler dur pour pouvoir survivre.

Comme chaque jour depuis sa prise de conscience, Elsa se leva tôt ce lundi matin pour aller travailler au café près de Central Park. C'était un petit établissement qui n'avait pas de mal à se remplir, réputé pour ses cappuccinos.

Elsa faisait toujours les mêmes gestes répétitifs. Selon le jour, elle était à la caisse, derrière le bar, ou au service. Le lundi était celui du service aussi elle se mit au boulot avec volonté et déterminisme. Elle devait sans cesse se rappeler qu'elle était ici pour payer son loyer et qu'elle ne devait pas flancher mais les clients désagréables pouvaient se compter par dizaines tout au long de la journée. Elsa était une des seuls employés à être embauchée à plein temps ce qui lui valait très souvent l'ouverture et la fermeture du café.

Dans l'après-midi, les clients s'agglutinèrent dans le petit espace clos ce qui fatigua beaucoup Elsa. La veille, elle n'avait dormi que quelques heures à cause de parents qui étaient rentrés plus tard que prévu et elle devait rester pour garder le petit Dylan. C'était une question de morale. Sarah, la collègue d'Elsa, lui demanda de faire son service le temps qu'elle fume une cigarette dans la ruelle ce qu'Elsa accepta sans hésiter. Elle n'avait pas l'habitude de refuser quoique ce soit et si elle le faisait, elle culpabilisait. Elle était indubitablement et irrévocablement renfermée. Malgré tout, Elsa se forçait, tant bien que mal, à sourire aux clients, à se sociabiliser avec les enfants qu'elle gardait et même à sympathiser, bien que rarement, avec les quelques voisins junkies de son immeuble dans le Bronx.

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