L'Oméga Métamorphe et l'Ange

Chapitre 29

Aiden-

Céléria. Que cette ville ne m'avait pas manquée. On est venu avec Ky pour y déposer les artefacts qu'on a récupéré et faire un rapport sur les Goules. Franchement, je serais mieux sur Terre a veiller sur mon petit chat. Son absence creuse un trou dans ma poitrine depuis que j'ai franchis le portail de la citée. Cet endroit n'est clairement pas pour moi. Tout est trop blanc, trop pur, trop « parfait ». Ce qui n'est pas mon cas. Distraitement, je frotte ma gorge. Elle a rapidement guérit, surtout avec la magie de soin de Tammy mais je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'Aurora me morde. Vraiment pas. Mais sur le chemin jusqu'ici, je me suis dis que son Totem avait besoin d'aide pour se fixer. Un vecteur sûr comme mon sang. Peut-être. Enfin, peut importe.

Ky m'attend un peu plus loin et je me rend compte que je me suis arrêté. Je soupire et reprend ma route. On ne parle pas, et on ne cherche même pas à dire quelque chose. On se presse juste sur le long chemin jusqu'au temple construit sur un promontoire surplombant les habitations et les boutiques. Les Anges que l'on croise nous observent et nous jugent clairement. Est ce que j'en ai quelque chose à foutre ? Non. Absolument pas. J'emmerde tous ces connards qui font ça. La tête haute, je les ignore. Discrètement, je remonte mes manches et expose les arabesques stylisées de mon Lien qui sont tatouées sur mon bras. Plusieurs femmes écarquillent les yeux et pincent les lèvres de dégoût. Grand bien leur fassent !

Ky se marre à mes côtés car il sait très bien pourquoi je fais ça. Ces marques vont chasser les cruches qui pensent pouvoir me séduire et annoncent à tous que je suis pris. Ça m'évite d'en faire une. Les rumeurs vont bien plus vite que n'importe quelle autre forme de diffusion d'informations. Ça, c'est un truc de fait. J'espère juste qu'on me lâchera les plumes du coup. Même si j'ai des doutes vu ce que vit Ky qui est pourtant Lié avec Tammy depuis six ans. Y'a toujours des gourdes pour s'imaginer des trucs. Malheureusement. Sombrement, je plonge mes mains dans mes poches et laisse filtrer une fumée ténébreuse entre mes plumes. Les gens s'écartent donc bien plus de notre chemin. Les Anges ne sont pas vraiment fans de cet élément. Ils l'ignorent souvent. Pas moi. Je le maîtrise très bien et aime bien l'utiliser.

Bref. On se dirige vers la plus grande bâtisse de la ville d'un pas pressé. Plus vite c'est fait,plus vite on retrouve nos nanas. Devant la porte immense, beaucoup trop pour être vraiment utile, et toute en or qui fait mal aux yeux avec les reflets du soleil, on trouve dix Anges armés jusqu'aux dents. Le petit comité de surveillance. Ils nous ouvre sans poser de questions et on ne s'attarde pas auprès d'eux. L'intérieur de la Citadelle est comme la porte. Géant, doré, vide et inutile. C'est juste pour compenser quelque chose que ce truc est si grand. Une femme est assise sur un trône, je vous le donne dans le mille, doré,et nous observe venir vers elle. Vielle comme les pierres, plus ridée qu'un vieux pruneau, la peau presque aussi grise qu'un Démon, pas un cheveu sur le crâne, des yeux globuleux à gerber et des ailes où il reste à peine assez de plumes pour qu'elles en porte encore le nom. La grande Prêtresse. La vieille horreur oui. Cette bonne femme me file des frissons dès que je la croise. Ky se rapproche de moi en grimaçant. Ouai, moi aussi je veux partir d'ici.

- Les Jumeaux. Grince la voix horrible de ce cauchemar vivant.

- La momie. Toujours pas morte ? Lâché-je.

- Aiden Aeris Lumasis. Toujours aussi mal élevé à ce que je vois.

- L'épellation de mon nom complet à peine quelques minutes après notre arrivé ? Vous devez être énervée.

- Petit imprudent. Siffle une nouvelle voix près de moi.

Je sursaute parce que je n'avais pas senti de présence avant d'entendre cette voix. Sa voix. Je serre les dents et m'écarte brusquement, faisant danser mes ténèbres autour de moi. La seconde personne, une autre femme, nous dépasse pour rejoindre la momie. Forcément, l'une ne va pas sans l'autre. La sœur de la momie est presque aussi moche qu'elle. Brrr. Encore plus de frissons. Je veux partir ! Mais, prenant sur moi comme un bonhomme, je m'avance et pose le sac contenant les artefacts qu'on a récupéré sur le sol devant le trône avant de reculer très vite. Je suis laide et j'ai des cheveux s'en saisit, ouvre, et en sort les objets. Elle les détaille plusieurs minutes chacun. En silence. Et nous, on attend comme deux pauvres cons que Madame daigne faire un commentaire.