Red Dogs Bikers Club Tome 1 Protéger c'est aimer

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Caleb

Nous laissons nos motos car le bruit de moteurs alerteraient nos ennemis et nous nous faufilons par la forêt jusqu'au hangar devant nous.

Avant de partir de Sturgis, le Président avait averti Shane, notre infiltré, de l'imminence de notre attaque. Sa mission première ne sera pas ternie pour autant, puisqu'il a amassé suffisamment d'informations pour faire tomber les Devil's Eagles et faire cesser leurs trafics de drogue et d'êtres humains.

Nos ennemis ne nous voient pas arriver, tous occupés dans leurs quartiers. Nous progressons lentement mais sûrement.

Tout-à-coup, au détour d'un couloir, l'un des connards nous voit :

- Eh, vous foutez quoi...

Il n'a pas le temps de continuer qu'un homme dans son dos lui tranche la gorge, le tuant directement. Shane apparaît derrière lui, tout sourire.

- Prés, content de vous voir !

- Où est la fille ? il lui demande.

- Où est Travis ? j'ajoute, m'imaginant les mille et une tortures que je pourrais lui réserver.

Il nous fait signe de le suivre et nous évoluons tous les trois dans l'escalier menant au sous-sol.

Plus nous avançons, plus nous entendons ce qu'il se passe dans la pièce du fond.

- Non, non, ne me touchez pas !

- Rappelle-toi ce que je t'ai dit tout à l'heure, sale pute... Si tu refuses, je m'en prendrais à Juliette... Elle a un petit studio très sympa en face de la faculté et tu sais comment je le sais ? Son mec est l'un des prospects de mon club !

Bordel...

Je ne suis pas le seul à voir rouge.

Rick Turner, le Président des Red Dogs est connu pour être un homme bon et généreux même s'il jongle avec l'illégalité pour ses affaires. Mais quand il est en colère, il ne laisse rien passer et on le sent tout de suite.

Cependant, je ne l'ai jamais vu aussi en pétard qu'à cet instant. Pas même lorsque l'on a tiré sur Dolores...

- Non... Pitié !

Sans plus de cérémonie, nous fonçons tous les trois dans cette pièce sombre et crasseuse.

Le Président saute littéralement sur Travis qui, en nous entendant débouler, tente de récupérer son flingue, en vain.

- Duke Travis, tu es un homme mort !

Ce sont les seuls mots que le Président prononce avant de lui asséner un uppercut digne des plus grands combats de boxe, l'envoyant par la même occasion valser quelques mètres plus loin.

Un regard lancé à Shane suffit pour que ce dernier l'attrape fermement.

- Toi ? T'es un connard de Red Dogs ? crache le salopard.

- Et fier de l'être, lui répond Shane avec le sourire en le sortant de là.

Des pleurs nous ramènent à la jeune femme recroquevillée sur ce matelas miteux.

En la voyant, je me retiens d'aller égorger ce bâtard !

Elle est en sous-vêtement sale cachant à peine sa nudité et sa peau marbrée de coups et de morsures par endroit. Mes envies de meurtres remontent à la surface.

Le Président se tourne aussi vers elle et quand il tente de l'approcher, elle recule et sursaute.

- Gia, j'appelle en douceur. C'est moi, Kill... Caleb. Laisse-nous t'aider, d'accord ?

Elle se tourne vers moi et acquiesce mais quand le Président s'approche, elle se recroqueville à nouveau.

J'enlève mon cut, je le donne au Président et je retire mon Sweatshirt avant de remettre mon cut. Je dépose mon pull sur le matelas sans la toucher.

- Tu peux mettre ça. Personne ne va te toucher sans ton autorisation, tu as ma parole !

Je regarde le Président et nous reculons conjointement de quelques pas tous les deux afin de lui laisser de l'espace. Puis nous nous retournons pour lui laisser un peu d'intimité.

- Elle semble te faire confiance, me chuchote le Président. C'est bien !

- Elle est traumatisée, Prés...

Je tente un regard vers Gia qui a revêtu mon Sweat. Malgré moi, je bande. Bordel, c'est pas le moment ! Je ne veux surtout pas lui faire peur...

- Je peux m'approcher ? je lui demande en la regardant droit dans les yeux.

Elle hoche la tête.

J'avance donc d'un pas, puis d'un autre.

- Tu peux te lever toute seule ?

Un nouveau hochement positif. Elle tremble toujours comme une feuille mais tout en prenant son temps, elle se met debout.

Malheureusement, ses jambes flageolent et elle retombe sur le matelas.

Quand le Président s'avance pour la retenir, je lui barre la route. Je lui ai promis que personne ne la toucherait sans son accord et je compte bien respecter ma promesse.

- Prés, non ! Pas sans son consentement !

Je rugis presque comme un fauve enragé et je le regrette et m'excuserai plus tard mais il comprend ma position.

- Je vais voir les gars. Occupe-toi d'elle !

Je ne l'écoute plus et me focalise sur Gia. Seulement Gia.

- Je peux t'aider à marcher ?

Elle prend une bonne minute pour réfléchir mais acquiesce à nouveau d'un hochement de tête. Je lui tends ma main et patiente jusqu'à ce qu'elle fasse le premier pas. Je ne dois surtout pas la brusquer !