Red Dogs Bikers Club Tome 1 Protéger c'est aimer

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Gia

Quelques jours sont passés depuis que Juliette a annoncé sa grossesse au Président. Bien qu'il l'ait très mal pris au début, il a complètement changé d'avis et, au contraire, en est plutôt fier...

Dès sa réconciliation avec sa fille, il est allé dans la salle commune, a grimpé sur l'une des tables et a clamé haut et fort qu'il allait être un Papi Biker du tonnerre d'ici quelques mois. Le soir même, tous les membres du club fêtaient l'événement entourés des régulières et des brebis pour les célibataires... Enfin, presque tous !

Durant la soirée, j'ai remarqué que Jodie n'était pas dans son assiette. Pourtant, Doc avait dit qu'elle se sentait mieux... Bizarre !

Mon instinct me crie d'aller lui parler, peut-être qu'elle se confierait sur ce qui la tracasse depuis plusieurs jours !

Je sors de la douche dans la chambre de Caleb où il m'a installé de force - bon, j'étais plus que consentante - dès notre première fois ! Entourée d'une serviette, je me mets à me démêler énergiquement les cheveux quand deux bras aussi musclés que tatoués m'enserrent la taille.

Caleb est de plus en plus câlin ces derniers jours, particulièrement depuis ce jour où Scoot lui avait demandé de le remplacer au salon de tatouage. Et bien que nos parties de jambes en l'air soient plus intenses et phénoménales les unes que les autres - et je ne m'en plains pas - je sens que quelque chose cloche... Même ses frères l'ont trouvé ailleurs ces derniers temps !

- Je te croyais au travail...

- J'ai encore envie de toi, me sussure-t-il à l'oreille tout en me prodiguant des baisers sur ma peau, depuis l'oreille jusqu'au cou en passant par la nuque et en me caressant de ses mains expertes...

Bien que nous ayons essayé plusieurs fois Arthur Curry, mon vibro, nom que je lui ai donné à cause de son design de poulpe, Caleb préfère être maître de mon plaisir à cent pourcents.

- Bébé, ne crois pas que je veuille me plaindre mais on a baisé comme des bêtes toute la nuit, puis la nuit d'avant et encore celles d'avant... Qu'est-ce qui ne va pas ? Quelque chose te perturbe, je le sens !

Contre toute attente, Caleb s'éloigne et soupire.

- Caleb, parle-moi. Je t'en prie, bébé !

Il se dirige vers la fenêtre, regarde longuement le panorama, le corps tendu à l'extrême, les bras croisés... Je ne l'ai jamais vu aussi sombre qu'à cet instant... On dirait une grenade sur le point d'exploser !

- Je... je ne peux pas ! Je ne veux pas te faire de mal !

- C'est en te taisant que tu m'en fais... Si tu as un problème, n'importe lequel, dis-le moi et on trouvera une solution... Ensemble !

Je ne sais pas ce qu'il lui arrive mais ça a l'air plus grave que ce à quoi je m'attendais. J'ai l'impression que rien ne va plus alors qu'à peine dix minutes plus tôt, il voulait me faire l'amour...

Une question idiote me vient naturellement et je ne peux m'empêcher de la poser, même si je sais que ce n'est pas ça... Caleb ne me ferait jamais ça !

- Tu as rencontré quelqu'un d'autre ?

Il ne dit rien mais je le sens de crisper davantage.

Bordel...

- Tu... tu as couché avec elle ?

J'ai toutes les peines du monde à le lui demander mais je dois savoir...

Aucune réaction de sa part... Oh, pétard !

- Caleb, tu as couché avec cette fille, c'est ça ?

Il garde le silence... Putain ! Si ça ce n'est pas un aveu...

- Quand ? je lui demande, toujours aussi calme.

Je crois que je suis sous le choc... En règle générale, j'aurais déjà hurlé ma colère et tout fracassé sur mon passage. Pas là, je suis comme... anesthésiée... Oui, c'est le mot !

- Quand ? je répète un peu plus vivement.

Alors que je pensais qu'il ne répondrait pas, il se retourne pour me faire face et me regarde droit dans les yeux.

- Le jour de la fête pour le bébé de Juliette.

- Je la connais ? C'est une brebis ?

- Non, il répond viruleusement avec un air de dégoût sur le visage, comme si ça le répugnait que je puisse juste penser ça de lui.

Ce n'est pas juste. C'est moi qui devrais être dégoûtée par ce qu'il a fait, pas lui ! Alors...

- Pourquoi ?

Alors que je redoute sa réponse, nous sommes interrompus par des coups sur la porte de la chambre.

- Magne-toi, Killer. Le Prés réclame une messe !

C'est Zed, le Geek, qui est presque tout le temps enfermé dans sa chambre avec ses ordinateurs.

- Je... je suis désolé !

Après de piètres excuses, il quitte la chambre aussi vite qu'il y était entré... Là, je laisse couler les larmes que je retenais sans m'en rendre compte.

Puis, sans même m'habiller, toujours entourée de cette serviette de bain, je récupère mes sacs sous le lit et j'y jette toutes mes affaires, mes fringues, mes chaussures, sans oublier mon fidèle joujou...

Je m'habille ensuite d'un pantalon noir et d'un tee-shirt à manches longues gris et chaussé mes éternelles Boots.

Il est temps pour moi de déguerpir de cet endroit de malheur !