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Gia

Je suis en train de prendre un petit-déjeuner gargantuesque avec les régulières du club quand Jodie lâche sa fourchette et fonce aussi vite que possible vers les chambres.

- Qu'est-ce-qu'elle a ? demande Abby, assez inquiète.

- Je ne sais pas, répond Dolores. Je vais prévenir Scoot.

Elle sort son téléphone pour l'appeler et le mec de Jodie passe la porte d'entrée moins de vingt minutes plus tard avant de foncer retrouver sa femme.

Il revient vers nous quelques minutes après.

- Jodie a été malade toute la nuit, je pensais qu'elle allait mieux ce matin mais visiblement ce n'est pas le cas. Elle se repose dans notre chambre mais elle refuse que j'appelle Doc...

Le Scoot habituellement joueur et blagueur a le regard fermé. Bien que je ne le connaisse pas, sur son visage, on peut lire toute l'inquiétude du monde.

- Tu veux que j'essaie de lui parler ? propose Dolores.

- Je veux bien. Peut-être qu'avec toi, elle se confiera !

Dolores nous quitte donc et prend la direction du couloir. Quant à Abby, elle délaisse son assiette et s'enferme dans le silence. Puis, elle se rend à son tour dans le couloir.

Je décide, pour m'occuper, de faire la vaisselle et lave les assiettes de tout le monde au comptoir.

- Café ? je propose à Scoot en montrant la cafetière.

- Oui, merci.

- Ne t'en fais pas trop, c'est probablement une indigestion !

- Killer a dit la même chose.

Je prends une tasse propre sur l'étagère et la remplis du liquide noir encore chaud.

- Sucre ?

- Non, merci... Alors comment ça se passe entre vous ?

Il boit une gorgée tout en me sondant le regard.

- Il n'y a rien, je réponds en éludant la question.

- Vraiment ?

Je ne sais pas pourquoi mais je rougis. Bien sûr il le remarque et attend que je réponde sincèrement à la question.

- Bon, d'accord... Je ne sais pas trop ce qu'il se passe exactement mais... il m'a embrassé !

- Oh...

- Et je l'ai embrassé en retour !

- Tiens donc...

- Quoi ?

- Ce n'est pas à moi de te le dire mais... Killer a beaucoup souffert et nous étions tous surpris de ses réactions depuis que tu es dans le paysage. Il t'apprécie beaucoup, alors... Si c'est juste un plan cul qui t'intéresse, ne lui donne pas de faux espoirs... Tu comprends ?

Un plan cul ? Mais, euh...

- On n'en est pas encore là, avec Caleb... Enfin, je ne sais pas pour lui mais moi, je...

- Tu souhaites plus ?

Je ne sais que répondre et je rougis. Encore.

C'est bizarre, je ne suis pas aussi prude d'habitude, quand un mec me plaît ! Je me demande...

- Où est-ce qu'il est, au fait ?

- Le Prés a demandé qu'on aille te chercher des affaires chez toi. Il s'est porté volontaire !

- Je vois. C'est gentil de sa part !

- C'est surtout que mon frère n'a pas supporté qu'on y aille et qu'on farfouille dans tes dessous. C'est que Monsieur est ultra possessif, tu vois !

Oh, bordel... Il va fouiller dans ma commode et va se trouver nez-à-nez avec Arthur !

- Putain, je souffle si faiblement comme pour moi-même.

- Des choses à cacher, Mademoiselle Marshall ? me taquine-t-il.

- Non, je réponds un peu trop hâtivement pour être vrai.

- Tiens, voilà ton homme, me coupe-t-il dans mes réflexions. Je vous laisse, ajoute-t-il, je vais aller voir ma femme.

Scoot se lève, salue Caleb d'un hochement de tête et se barre, nous laissant seuls à la cuisine.

- Salut !

- Salut, je lui réponds, nerveuse.

- Je t'ai apporté quelques trucs et... Deacon s'occupe de réparer ta porte d'entrée. Tu vas devoir rester ici quelques jours.

- O.K.

- Où sont-ils tous passés ?

- Dolores et Scoot sont avec Jodie. Elle est malade. Abby est probablement dans sa chambre et je n'ai vu personne d'autre ce matin.

- Alors nous sommes seuls, conclut-il, d'un air indéchiffrable.

- Il semblerait.

- On peut parler ?

Quoi ? Merde... Je pensais qu'il allait m'embrasser et lui, ce con, il veut parler ?

Ma déception doit se voir sur mon visage car il sourit, ce qui est rare, chez lui.

- Crois-moi, ma belle, me souffle-t-il à l'oreille, après ce que j'ai vu dans tes tiroirs, si je te touche, je ne me contenterais pas d'un baiser !

Et voilà que je rougis encore.

- Nous devons parler, tu veux bien ?

J'acquiesce en hochant la tête et il m'invite à le suivre dans le couloir menant aux chambres.

Alors que je crois qu'il va ouvrir la porte de la chambre qui m'avait été attribuée la veille, il continue et ouvre la porte suivante.

- Entre, je t'en prie !

J'obéis et me rends compte en passant le seuil qu'il s'agit de sa chambre. Des murs gris clair, un lit double avec des draps sombres, des stores blancs à la fenêtre, une commode en bois, un fauteuil dans un coin forment un ensemble cohérent malgré le manque de décoration.

Avant qu'il ne dise quoique ce soit, je vais m'asseoir dans le fauteuil.

Caleb dépose mon sac de sport sur la commode. Puis, il met un temps fou à réfléchir.

- De quoi voulais-tu qu'on parle ?

- De tout... De toi, de nous... De ton passé en Floride... De ce que tu as vécu dans cet entrepôt...

Tout-à-coup, ma respiration se coupe. Non. Non. Non ! Je ne veux pas revivre ça...

Caleb s'agenouille devant moi, il remet en place une mèche rebelle.

- Gia, calme-toi, ma belle ! Plus jamais je ne laisserai qui que ce soit te faire du mal, tu m'entends ? Tu es en sécurité ici, au club... Avec moi !

- Avec toi...

- Je ne veux pas que tu aies peur de moi, ni d'aucun de mes frères. Je sais que tu as vécu quelque chose de traumatisant ces derniers jours, mais nous ne sommes pas tous des monstres !

- Je sais, mais je... je ne veux pas en parler. Tout ça c'est derrière moi, tu comprends ?

- En es-tu certaine ?

J'acquiesce même si c'est complètement faux. Je ne veux plus faire de cauchemar. Je veux vivre sans avoir peur !

- De quoi as-tu peur, ma belle ? me demande-t-il comme s'il lisait dans mes pensées.

Une larme coule de mon œil gauche sans que je ne puisse l'arrêter. Caleb la récupère tout en me caressant la joue avec tendresse.

- Fais-moi confiance !

Je ne sais pas pourquoi mais je craque à ce moment-là et je fonds en larmes. Littéralement.

Red Dogs Bikers Club Tome 1 Protéger c'est aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant