Red Dogs Bikers Club Tome 1 Protéger c'est aimer

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Gia

Dire que je m'attendais à vivre ça aujourd'hui serait un mensonge. Caleb et moi avons fait l'amour. Il a beau dire qu'il n'y va pas en douceur mais sa tendresse post-coïtale est une réelle démonstration de la douceur.

Je suis encore sur un nuage quand je rejoins Dolores à la cuisine et là, je me rappelle que Jodie est malade.

- Comment va Jodie ?

- Elle persiste à dire que c'est une indigestion mais je n'y crois pas trop. Elle avait un regard assez triste envers Scoot.

- Tu penses à quelque chose de grave ? je l'interroge.

Dolores me répond simplement par un haussement des épaules.

- Scoot a insisté pour que Doc l'examine. Il est avec elle en ce moment.

- Oh, d'accord.

Pendant que j'aide Dolores à la préparation du repas, Doc fait son apparition.

- Alors ? demande Dolores, impatiente.

- Elle va bien, Dolores... Bonjour, Gia, comment ça va aujourd'hui ?

- Bonjour, ça va, merci. Et vous ?

- Bien.

Il s'assied au comptoir et Dolores lui propose un café, qu'il accepte.

- Dolores, je me demandais quand est-ce que je peux retourner bosser au diner.

- Oh, euh... Rick et moi on a décidé de le fermer quelques jours pour que je me repose et toi aussi du coup. De toute façon, Juliette ne veut plus y remettre les pieds parce qu'elle ne veut plus rien avoir à faire avec nous !

Ah... Je vois !

Son expression triste dans son regard appuie ses dires. Le fait que Juliette soit fâchée contre eux la contrarie bien plus qu'elle n'ose l'avouer. Et tout ça par ma faute. Il faut que je fasse quelque chose.

- Puis-je aller lui parler ?

- Oh oui, bien sûr ! Elle doit être dans sa chambre...

- O.K.

- Merci beaucoup, Gia.

Elle m'indique où se trouve la chambre de sa fille, dans l'aile privative à l'arrière de la bâtisse principale et je m'y engage.

J'arrive à sa chambre assez rapidement et j'entends de la musique derrière la porte. Du Nick Jonas... Le titre “ Jealous ” inonde les enceintes. Elle a plutôt bon goût... Mais bon, je ne suis pas là pour parler musique !

Je toque à la porte et attends patiemment que Juliette m'ouvre. Ce qu'elle ne fait pas !

- Foutez-moi la paix, hurle-t-elle en revanche à travers la cloison.

- Juliette, c'est Gia. Je voudrais te parler, s'il te plaît !

Au bout de quelques minutes, le son s'affaiblit et la jeune femme déverrouille sa porte et l'ouvre, suspicieuse.

- Ce sont mes parents qui t'envoient ?

- Non. Absolument pas. J'ai demandé à ta mère si je pouvais venir te parler. C'est ma décision. Pas la sienne.

- Tu veux parler de quoi ?

- Je peux entrer ?

Elle soupire mais me laisse néanmoins entrer dans son espace personnel.

Sa chambre, plutôt grande, est de couleur bleu ciel sur tous les murs. Le mobilier, constitué d'un lit double à baldaquin, d'un bureau et d'une bibliothèque remplie de livres sont dans un bois peint en blanc, accompagnés de tables de nuit dépareillées en métal rose poudré et d'une chaise de bureau à roulettes en bois clair. L'ensemble est parfaitement décoré.

Juliette m'indique le fauteuil gris anthracite près de la fenêtre tandis qu'elle s'installe sur son lit.

- Je t'écoute...

- Je... Je ne sais pas si tu es au courant mais... j'ai été enlevée récemment par un club ennemi de celui de ton père. J'y suis restée trois jours et leur chef voulait s'en prendre à moi, mais aussi à ta mère et toi !

- Quoi ?

Je lui raconte alors tout ce qu'il s'est passé depuis que j'ai été témoin de ce crime des années auparavant et ce que j'ai découvert pendant ma séquestration et qui la concerne elle surtout.

- Ce garçon que tu fréquentais...

- Dylan...

- Il était prospect dans ce club. Il travaillait pour Travis et il t'a séduite pour obéir à son président.

- Tu mens !

- Je suis désolée, Juliette.

- Tu mens... Pourquoi tu fais ça ? Dylan m'aimait. Il m'aimait et papa l'a tué...

- Je n'ai aucun intérêt à te mentir, ma belle. Ce garçon est sorti avec toi quelques temps car Travis voulait des informations susceptibles de faire plonger ton père et son club !

La jeune femme, en larmes, me regarde comme si son monde s'écroulait.

- Je... je l'aimais... Pourquoi il m'a fait ça ? Pourquoi il nous a fait ça ? me demande-t-elle en portant la main à son ventre.

Oh, putain !

- Tu es... enceinte ?

Pour seule réponse, elle éclate à coups de gros sanglots. Putain de bordel de merde !