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Gia

"Un peu plus tôt dans la journée..."

Après la consultation de Juliette aux Urgences, nous avons décidé de nous rendre au centre commercial afin d'éviter de revenir les mains vides et éveiller les soupçons de tous ces bikers.

En marchant dans la galerie marchande, Juliette est attirée par un magasin de puériculture. Hésitante, elle traîne un peu des pieds mais je sens bien qu'elle a envie d'y aller.

- Allez, viens, je l'invite.

La prenant par la main, je l'entraîne dans la boutique.

Dès que nous passons les portes, le charme des lieux opère. Nous sommes littéralement dans un cocon douillet enveloppant tout le nécessaire pour l'arrivée au monde d'un petit bébé. C'est si mignon que je m'imagine avec un petit bout de chou ressemblant au biker qui vient à peine de bouleverser ma vie. Cependant, c'est encore trop tôt pour penser sérieusement à ce genre de choses.

Juliette longe l'allée centrale et je lui emboîte le pas.

- Je veux le garder, Gia... Je veux ce bébé ! Je ne pourrai jamais m'en défaire, même si papa va m'en faire baver pour le reste de mes jours !

- Je ne connais pas beaucoup ton père mais je suis certaine qu'il va t'aider !

- Oh... Il va surtout péter un câble ! Comme tu as pu remarquer, mon père est ultra protecteur avec ses proches...

- En effet !

Juliette craque sur un doudou tout mignon, un petit chiot gris clair avec une sorte de mini veste en tissu noir avec un ruban rouge, ainsi qu'une petite grenouillère noire à manches courtes avec un message inscrit : "Mon papi est un Biker". Si avec ça, le Président ne flanche pas, je ne sais pas ce qu'il lui faut.

- Quand vas-tu le leur dire ?

- Aujourd'hui. Il vaut mieux affronter mon père une bonne fois pour toute. Ensuite, advienne que pourra !

- Je suis là. Si tu as besoin d'aide pour l'annonce !

- Merci.

Après ça, nous avons fait du shopping dans deux autres boutiques où j'ai trouvé pas mal de petites choses, puis nous sommes rentrées au club.

Là, juste devant la porte d'entrée se tient l'objet de mes pensées. Il propose de nous aider à porter nos sacs mais je l'en empêche avant qu'il ne voit le contenu des sacs de Juliette. Celle-ci s'éclipse rapidement, nous laissant seuls, et Caleb m'accompagne jusqu'à ma chambre.


Un peu plus tard, après un délicieux déjeuner tous ensemble dans la salle à manger, Caleb m'informe qu'il doit aller travailler dans son salon de tatouages cet après-midi.

- Tu veux m'accompagner ? Tu verrais le salon !

- Une autre fois. J'ai promis à Juliette de rester avec elle aujourd'hui.

- Il se passe quoi avec Juliette ?

- Je ne peux pas te le dire. Enfin, ce n'est pas à moi de le dire.

Caleb me sonde de son regard perçant mais je tiens bon. C'est à Juliette de faire son annonce !

- N'essaie même pas de m'amadouer avec ton charme fou. Ça ne marchera pas !

Il encercle mon corps de ses bras et m'attire vers lui.

- Tu trouves que j'ai un charme fou ?

- Toutes les femmes célibataires du club te dévorent des yeux. Ne fais pas comme si tu ne l'avais jamais remarqué !

Caleb inspecte la salle du regard et, effectivement, certaines brebis le reluquent des pieds à la tête, ce qui a le don de m'agacer sérieusement.

Justement à ce moment-là, l'une d'entre elles, juste vêtue d'un short blanc, si petit qu'on aurait dit une grosse ceinture, duquel dépasse un string vert fluo et d'un bandeau en dentelle transparent assorti en guise de petit haut, et juchée sur des sandales à plateformes vernies noires, vient me provoquer directement devant tout le monde.

- Tu sais, la nouvelle, tu n'es qu'une passade pour Killer ! Bientôt, il en aura marre de toi et de tous les problèmes que tu as engendrés pour le club et il reviendra bien au chaud entre mes cuisses !

Je m'apprête à lui rabattre son caquet quand une furie blonde l'attrape par les cheveux et la pousse en arrière.

- Toi, tu vas arrêter de dire des conneries bien plus grosses que tes ballons siliconés ! Killer n'a jamais rien fait avec toi, espèce de salope, hurle Juliette en la traînant jusque dehors sous le regard ahuri de toute l'assemblée et en particulier ses parents.

La brebis tente de se débattre mais Juliette la retient fermement et la jette carrément dehors.

- Je ne veux plus te voir au club, sale pute !

- Mais... euh... les mecs, dites quelque chose !

- Ici c'est la maison de mon père et par conséquent la mienne. Si je veux te foutre dehors, je le fais et personne ici n'a à y redire. Pas vrai ?

Plus personne ne parle. Tous sont soit choqués soit amusés par le comportement de la princesse du club.

Se remettant sur ses deux jambes, la brebis, toute échevelée, commence à se mettre en colère et, sans réfléchir à la portée de ses actes, fonce sur Juliette toute griffe dehors. Bordel !!!

Je cours aussi vite que je peux et me place devant mon amie pour les protéger, elle et le bébé.

- Je crois que tu n'as pas saisi le message : barre-toi, pétasse, ou tu auras affaire à moi. Et je ne suis pas aussi naïve et gentille que j'en ai l'air, t'as compris ?

Confiante, je me retourne pour rejoindre Juliette quand la brebis tente de me frapper dans le dos. Elle n'a le temps de rien faire que Caleb lui tord le bras.

- Ne t'avise surtout pas de la toucher, Lila, ou je te jure que je dérogerais à ma règle de ne jamais frapper une femme. Maintenant, dégage !

La brebis s'en va, puis, au dernier moment, elle se retourne et me foudroie du regard :

- Ne te réjouis pas trop vite, sale garce ! Je prédis que ton "couple" ne durera pas très longtemps !

Bien qu'intriguée par ses paroles, je n'en fais pas grand cas, même si je me demande ce qu'elle voulait insinuer.

Juliette choisit ce moment pour parler à ses parents :

- Papa, maman, je... je dois vous dire quelque chose !

Le moment tant redouté est arrivé.


Red Dogs Bikers Club Tome 1 Protéger c'est aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant