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Gia

Deux mois sont passés depuis que Caleb m'a avoué son infidélité. On peut dire que la nouvelle m'a pas mal ébranlé et choqué, moi qui m'imaginais avoir enfin trouvé l'homme de mes rêves... Quelle désillusion !

Après ça, je voulais disparaître, m'éloigner le plus possible de tout ce qui me faisait penser à lui, mais en arpentant le couloir, j'ai croisé Jodie qui souhaitait me parler.

Elle m'a confié pourquoi elle n'avait pas l'air bien ces derniers temps et elle a absolument insisté pour garder notre discussion pour nous - elle m'a fait promettre - jusqu'à ce qu'elle soit prête à le dire à tout le club elle-même et surtout à Scoot, l'amour de sa vie.

Puis, après cette discussion, Caleb a tenu à me voir. Il m'a annoncé qu'il devait se rendre en mission pour quelques jours à Chicago et qu'il en profiterait pour réfléchir à notre relation, faire le point, bla, bla, bla... Puis, il m'a imploré de ne pas quitter le club à cause de lui et que, s'il me fallait du temps pour moi, il pouvait rester plus longtemps au loin !

Je n'étais pas très sûre, à l'époque, de ce que je voulais faire. Il avait beau être désolé, dans le fond, s'il ne m'avait pas trompé, rien de tout ça ne se serait produit... J'en viens à le détester d'une force... Je le hais autant que je l'aime. Et bien qu'il m'ait supplié de ne pas fuir, c'est ce que j'ai fait !

Oh, je ne suis pas allée très loin. J'ai quitté officiellement mon appartement, j'ai démissionné de mon poste de serveuse au diner et ai déniché un petit deux pièces juste en face de l'hôpital. Là, j'ai eu l'occasion de revoir le gynécologue de Juliette qui m'a proposé d'aller boire un café puis, de fil en aiguille, nous nous sommes rapprochés et Jarod, c'est son nom, est devenu un excellent ami... Oui, seulement un ami. Je suis toujours amoureuse de Caleb, même après sa trahison !

* * *

Je suis chez moi, en train de lire un bon polar, quand mon téléphone sonne. Je réponds, reconnaissant la sonnerie attribuée à Juliette avec qui j'ai gardé contact.

- Salut, Gia. Comment ça va ?

- Salut, ça va bien. Et toi ? Et le bébé ?

- Oui, euh... Ça va mais je m'ennuie. Papa ne veut pas que je retourne à la fac jusqu'à la naissance car il a peur que je fasse un malaise... Ah, il me couve trop... J'en ai marre !

- Il veut se faire pardonner sa mauvaise réaction à l'annonce de ta grossesse et il est au petit soin pour toi, c'est normal.

- Oui, je sais, mais il est trop sur mon dos. Je n'ai plus le droit de vivre ma vie comme je l'entends et encore de manger ce que je veux ! Non mais tu te rends compte ? Et là, j'ai juste une énorme envie de tacos au poulet et de burritos au fromage ! Et pourquoi pas aussi d'enchiladas ! J'en rêve littéralement la nuit, Gia... Alors, je me disais que je pouvais profiter pour y aller avec toi...

Je soupire. C'est vrai que je commence à avoir faim.

- D'accord !

- Génial... On se retrouve Chez Paco dans vingt minutes ?

- Plutôt trente.

Il me faut prendre une douche.

Après quinze minutes sous la douche, dix à me changer, me maquiller légèrement et me chausser, il ne me reste que cinq minutes pour quitter mon appartement et me rendre au restaurant mexicain. Ça ne devrait pas poser de problème puisqu'il se situe au rez-de-chaussée d'un immeuble voisin, à environ cent mètres de l'entrée de mon immeuble.

Vêtue d'un jean brut, d'un débardeur moutarde recouvert d'une chemise à carreaux noire et moutarde ouverte et portant mes boots aux pieds, je récupère mon sac à main noir.

Je marche depuis un moment quand je ressens une impression bizarre... comme si quelqu'un m'observait. Discrètement, je regarde partout autour de moi, mais ne trouve rien d'inhabituel. Méfiante, je rejoins malgré tout le restaurant où Juliette m'attend déjà à une table.

- Enfin ! Je me demandais si tu n'avais pas changé d'avis !

- Tu exagères !

Je m'installe sur la banquette en face d'elle et m'empresse d'ouvrir le menu.

Pendant que je prends connaissance de celui-ci, je ressens à nouveau cette sensation étrange. Je regarde autour de moi, inquiète mais ne remarque toujours personne en particulier.

- Oh, j'ai oublié de te dire... J'ai invité quelqu'un à manger avec nous... D'ailleurs, il est en retard !

- Attends, ne me dis pas que c'est Caleb !

- Oh, non... Rassure-toi... Enfin, Killer est toujours en voyage... En fait, il y a quelques semaines, le fils de Doc est venu s'installer chez nous... Ah, ben tiens, le voilà ! T'es en retard, ajoute-t-elle à son attention.

Un biker un peu plus jeune que moi est planté là, debout, entre Juliette et moi. Il nous regarde tour à tour, le visage sombre.

- Gia, je te présente Ryan. Le fils de Doc.

- Salut, lancé-je, hésitante.

- Salut. (à Juliette) On n'était pas sensé déjeuner tous les deux ?

- Oh, tu sais, plus on est de fous... Enfin bref, ajoute mon amie en se poussant sur la banquette. Assieds-toi, “ Grominet ” !

Le jeune Ryan se crispe et ne peut s'empêcher de répliquer :

- Bordel, Ju... Ça suffit avec ça ! Les frères m'en font tous baver à cause de ce costume ridicule !

- Mais c'est que tu étais tellement choupinou, Ryan !

- Je suis un biker ! Je ne suis pas chou... machin truc !

Je les observe se chamailler depuis quelques minutes et les trouve mignons ensemble. Cependant...

- C'est quoi cette histoire de Grominet ?

Juliette m'explique alors en long, en large et en travers ce qui s'est passé pour le carnaval de l'école primaire.

- J'avais quatre ans, Ryan en avait sept ! Je voulais me déguiser en Princesse Disney mais tous les costumes du magasin étaient déjà vendus ! Il restait le costume de Titi... Et quand papa est allé m'acheter la tenue, Doc était avec lui et il a forcé Ryan à se déguiser en Grominet parce que j'avais peur de défiler toute seule !

Oh, comme c'est mignon !

- Bon, je ne sais pas vous mais moi j'ai faim, nous coupe Ryan.

Après avoir commandé, nous passons un moment agréable tous les trois et, je dois avouer que je m'entends plutôt bien avec ce nouveau venu en ville !

Red Dogs Bikers Club Tome 1 Protéger c'est aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant