Chapitre 2

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- « Eliane ! Je peux te parler deux minutes ? » me demande Armen.

Aïe, que dire. Cette fois je ne peux pas me désister. Je me résigne donc à le suivre dans un coin calme.

- « Tu sais... Tu as du potentiel au combat. Ce serait cool que tu t'entraînes avec nous. Tu veux bien venir au cours d'escrime demain ? » interroge-t-il.

Devant mon air hésitant il ajoute « T'inquiètes pas, le prof est cool !» Et après son sourire, je suis incapable de résister. J'accepte donc et me dépêche de rejoindre Millena. Non merci, je n'ai pas envie de rougir devant lui deux fois dans la même journée.

C'est débile ? Pourtant il m'a accordé de l'importance...

Je m'installe à côté de Millena qui rigole avec Illidel, car celui-ci nous encourage à manger les frites, les meilleures que l'on ait faites depuis des millénaires. Non, Illidel n'est pas un fabuleux cuisinier. Il a juste épluché les pommes de terre dans sa corvée de ce matin, une punition qu'il a écopé après avoir échangé, si j'ai bien compris, le dentifrice de son coloc avec du cirage...

Hum, je sens que Célestine va faire son apparition et ajouter son venin à la conversation.

Qui est Célestine ? Et bien, vous prenez toutes les pestes et vous les rassemblez à l'intérieure d'une même personne. Elle est fille de Vénus ou d'Aphrodite selon vos préférences. Son don : hypnotiser les garçons par sa cruelle beauté. Mais pas tous les garçons, seulement ceux qui ne sont pas amoureux. Cette vipère s'avance vers moi, avec un sourire mauvais. Ses longs cheveux lisses, tombant en cascade jusqu'au bas de son dos, possèdent une couleur blonde presque blanche. Elle se positionne de façon à mettre ses formes en valeur.

- « Alors Eliane, tu enfin remarqué que tu étais une musicienne ratée donc tu tentes le coup en tant que guerrière ? Mais n'espère pas trop. Ton père est Apollon, pas Mars ! » rit Célestine, fière de sa propre blague.

Je ne fléchis pas à ses remarques venimeuses et garde la tête haute. Je sens au fond de moi qu'une personne va réagir, son indignation parcoure mes veines.

- « Et alors ? Elle se bat très bien ! Tu connais son père mais pas sa mère, il me semble. » fait remarquer Armen en levant les yeux au ciel.

Et toc. Il a reconnu l'injustice, on ne peut pas juger un enfant par ses parents. Après l'avoir remercié d'un sourire, je quitte la table. J'aurais dû partir avant l'arrivée de Célestine mais ma curiosité tenace me retenait, je voulais savoir qui allait prendre ma défense. Et j'avoue que je ne suis pas déçue...

Le réfectoire est situé à l'opposé de ma maison, je dois traverser tout le parc et un bout du forum (la place centrale du domaine) pour arriver chez moi.

Cette petite marche me fait prendre l'air et permet de me calmer.

Une dizaine de minutes plus tard, je passe le seuil de ma demeure. Je prends directement ma guitare et vais jouer sur le balcon pour m'apaiser.

Il n'y a pas de meilleure thérapie que la musique. Je commence à chanter et peu à peu je suis piégée dans ma mélodie.
Je joue un répertoire qui m'est cher, celui que ma mère m'a appris, il y a des années. J'ai du mal à contrôler ma voix, quand je pense à elle. Mais c'est une manière de ne pas l'oublier.

Plus rien ne me préoccupe, en dehors de mes souvenirs, même pas les bruits de pas qui viennent à moi.

- « J'étais sûre de te trouver ici. » avoue Millena, un petit sourire aux lèvres.

Arcalon, une légende est née [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant