Hors-série Emily

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Bonjour tout le monde, je vous propose une petite excursion sur le personnage d'Emily, lorsqu'elle était encore une Vestale, une prêtresse de Vesta enfermée dans la tour du feu éternel. Bon voyage :)

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Les Vestales tournent sur deux semaines différentes: la semaine de l'alimentation du feu sacré, ce qui comprend d'aller chercher les bûches dans la réserve, les monter tout en haut de la tour pour les disposer dans l'âtre, sa surveillance et les incantations pour le rituel de Vesta. C'est la semaine pourrie, la plus laborieuse. Après, il y a la semaine dédiée à notre éducation, rien de bien exceptionnel pour celle-ci.

Mon moment préféré, c'est quand je suis recrutée pour aller chercher le bois en forêt. Ce qui arrive trop peu souvent à mon goût, mais c'est un grand privilège car la plupart d'entre nous ne sortent jamais à l'air libre. Nos responsables se sont rendues compte que j'avais une parfaite maîtrise des chevaux et que j'étais la plus apte à diriger la charrette qui ramène le bois. Cependant, j'interviens seulement lorsque le conducteur habituel est absent ou a besoin d'aide.

Il y a donc ces petits moment de liberté, où je peux oublier la pression, le travail éreintant. Des moments où je peux mettre ma hargne de côté.

Je déteste être ici, et vous pouvez être sûr que tout le monde le sait. J'ai tendance à diffuser ma colère sur les autres et mes répliques cyniques fusent dans tous les coins. Mais finissent toujours par me retomber dessus.

Me voilà encore cloîtrée dans ma chambre car j'ai été trop "irrespectueuse". Comme si rester enfermée à longueur de temps allait arranger mon cas.

J'allonge mon corps fourbu. Au moins j'évite un après-midi de travail.

Mon dos me lancine. Je me sens seule dans ce petit cagibi qui me sert de chambre. Je me sens mal, abandonnée.

Qui s'inquiète pour moi ?
Personne. Personne ne tient à toi.

Un mal-être me sert les entrailles. Ce n'est plus au dos que j'ai mal, mais partout, au coeur, au moral, à l'esprit.

Je me suis tenue droite toute la journée, je ne me suis jamais plainte. Qui le remarquerai de toute manière ?

Je permets à mes larmes de s'écouler sur mes joues.

Malgré mon dos douloureux, je me lève sur mon lit pour atteindre la seule petite fenêtre de ma chambre.
Les barreaux derrière la vitre me bloquent la vue. J'entraperçois seulement un paysage découpés en plusieurs morceaux. Un bout de bâtiment sur la droite si je colle ma tête contre la vitre. De l'herbe, des arbres, rien d'intéressant.

Je guette que des groupes de personnes passent près de la tour. Pour les entendre rire. J'aime me dire que je suis avec eux, que je suis libre de mes mouvements, que mon temps n'est pas dirigé par une autorité que je ne reconnais pas.

En fait non, je n'aime pas.

Ma jambe droite vient frapper le mur. Je perds le contrôle de mes mouvements et mes membres viennent se fracasser sur les pierres froides.

Je hurle ma détresse et ma jalousie. Je n'aime pas entendre des personnes s'amuser alors que moi je suis ici.

Pourquoi ces personnes auraient le droit de rire, de s'amuser, d'être complice alors que je ne récolte que peine et colère dans cette tour ?

Je voudrais être avec les groupes d'amis, être remarquée, que quelqu'un sache que j'existe et s'enquiert de moi.

Je hurle à m'en casser la voix jusqu'à ce que la douleur de mon dos me fasse tomber à terre. J'éclate en sanglots. Mes membres tremblent, le mal de tête arrive.

Arcalon, une légende est née [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant