Chapitre 21

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La princesse de Troie:

Durant le long trajet en carrosse avec mon père, je m'étais gonflée d'optimisme vis à vis de mon entrée à Troie.
Il était si attentionné et rassurant.
Le roi Priam était un homme juste. On pouvait le savoir rien qu'en croisant ses yeux bleus-verts, limpides comme la roche.
Je ne lui en voulais pas. Les choix qu'il avait fait étaient durs, tant pour lui que pour moi. Mais c'étaient les bons.

J'espérais trouver ma place au Palais, et y vivre sereinement.
Bien que j'avais le cœur lourd d'avoir quitté Aslan, je voulais saisir les chances qui se présentaient à moi.

Nous sommes arrivés à Troie en pleine nuit noire. Nous nous guidions à l'aide de torches. Les ombres étaient difformes et lugubres autour de nous. Il n'y avait plus trop de passage à cette heure tardive, mais des bruits que je ne connaissais pas résonnaient dans la ville. Je serrai la main de Père avec conviction.
La garde de nuit nous laissa passer les murs d'enceinte, et des hommes nous conduisirent à l'intérieur du palais. Nous traversâmes un long escalier entouré de colonnades. Tout était fait de pierre polie. Il y avait de la végétation, que je pouvais brièvement observer. Des massifs de fleurs ravirent mon odorat.

Nous entrâmes par un large portique riche en couleur. Je me sentie plus rassurée dans l'antre éclairée. Les pièces que nous traversèrent étaient garnies de différentes manières, mais toujours avec raffinement.

J'étais attirée par les tapisseries colorées, par les mosaïques raffinées qui racontaient un passé glorieux ou encore par les sculptures dont les voiles des habits semblaient se mouvoir.
Tout était somptueux.

Il n'y avait pas un chat. À part des gardes à quelques entrées principales.

Nous montâmes un dernier escalier menant aux appartements des femmes, situés dans l'aile Est. J'avais hérité d'une suite secondaire, qui bien que secondaire, était tout aussi grande que l'entièreté des dortoirs de mon ancienne école. J'avais des thermes privés, un bureau, un salon et une chambre.
Lorsque j'ai dit à mon père que cette suite devait être pour une famille entière, et non pas pour une seule petite fille, il a rit et m'a ébouriffé les cheveux. Il m'a annoncé qu'il y avait au palais cinquante chambres nuptiales. Et comme on ne manquait pas de place, je méritais amplement ce confort.

Père est resté un moment près de moi, il avait perçu mon trouble lors de notre arrivée. Il voulait que je me sente à l'aise dans mon nouveau chez-moi.

- "Mon petit soleil, demain matin tu rencontreras le personnel qui est à ton service. Ils te feront visiter et te présenterons la vie au Palais. Je t'ai assigné de bons professeurs qui t'enseigneront tout ce que doit connaître une fille de bonne famille. " m'informa père. "Je suis sûre que tu rencontreras de jeunes gens avec qui te lier d'amitié." ajouta-t-il avec un sourire.

Nous n'avions pas beaucoup parlé des détails de ma nouvelle vie durant le voyage. Je lui avais surtout posé des questions sur sa vie personnelle, comment il faisait pour gouverner ce royaume, qui s'étendait sur toute la terre qui va jusqu'à Lesbos de Makar, et jusqu'à la Phrygie, ainsi qu'au large Hellespont.
Il m'avait aussi parlé de ma mère, et cela m'avait fait un bien fou. J'ai aimé la façon dont il la décrivait et les anecdotes qu'il me partageait. J'avais l'impression d'apprendre à la connaître, à travers ses souvenirs.
Sa perte lui est toujours douloureuse, mais il me répondait toujours avec plaisir.

Arcalon, une légende est née [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant