Chapitre 21

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-Clarke-

Le nombre de jours restant jusqu’aux vacances de Noël diminuait à grande vitesse.

Le troisième et dernier tutorat sur la théorie des potions avait été rébarbatif mais contenait des informations très importantes pour la fabrication des potions prévues avec le professeur Slughorn à partir de janvier.

Les premiers flocons étaient tombés ce dimanche cinq décembre et beaucoup d’élèves avaient préféré profiter à l’extérieur de la beauté de la neige et de la joie qu’elle apportait plutôt que de
rester au chaud et à couvert du vent glacial qui venait du nord-est.

Personnellement, j’avais observé
les flocons tomber lentement de la fenêtre de mon dortoir, une couverture sur les épaules et un chocolat chaud dans les mains. Je percevais, du haut de mon perchoir, les silhouettes de Bellamy et Octavia tentaient vainement de se lancer des boules de neige.

Malheureusement, il neigeait trop peu
et depuis seulement quelques heures : il n’y avait pas assez de matière pour former des boules plus grosses que des balles de golf. Raven et Jasper formaient des anges de neige, Kyle était assis contre un arbre à côté de Monty qui tenait Harper dans ses bras. Wells devait surement être, comme moi,
dans son dortoir ou sa salle commune.

La réunion des préfets qui avait eu lieu le lendemain s’était tenue dans le bureau de la Directrice McGonagall. Aucun accident n’avait été signalés, seuls des élèves voulant explorer le château où la cavité buccale de leur chère et tendre –j’avais surpris deux couples la même nuit dans des
placards à balais- avaient fait perdre des points à leur maison et avaient écopé d’une retenue.

Le nombre n’était pas affolant et il s’égalisait plutôt bien entre les quatre maisons, bien qu’il y ait moins de Serdaigle de punis –sans doute leur intelligence avait-elle servie pour se cacher des préfets.

J’étais contente de voir Lexa à cette réunion même si on interagissait peu. Toutes nos conversations restaient polies et « professionnelles ». Non pas qu’elle ne veuille pas que les autres
sachent que nous étions amis -elle m’avait finalement expliqué la dernière fois que c’était une blague- mais elle ne s’ouvrait qu’à peu de gens et en privé. Ça me rendait un peu triste donc de ne
pas la voir sourire quand je lui parlais ou de ne pas l’entendre plaisanter.

Mais notre dernière leçon aurait lieu dans cinq jours et j’avais vraiment hâte d’y être.

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-Lexa-

8 décembre

C’était toujours la même chose avec le professeur Trikru.
Je venais à notre moment-thé du mois pour parler de mes problèmes –qu’ils soient scolaires, sentimentaux ou autres- et l’enseignante buvait sa tasse sans rien dire. Elle ne commençait aucune conversation, me laissant prendre la parole mais ne me forçant pas si je ne disais rien.

J’ai toujours eu l’impression d’être chez un psy –bien meilleur que celui qui m’avait été assigné à l’orphelinat bien des années plus tôt- mais je ne se sentais pas mal à l’aise avec Indra. Elle avait essayé de me faire dire son prénom plutôt que l’habituel « professeur » mais, depuis toute petite,
j’ai tellement de respect pour elle que je n’y arrivais pas.

- Je lui ai donné une chance, je dis soudainement, trouvant le courage de parler.

Je pris ma tasse dans mes mains, la faisant tourner, réfléchissant.

- A Clarke. Griffin, j’ajoute, comme si elle ne savait pas de qui je parlais.
Mais je ne savais pas quoi dire d’autre.

- Et comment ça se passe ? Demanda-t-elle. Je tapotais du doigt le rebord de la chaise sur laquelle
je suis assise. Que pouvais-je dire ? Ou plutôt, qu’est-ce que je voulais bien lui dire ?

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