Chapitre 39

748 43 1
                                    

Lexa-
- Oh, celui-là à une fenêtre avec vue sur le centre londonien ! S’exclama Clarke.
- Oui mais l’appartement est très petit. Celui-là à une chambre plus grande et est cinq cents
mètres plus près de l’entrée du Ministère.
- Celui-ci est dans la rue juste à côté, souligna Clarke en pointant un autre logement. La chambre
est aussi grande que dans celui-là et tu as un balcon en plus ! La photo magique montrait une
cuisine/salle à manger au bout de laquelle on voyait un balcon donnant sur un square.
- Oui mais il est juste au-dessus d’un appartement moldu.
- Il suffit de faire attention quand tu rentres et sort de ton appartement et de lancer un sort de
silence sur le plancher ainsi tu ne risques pas de déranger ton voisin ni d’être dérangé par lui. La
brune cligna des yeux, pensive, avant de regarder une nouvelles fois les photos.
- C’est pas faux, acquiesça une Lexa souriante en embrassant la Gryffondor.
Le catalogue des logements du ministère était arrivé la veille par hiboux et Lexa avait attendu
d’être seule avec Clarke pour le feuilleter. Le jour-même, la blonde avait envoyé son dossier au
Département de recherches puisque les inscriptions étaient enfin ouvertes. Les deux jeunes filles ne
s’étaient pas vues ces cinq derniers jours car Raven Reyes avait fait la démonstration de son projet de
runes et arithmancie devant le jury envoyé par le Ministère samedi et, bien que confiante, elle ne
cessait de parcourir les couloirs de Poudlard, impatiente de savoir ce qu’ils avaient pensé de son
projet et si elle allait avoir sa maitrise. Clarke et Wells Jaha avaient fait de leur mieux pour lui faire
penser à autre chose et la Serdaigle avait finalement cessé ses allers et venues. Il ne restait plus que
deux mois avant que Raven n’ait ses résultats et que les examens ne commencent. Les travaux
pratiques allaient être rendus sous peu et de nombreux essais allaient encore leur être demandés.
Même si elles avaient plus de responsabilités en tant que Préfètes-en-chef, elles avaient pu compter
sur les préfets plus jeunes, dont Octavia Blake, pour alléger leur charge et les remplacer lors de
certaines patrouilles quand elles avaient trop de travail scolaire à faire. Ou, comme c’était arrivé une
fois à Clarke, quand elles s’endormaient sur leurs parchemins. Pourtant très occupée, Lexa avait
remarqué quelques détails inhabituels. Par exemple, alors qu’Echo et Rider étaient auparavant
inséparable, la jeune fille semblait éviter son fiancé depuis deux semaines. Puis, alors qu’il restait
deux matchs de Quidditch avant de terminer la saison dont un concernant les Gryffondor, le
capitaine Nathan Miller semblait plus distrait qu’exalté par le dernier match comme les autres fois.
Et, alors que cela ne lui avait pas paru très étrange au début, Lexa avait également vu à plusieurs
reprises les yeux d’Anya fixer un peu trop longtemps la table des Serdaigles lors des repas. Elle avait
d’abord pensé que sa meilleure amie regrettait sa rupture avec Niko -bien que la blonde regrettait
rarement quoi que ce soit, il fallait bien une première à tout- mais son ancien petit ami n’était pas
toujours attablé lorsque les yeux de la Serpentard s’égaraient plusieurs fois vers la table des érudits.
Que se passait-il avec les élèves en ce moment ?

Il avait remarqué qu’Echo faisaient beaucoup d’allers-et-retours entre la salle commune et la
volière. Non pas qu’il l’espionnait mais, après l’avoir vu pour la troisième fois en une semaine sortir
précipitamment des cachots, lettre en main, Gustus s’était posé des questions. Beaucoup de
questions. Surtout depuis que Rider pensait que sa meilleure amie/fiancée l’évitait car il ne l’aimait
pas et en était profondément attristé.
Et Gustus n’aimait pas que Rider soit triste. Il voulait que son amant soit souriant, heureux, apaisé.
Avant comme après leurs rencontres. Mais depuis trois semaines, il ne l’était qu’après. Et encore, ses
sourires restaient éphémères… Alors Gustus avait passé plus de temps dans la salle commune, s’était
rendu plus souvent à la volière pour envoyer une lettre à ses parents et à sa petite sœur -encore trop
jeune pour aller à Poudlard- et avait laissé ses oreilles trainer. Juste au cas où.
Car Gustus n’aimait pas que Rider soit triste.
Et il allait y remédier.

Il ne savait ce qui avait changé.
Une prise de décision ? Une bonne nouvelle ?
Une autre option ?
Brian ne voulait rien lui dire. Et, pour le moment, ça convenait parfaitement à Nathan. Son petit
ami l’embrassait comme un fou à chaque fois qu’ils étaient seuls. Il souriait davantage et riait comme
s’il était libéré d’un poids. Plus de morosité ou de tristes pensées. Quand le gardien des Gryffondor et
le poursuiveur des Poufsouffle se réunissaient dans l’un des placards de l’école ou dans l’une des
classes désaffectées qu’ils avaient l’habitude d’occuper, ils en ressortaient autant en sueur qu’après
un match de Quidditch sous un soleil resplendissant. Brian lui avait assuré qu’il lui parlerait après que
les examens soient passés.
Nathan avait confiance en Brian. Et ça lui convenait.

Les mois d’avril et de mai étaient passés en un éclair.
Pour certains du moins.
Les élèves n’ayant pas leurs B.U.S.E. ou leurs A.S.P.I.C. diront cela. Les autres trouveront à
l’inverse que ces deux mois furent les plus longs de leur vie.
Les couples avaient très peu de temps pour se retrouver durant cette période. Alors qu’elle
travaillait sur ses derniers devoirs dans la salle commune des Gryffondors à la même table que
Nathan Miller et Gaïa Trikru, Clarke entendait Octavia souffler toute la journée. Lincoln lui manquait,
avait-elle répondu quand Gaïa lui avait lancé un regard assassin. Eh bien, Lexa lui manquait aussi,
avait alors pensé la blonde en roulant des yeux. Elles essayaient de se voir une fois par semaine mais
chaque soir, elles avaient une tonne de choses à faire avant de s’écrouler de fatigue. Se croiser dans les couloirs entre deux cours et s’échanger un baiser ou se lancer des regards amourachés durant les
interminables monologues sur une énième guerre gobeline du Professeur Binns ne suffisait pas.
Alors le dimanche, entre treize et seize heures, elles faisaient leurs devoirs ensemble. Elles se
parlaient peu, ne voulant pas se distraire -car il était si facile pour Clarke d’être distraite par ses jolis
yeux verts et ses belles boucles brunes sans parler de ses lèvres pleines- mais elles se touchaient la
cheville, le bras où se mettaient épaule contre épaule voir dos à dos quand c’était possible. Un
contact même infime en ayant connaissance de la présence de l’autre leur mettait du baume au
cœur et un sourire sur leur visage alors qu’elles écrivaient encore et encore sur leurs parchemins.
La fin d’année était longue mais elles y survivraient.

GardiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant