Chapitre 37

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Mardi 1er mars
- Allez, Linc’ ! Réfléchis un peu ! Oui, il essayera de te mener la vie dure au début, consentit
Octavia en lui prenant les mains, mais, de tous les garçons avec lesquels je pourrais sortir, il
comprendra finalement qu’il vaut mieux que ce soit avec son meilleur ami, quelqu’un en qui il a
confiance, tenta-t-elle de raisonner Lincoln. Le jeune homme passa une main sur son crâne lisse en
soupirant.
- A moins que tu ne tiennes pas à moi… Commença à dire la brune en fronçant les sourcils.
- Bien sûr que si ! L’interrompit-t-il de sa voix douce. Je ne veux juste pas le blesser ni altérer votre
relation.
- Bellamy ne sera pas blessé, Linc’. Au début, il sera un peu révolté à l’idée puis il t’en voudra. A
moi aussi et il passera son temps à me dire que tu es plus âgé, que tu ne seras plus à Pourdlard
l’année prochaine, etc. Mais je me fiche de tout ça ! Et ne t’en fais pas, s’il dit quelque chose, j’irais
lui parler, d’accord ?
Octavia termina son speech par une moue quémandeuse.
- S’teu plaaaaaiiiiiit ?!
Un sourire attendrit s’étala sur le visage du jeune homme qui finit par hocher la tête. A cela, la
Gryffondor poussa un cri de joie et lui sauta au coup. Le grand Serpentard la fit tournoyer et se mit à
rire face à sa liesse puis la redéposa au sol.
- Viens là beau brun ! Lui dit Octavia avec un air taquin en posant une main sur sa nuque.
Elle se mit sur la pointe des pieds et Lincoln la tint contre lui alors qu’ils s’embrassaient.
Le lendemain…
- Bellamy Ernest Blake ! Cria Octavia en arrivant sur les lieux.
Son frère, retenu par Brian Allister et Nathan Miller, se figea en entendant sa sœur l’appeler par
son nom complet. La petite brune s’empressa de rejoindre Lincoln qui était assis contre le mur pour
vérifier s’il était blessé.
- Que s’est-il passé ?! Demanda-t-elle à son petit ami. Il t’a poussé ? Ou il t’a frappé ?
- Non, la rassura-t-il. J’ai glissé contre le mur en évitant le coup.
- Espèce de… Commença à dire Bellamy à l’intention du Serpentard et en voulant échapper aux
bras de fer de ses deux amis.

Ca suffit maintenant ! Dit Octavia en se levant et en se tournant vers son frère. C’est moi qui ai
approché Lincoln ! Lui avoua-t-elle en pointant un doigt inquisiteur dans sa poitrine. C’est à peine s’il
me regardait parce que je suis la petite sœur de son meilleur ami et j’ai dû faire des pieds et des
mains pendant des semaines pour qu’il accepte de sortir avec moi !
Il ouvrit la bouche mais elle ne le laissa pas parler :
- C’est ton meilleur ami, tu le connais depuis des années et tu lui fais confiance ! Alors pour quelle
raison ne pourrait-il pas sortir avec moi, hein ? Qu’est-ce que tu reproches à mon petit ami cette fois-
ci ? Vas-y ! J’écoute !
Il cligna des yeux plusieurs fois puis baissa le regard vers le sol.
- T’es ma petite sœur ! Dit-il avec une petite voix comme si ce seul argument justifiait tout.
- Et ? Si je veux me marier et avoir des enfants un jour, il faut bien que je commence par sortir
avec quelqu’un, tu ne penses pas ? A moins que tu ne veuilles que je finisse toute seule ?
- Bien sûr que non, dit-il en secouant la tête. Je veux te protéger ! Je veux juste ton bonheur…
- Je sais, dit Octavia en lui faisant un sourire contrit. Mais là je ne te comprends pas : je veux sortir
avec Lincoln car je l’aime bien et que je me sens bien avec lui. Est-ce qu’il est méchant ? Reprit-elle.
Est-ce que c’est un coureur de jupons ? Est-ce qu’il est arrogant ou bête ? A toutes ces questions,
l’ainé des Blake secoua la tête. Ses deux amis se regardèrent avant de lâcher ses bras, jugeant sans
doute qu’il n’attaquerait plus Lincoln.
- Alors tu n’as aucune raison d’en vouloir à Lincoln ou de me dissuader de sortir avec lui, conclut-
elle. Viens Linc’, dit-elle en se tournant vers son petit ami et en lui prenant la main. Il est heure du
dîner.
Au bout du couloir, elle tourna la tête et vit au loin son frère soupirer avant d’hocher la tête à son
intention. Elle sourit et posa la tête contre le bras du Serpentard.
Son frère était un crétin mais il s’y fera finalement ?
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Samedi 12 mars
Alors que la neige fondait sous leurs pieds, les élèves de Poudlard naviguaient entre les quelques
boutiques de la ville et les tavernes de Pré-au-Lard. Certains refaisaient leur stock de friandises et
d’autre de fournitures scolaires avant de tous passer à un moment ou un autre aux Trois Balais pour
se réchauffer à l’aide d’une bière au beurre. Bellamy maugréait dans son épaisse écharpe rouge et or
en voyant au loin son meilleur ami et sa sœur roucouler alors que, à ses côtés, Brian et Nathan
s’échangeaient subtilement des regards amoureux. Les trois garçons se rendaient à la boutique de
Quidditch pour voir les dernières nouveautés en termes d’équipement avant de rejoindre leur
groupe d’amis à la taverne. Lexa et Clarke étaient partis acheter leurs barres de chocolat préférés
chez Honeydukes alors que Raven et Kyle partaient se mettre au chaud au bar de Rosemerta. Monty,
Harper, Jasper et Maya se rendirent chez Zonko où Jasper montra ses farces préférées à la Serdaigle qu'il avait enfin eut le courage d'inviter puis Monty et Harper les laissèrent seuls pour faire un tour
dans la boutique de Derviche et Bang pour faire réparer la montre du jeune Green.
Les seuls élèves assez courageux pour rester se promener dehors étaient Wells et Niylah Gaitling.
La Serdaigle blonde avait ses mains dans ses poches pour les protéger du froid. Lorsqu’elle les
ressortit pour la troisième fois afin de les réchauffer en soufflant dessus, Wells lui donna son gant
droit, qu’elle mit après insistance, puis prit la main gauche de la jeune fille et la mit dans la poche de
son manteau avec sa main droite. Niylah sourit à sa galanterie alors que Wells rougissait
-ce qui aurait été visible si sa peau avait été plus claire- à l’audace de son geste.
Mais alors que tous ces jeunes gens passaient un bon moment –à part Bellamy, deux autres
élèves venus se promener à Pré-au-Lard se disputaient à l’arrière d’une boutique.
- Avant on se disait tout ! Et depuis plusieurs mois j’ai l’impression qu’un inconnu a remplacé mon
meilleur ami !
- Fiancé, corrigea-t-il à contrecœur.
- Ca ne me plait pas plus à moi qu’à toi, Rider ! S’exclama Echo en levant les bras au ciel, exaspéré.
Mais on n’y peut rien et tu le sais !
- Ton père t’écouterait peut-être si tu y mettais vraiment du tien ! Répliqua Rider.
- Mais même si j’en parlais à mon père, ton père, lui, ne changerait pas d’avis !
- Et si tu aimais quelqu’un ? Un garçon que tu voudrais épouser ? Tu n’insisterais pas ? Demanda
t-il presque avec désespoir.
Echo se tut et le regarda en silence avant que ses yeux ne s’écarquillent.
- Tu aimes quelqu’un… Comprit-elle.
Le silence de Rider suffit à confirmer ce qu’elle pensait.
- Qui ? Voulut-elle savoir.
- Est-ce vraiment important ? Souffla-t-il. De toute façon, nous allons nous marier cet été alors à
quoi bon…
- Mais si, ça change tout justement ! Si c’est une fille de bonne famille, ton père acceptera
surement ! Et je dirais à mon père que je veux ton bonheur et qu’il n’est pas avec moi !
Rider appuya son front et ses mains contre le mur de la boutique.
- Ce n’est pas une fille de bonne famille, murmura-t-il, les yeux fermés.
- Et bien, peu importe ! Dit finalement Echo après réflexion. Il suffit de leur en parler ; je leur dirais
être d’accord avec la rupture de nos fiançailles et tu pourras épouser la fille que tu aimes !
- Mais ce n’est pas une fille ! S’exclama alors Rider en tapant du poing.
L’intensité du silence qui suivit fut égale à la surprise d’Echo.
- Pas une fille ? Répéta-t-elle. Non, non, dit-elle en fronçant les sourcils et en secouant la tête. Je
l’aurai su, j’aurai vu les signes, se dit-elle tout bas. Tu me disais toujours tout, on trainait toujours
ensemble, je l’aurai vu si tu…

Si je quoi ?
Le jeune Croft voulut savoir si sa fiancée était capable de terminer cette phrase.
- J’aurai du savoir que tu aimais les garçons, finit-elle par dire, la mine dépitée. Je suis ta meilleure
amie ! Je devrais savoir ce genre de chose ! S’exclama-t-elle, les larmes aux yeux.
Rider s’en voulut. Il n’avait jamais voulu faire pleurer Echo. Il était vrai que, par le passé, ils
n’avaient aucun secrets l’un pour l’autre. Mais il n’avait jamais pu lui parler de ses sentiments pour
Gustus ni de son attirance pour la gente masculine.
Soudainement elle frotta ses yeux d’un revers de la main et partit d’un pas déterminé.
- Echo, où vas-tu ? S’exclama Rider, surpris par ce revirement de situation.
- J’ai une lettre à écrire !

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