Gardiennes

Chapitre 24

-Lexa-

Clarke ferma la porte de la chambre qui était la sienne pour les deux prochaines semaines. La Serpentard regarda la chambre en tournant sur elle-même, souriante et les bras tendus. Elle était
deux fois plus grande que celle qu’elle avait à l’orphelinat, les meubles étaient presque neufs et modernes et elle avait même une télévision pour elle seule.

C’était presque un rêve.

Elle se retourna pour ouvrir sa malle et disposa les vêtements pliés sur les étagères derrière la porte gauche de l’armoire et les autres sur les cintres qui étaient déjà accrochés derrière la deuxième porte. Sur le bureau très spacieux, elle fit une pile avec les cinq livres qu’elle avait pris pour ses
dissertations de potions, métamorphose et botanique et plaça sa plume, sa bouteille d’encre et ses rouleaux de parchemin.

Même si Clarke lui avait dit qu’il y avait des fournitures dans les tiroirs, elle préférait ne pas les utiliser. Elle n’y toucherait qu’en cas de besoin -ce qui ne devrait pas arriver puisqu’elle en avait normalement assez. Ensuite, elle se dirigea vers le lit pour y poser son pyjama.

Elle en profita pour poser sa main sur le patchwork et constata qu’il était doux au toucher. Les couleurs mélangées ne le rendaient pas très beau mais cela lui procura un sentiment chaleureux en
sachant qu’il avait été fait à la main et placé sur le lit de la chambre d’amis.

C’était comme un message de bienvenue. Elle s’assit, prit sa baguette en main et réfléchit. Elle effectuait un stage d’immersion qui compterait dans sa formation pour entrer dans la Brigade des Gardiens du Secret. Et
les moldus n’avaient pas de baguette.

Elle se releva et rangea soigneusement sa baguette dans sa malle entre deux pulls pour ne pas l’abimer puis referma le couvercle. Elle vivrait ces deux semaines comme une simple moldue
–ce qui ne serait pas très différent en soi de l’orphelinat moldu dans lequel elle avait vécu- et apprendrait à vivre comme une moldu moderne, connaissant les nouvelles technologies, sachant utiliser une machine à laver et appeler un taxi.

Elle espérait passer beaucoup de temps avec Clarke et, peut-être, -vraiment peut-être- qu’elles se rapprocheraient. Et si elle avait bien compris les
signaux –elle n’était pas une experte mais elle espérait les avoir bien compris- de la blonde, cela se
passerait. Et elle laisserait les choses se faire.

Après tout, fut décidée Lexa, Clarke n’est pas Costia

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Le nez dans les cheveux de Costia dont la tête était posée sur son épaule, Lexa respira profondément l’odeur de la jeune fille. Elle ne se lasserait jamais de son odeur, un mélange de
shampoing aux fruits et d’un soin au miel. Avec des doigts paresseux, elle passait sa main le long du dos de sa petite amie, profitant de ce moment de paix et de confort. Elle ouvrit soudainement les yeux quand elle sentit Costia se déplacer.

- Au revoir.

- Quoi ?

Lexa fronça les sourcils. Costia était debout face à elle et s’éloignait doucement. Pourtant ses
jambes ne bougeaient pas. Elle semblait flotter comme les fantômes hantant les couloirs de Poudlard.

- Costia, où tu vas ?

- Je m’en vais, répéta la jeune fille. Je m’en vais loin d’ici…

- Où ça ? Pourquoi ?

La jeune Woods essaya de se lever du lit mais ses membres étaient lourds, comme cloués au lit.

Elle ne pouvait pas bouger.

- Je dois partir Lexa… Loin d’ici…

- Mais pourquoi ? Et pourquoi maintenant ?

Lexa commençait à paniquer. Elle réussit à bouger un bras et tendit la main en direction de sa petite amie qui s’éloignait de plus en plus. - C’était prévu... Depuis tellement longtemps Lexa…

- Qu-Quoi ? Bégaya la brune, confuse.
Costia avait arrêté de bouger. La tête penchée sur le côté, elle regardait Lexa comme si elle ne comprenait pas sa confusion.

- Je m’en vais… Loin d’ici… Ma tante vient me chercher et je ne reviendrais pas…

- Et moi ? Pourquoi tu ne m’as rien dit ?

- Toi ? Pourquoi te l’aurais-je dit ?

- Je- Mais je suis ta petite amie Cos !

Lexa ne comprenait pas ce qu’il se passait. Costia partait ? Maintenant ?

- C’était amusant, dit juste la jeune fille en hochant la tête. Merci.

Lexa devint livide, choquée par ses propos.

Amusant ?

-Merci ?

- Au revoir Lexa… Répéta Costia en disparaissant de sa vision.

La main toujours tendue vers l’endroit où sa petite amie s’était trouvée quelques secondes plus tôt, Lexa entendit presque son cœur se briser.

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Lexa se redressa brusquement dans son lit, le souffle rapide et les joues mouillées. Elle n’avait plus fait ce genre de rêve depuis au moins cinq mois. Alors pourquoi cela lui revenait il maintenant ?!

De frustration, elle passa les mains sur ses joues pour effacer ses larmes et se laissa retomber sur son matelas en soupirant. Ne la laisserait-elle jamais tranquille ? La blessure causée par Costia allait-elle encore la retenir ? Allait-elle encore l’empêcher d’être heureuse ? Lexa pensait vraiment que ses doutes étaient derrière elle.

Elle avait passé deux ans à s’obliger à penser que l’attraction qu’elle
ressentait pour Clarke n’existait pas. Elle pensait vraiment pouvoir dépasser cette mauvaise expérience et laisser sa chance à Clarke, sa chance à elle-même.

Mais… Et si ses doutes lui revenaient
alors que Clarke tentait une approche ?
La Serpentard se tourna sur son côté droit, serrant la couverture dans son poing, essayant de maintenir le froid en dehors de son lit et ses doutes hors de son esprit.

Elle avait pris une décision
concernant Clarke, concernant son attraction pour la Gryffondor. Elle ne devait pas laisser ses doutes
blesser Clarke. Elle ne devait pas laisser ses doutes guider sa vie.

Plus jamais.

-Clarke-

22 décembre

- Clarke ?

- Claaarke ?

- Clarke !

La jeune Griffin releva la tête et vit sa mère la regarder, un sourcil levé en signe d’interrogation.

- Oui, maman ?

- Le drap ne va pas se mettre tout seul, lui dit-elle en pointant le bout de literie qu’elle tenait en main.

- Oh ! Oui, c’est vrai.

Clarke tira sur le drap puis le posa. Elle prit, comme sa mère, le coin de la couverture qu’elles avaient placée, enroulée, à la fin du lit et la tira jusqu’aux oreillers.

Le lit était fin prêt.

- Tout va bien ma chérie ? Demanda Abby Griffin en lissant les rides de la couverture.