Gardiennes

Chapitre 33

Clarke-
- Même heure samedi ? Demanda Lexa, tenant toujours la main de la blonde.
- Ouais, confirma Clarke avec un grand sourire, embrassant chastement la brune qui prit ensuite le
chemin de sa salle commune.
La Gryffondor soupira.
Cela faisait deux semaines que leur relation avait évolué et elle ne s’était toujours pas habituée à
ce sentiment intensément joyeux qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle voyait Lexa, la prenait dans
ses bras, lui prenait la main, lui parlait ou l’embrassait. Ce sentiment n’avait jamais duré longtemps
dans ses relations. Avec Wells, elle avait été heureuse, oui, mais leurs sentiments n’étaient pas de
l’amour : ils s’étaient finalement rendu compte qu’ils étaient mieux en tant qu’amis. Et concernant
Finn, le garçon avait rapidement cessé de l’aimer, tombant amoureux d’une autre.
- Hey Clarke ! L’interpella Octavia au bout du couloir.
Ils venaient de terminer une réunion de préfets et la brune avait attendu que la blonde ait dit au
revoir à sa petite amie afin de marcher ensemble jusqu’à la salle commune des Gryffondor.
- Tu as de la bave, juste-là, souligna la jeune Blake en pointant le coin de sa bouche avec un
sourire amusé.
- N’importe quoi, rétorqua Clarke en rougissant. Moi, je ne t’embête pas avec Lincoln !
- En même temps, ce n’est pas comme si on se bécotait dans les couloirs…
- On ne se bécote pas dans les couloirs, releva la jeune Griffin, presque indignée. Et vous n’êtes
pas en couple. Tu comprendras quand tu seras officiellement avec lui !
- Et je crois que ça ne devrait plus tarder, révéla la brune, victorieuse. On a failli s’embrasser la
semaine dernière ! - Vraiment ? Comment ça « failli » ? Raconte !
- En fait, si Bell ne s’était pas pointé à ce moment-là…
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-Lexa-
- Hey Woods ! L’interpella Roan Queen, assis sur l’un des canapés verts. Viens une minute !
La présence de bonnes manières étant proportionnelle à son intelligence, Lexa ne se sentit pas
insulté par son manque de politesse et vint s’asseoir à côté de Murphy et Emori à contrecœur.
- Qu’est-ce que tu veux Queen ?
- T’as changé Woods, fit-il remarquer.

Puis il ajouta avec un sourire en coin :
- On dirait que tu t’es retiré le balai que tu avais dans le-
- Ce que Roan essaie de dire, le coupa précipitamment Echo, c’est que tu es plus souriante
dernièrement.
- Ca a surement un rapport avec ce que disent les rumeurs, énonça Murphy. Certains t’auraient vu
fréquenter Griffin d’un peu trop près et même l’embrasser à ce qu’il parait.
- Je t’ai déjà dit de ne pas écouter les rumeurs, John ! Rouspéta doucement Emori.
- Les rumeurs sont vraies, dit froidement Lexa. Tu as un problème avec ça John ?
- Du moment que ça te rends heureuse, intervint Gustus en haussant les épaules.
- Qu’est-ce que tu fous Woods ? Demanda Queen en fronçant les sourcils, les bras croisés. Tu ne
trouvais pas un mec ? Alors tu t’es redirigée vers une nana ?
- Les mecs, répondit-elle en appuyant sur le mot, ne sont tout simplement pas ce qu’il me faut. Et
je suis sûre, ajouta-t-elle avec un sourire narquois, qu’aucun d’entre vous ne pourras dire que Griffin
n’est pas « correcte », n’est-ce pas ?
Pensifs, les garçons consentirent par des mouvements de têtes affirmatifs, bien que ceux de
Murphy soient plus timides. Après tout, sa petite amie était présente. Roan lui se contenta de
hausser les épaules en roulant des yeux.
- Ça reste une nana, répéta Roan. Deux nanas ensemble, ça ne se fait pas. Une nana doit sortir
avec un mec.
- On est au vingt-et-unième siècle, Queen. Grandis un peu. Les filles peuvent aimer les filles. Et les
gars peuvent aimer aussi les gars.
- Bien sûûûûûr, se moqua Roan. C’est pour ça que les gays sont si nombreux, ajouta-t-il avec
ironie.
- Ils sont bien plus nombreux que tu ne le crois, rétorqua Lexa en se levant, mais à cause de gens
comme toi, ils préfèrent rester discrets.
- Pour répondre à ta question, les interrompit Murphy afin de calmer les tensions, je n’ai aucun
problème avec ça. Griffin est sympas. Et ce n’est pas mes affaires.
Et comme à chaque fois qu’une parole gentille sortait de la bouche de son petit-ami, Emori le
félicita en l’embrassant sur la joue.
Lexa sourit doucement, contente que certains de ses camarades le prennent si bien.
- Si vous permettez, je suis fatiguée, je vais me coucher.
Ils la saluèrent tous plus ou moins joyeusement -sauf Roan qui restait moqueur.

Elles s’étaient déplacées dans son appartement qui se trouvait derrière la salle de classe de
sortilèges. Installées face à face, chacune dans un fauteuil bleu confortable, elles dégustaient un thé
-pour le professeur Trikru- et un chocolat chaud -pour Lexa.
Elles étaient entrées il y a une vingtaine de minutes et n’avaient dit que peu de mots. Le silence
était agréable et aidait Lexa à ne pas penser à la convocation de Slughorn dans son bureau le
lendemain.
- Beaucoup de rumeurs circulent dans le château, dit le professeur de sortilèges entre deux
gorgées de thé.
- Pour ne pas changer, répondit Lexa en haussant les épaules qui soupçonnait qu’elles allaient
parler de sa relation avec Clarke. Je pensais que les professeurs n’y faisaient pas attention, ajouta-t-
elle en levant un sourcil.
- Nous ne savons pas quelle part de vérité elles cachent mais, quand elles peuvent nuire à un
élève, nous agissons, dit tranquillement la sorcière plus âgée. Certaines te concernent. Celles
expliquant hypothétiquement pourquoi tu refuses de te mettre en couple étaient tout aussi variées
qu’originales. Mais depuis le retour des élèves des vacances de Noël, les rumeurs ne portent plus que
sur ta proximité avec une certaine Gryffondor.
- Mais est-ce vraiment des rumeurs quand c’est la vérité ?
Indra Trikru sourit légèrement avant de remplir à nouveau sa tasse d’un coup de baguette.
- Je suppose que non.
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- Asseyez-vous, asseyez-vous ! S’exclama joyeusement Slughorn. Une tasse de thé ? Proposa-t-il.
- Non merci, refusa Lexa.
Elle était tellement stressée qu’elle ne pouvait rien avaler, aliment comme boisson. Le professeur
Slughorn l’avait convoquée à son bureau en disant que ça avait un lien avec son stage mais sans
donner de détail.
- Je vais aller droit au but. Comme tu dois t’en douter, j’ai reçu une réponse de mon ami le
Directeur de la Brigade. Il a reçu le rapport d’évaluation des Griffin et semble vraiment ravi de ton
adaptation dans le monde moldu. Mais…
Lexa sentit son cœur cesser de battre et, alors qu’elle voulut déglutir, sa gorge aussi sèche que du
papier de verre lui fit défaut. Peut-être aurait-elle dû accepter cette tasse de thé finalement…
- En fait, il n’y a pas de « mais », gloussa le professeur de potions. Une fois diplômée, tu seras
convoquée au Ministère afin de commencer ton stage d’été.
La Serpentard écarquilla les yeux et, contrairement à son habitude, bégaya :
- Mer-merci Mon-professeur Slughorn !