Gardiennes

Chapitre 7

-Clarke-

Clarke suivit la ligne de runes dans le livre qu’elle avait emprunté la bibliothèque.
Son essai sur la liaison des runes prenait forme mais la dernière étape de liaison était un vrai casse-tête : selon les runes qu’on voulait lier, l’ordre, le nombre et l’emplacement n’étaient pas les mêmes. Elle aurait pu demander un coup de pouce à Raven mais celle-ci était bien trop occuper à bricoler un cube en bois pour son projet de runes avancées.
La Serdaigle avait déjà passé ses Aspics en arithmancie et runes en cinquième année et suivait une maitrise de trois ans dans ses deux sujets. Bien sûr, le génie qu’elle était avait pris de l’avance : son cube était le projet qu’elle voulait montrer devant le jury qui lui délivrerait sa maitrise de rune et elle ne cessait de travailler dessus depuis la rentrée -étant née-moldue, elle n’avait pu y toucher durant les vacances d’été.

Quant au projet pour sa maitrise d’arithmancie, elle le commencerait après celui de runes et aurait donc ses deux maitrises en deux ans au lieu de trois. Clarke regarda la brune s’évertuer à relier les runes se trouvant sur les différentes faces du cube - dont le but lui était encore inconnu, Raven voulant garder la surprise. Quand bien même Raven et elles étaient bloquées par la même étape, jamais Clarke ne chercherait à aider son amie, son travail étant trop compliqué pour la blonde.

Elle la regarda, assise à même le sol, le cube entre ses genoux et la baguette traçant les runes
avec agilité et précision. Une mèche de cheveux ne cessait de tomber et Raven soufflait dessus pour la dégager de sa vue, avant qu’elle ne revienne à sa place -donc devant ses yeux.

- Raaaagh ! Ragea la brune après qu’une étincelle fut provoquée par la liaison -ratée- de deux
runes et que sa baguette lui sauta des doigts.
- Est-ce que tu essaies de créer de l’électricité ? Demanda Clarke, songeuse.
La Serdaigle lui sourit mystérieusement sans répondre puis repris sa baguette sur le sol à côté
d’elle.
- Tu verras, chantonna la brune en se remettant au travail.

La Gryffondor soupira : plus Raven approchait du but, plus la curiosité de la blonde amplifiait.
Elle admirait la rigueur et la patience de son amie ; elle n’en avait pas autant. Elle craqua son cou, soupira de soulagement lorsque la tension quitta sa nuque puis reprit son propre travail. Ce n’était pas en observant la Serdaigle avancer avec son cube que son essai se terminerait tout seul.

Assise en face du professeur Slughorn dans son bureau, Clarke écoutait avec attention son
professeur. Le tutorat qu’il lui proposait parcourrait la matière vue lors des deux premières années d’une maitrise en potions mais en moins détaillé pour certains chapitres. Il lui apprendrait davantage les techniques avancées de potions et quelques astuces quant à l’effet de l’alliance de deux ou plusieurs ingrédients et finiraient, après Noël, par l’aider à mijoter des potions complexes, du niveau d’un maitre de potion, telles que le Felix Felicis et le Polynectar.

Ce soir, après lui avoir expliqué de long en large ce qu’il lui apprendrait, le professeur de potion
revit les bases de la fabrication de potions avec Clarke tout en approfondissant certaines explications qu’on ne donnait pas aux élèves n’ayant pas le niveau de Buse car bien trop
compliquées.

Puis Clarke quitta le vieux passionniste après l’avoir remercié pour ce tutorat très instructif et
remonta au premier étage pour commencer sa ronde.
Il était un peu plus de vingt-et-une heures -Slughorn et elle ayant perdu la notion du temps- et il
lui fallait vérifier que personne n’était en dehors de sa salle commune après vingt-deux heures. Les quelques élèves qu’elle croisa était des retardataires venant de la bibliothèque ou du parc voire d’une retenue. Il lui arrivait parfois de croiser un élève ou deux ayant eu une retenue tardive -après vingt-deux heures- mais c’était rare de la part des professeurs. Malheureusement, Rusard n’avait pas la gentillesse du corps enseignant.

Elle croisa Mandy ramener deux élèves de Serpentard qui complotaient une blague pour l’un de
leur camarade dans une salle de classe du cinquième étage. Puis, vers vingt-trois heures, elle
remonta les escaliers jusqu’au portrait de la Grosse Dame sans avoir croisé l’autre Préfète-en-Chef de la soirée.