Chapitre 34

900 48 1
                                        

Quand je vois du potentiel, je ne peux pas le laisser s’échapper, lui dit simplement Slughorn en
versant du thé dans une nouvelle tasse qu’il venait de faire apparaitre. Tenez très cher, buvons à
votre réussite !
Après avoir discuté de ce qu’elle avait appris chez les Griffin et avoir poliment refusé à deux
reprises un verre de whisky pur feu, Lexa monta les escaliers quatre-à-quatre jusqu’au troisième
étage. Dans le couloir des portraits des nymphes, elle toqua avec entrain à la cinquième porte sur sa
gauche.
- Salut ! La salua sa petite amie en la tirant à l’intérieur.
Une fois la porte fermée, la brune tira la blonde à elle pour l’embrasser. Fini la chasteté, Lexa
embrassa pleinement sa petite amie. Parce qu’elle en avait envie. Parce qu’elle était heureuse.
- Woaw ! S’exclama Clarke avec un sourire amusée, tout en clignant des yeux de surprise.
Quelqu’un est content de me voir, on dirait !
- Slughorn a reçu un courrier du Directeur de la Brigade des Gardiens du Secret : je suis prise ! Je
suis même inscrite pour le stage d’été !
Lexa ne tenait plus en place et elles sautillèrent toutes les deux.
- C’est génial ! S’exclama Clarke ravie pour la Serpentard.
Elle prit le visage de Lexa entre ses mains afin de la faire arrêter de bouger et pouvoir croiser son
regard.
- Tu es génial, ajouta la Gryffondor avec un doux sourire. Et moi je vais commencer à brasser du
Polynectar avec Slughorn vendredi ! Dit-elle, excitée.
- Cool, reconnut Lexa avec un grand sourire.
- Ouais ! Et comme ça doit mijoter durant sept semaines, je vais aussi brasser du Felix Felicis !
- Ooooh, de la chance liquide… Ça pourrait servir, ça !
- Je ne crois pas que Slughorn me laissera en prendre… Sourit la blonde.
- Ça ne coute rien de demander, blagua Lexa.

-Clarke-
Un bourdonnement constant se faisait entendre depuis bientôt deux heures, parfois interrompu
par des crépitements aigus, accompagnés par des arcs électriques dont Raven semblait ne pas se
soucier. Clarke et Wells se trouvaient une table plus loin par souci de sécurité et travaillaient chacun
sur un essai d’une longueur de vingt pouces à terminer pour le lendemain. Sa curiosité s’intensifiait
au fur et à mesure des mois qui passaient. Mais Raven ne leur révèlerait les détails de son projet que
lorsqu’il serait terminé et uniquement le matin même du jour où elle devrait le présenter à un jury
qui décidera de l’obtention de sa maitrise de runes et de sa maitrise en arithmancie.

Encore deux pouces à écrire et elles pourraient tranquillement rejoindre le bureau de Slughorn
pour surveiller son chaudron de Polynectar et diminuer les flammes chauffant son chaudron de Felix
Felicis.
Soudainement, le bourdonnement cessa.
- Ouais ! S’exclama Raven. Enfin terminé !
- Ton cube est fini ? Demanda Wells.
- J’avais un dernier problème à régler et c’est fait ! Enfin, normalement, puisque ça ne fait plus ce
bruit atroce. Je n’ai plus qu’à tester qu’il fonctionne !
Elle se leva, prit son cube sous le bras et marcha d’un pas rapide vers la porte.
- A ce soir, les gars !
- A ce soir, répondirent-ils.
- Moi aussi j’ai terminé, ajouta Clarke en enroulant ses parchemins. J’ai quelques potions à
surveiller avant le dîner. J’irais là-bas directement avec Lexa.
- D’accord, dit Wells. Je viendrais surement en même temps que Raven. A tout à l’heure !

Lexa n’était pas très à l’aise avec les démonstrations publiques d’affections mais elle était
toujours la première à tendre la main à Clarke. La blonde la lui serra et lui sourit. Elles n’étaient pas
les premières à arriver -trois élèves étaient déjà présents- ni les dernières. Slughorn les accueillit
joyeusement, comme à son habitude. C’était la première fois que les filles s’affichaient ensemble
face au vieux professeur
-elles n’étaient pas partenaires en cours de potions et son sourire sembla s’étirer davantage
lorsque son regard tomba sur leurs mains liées. Les enseignants avaient surement eu vent des
rumeurs à leurs propos et elles ignoraient s’ils y croyaient et surtout ce qu’ils en pensaient. Pour le
moment, seuls les professeurs Trikru, McGonagall en plus de Slughorn les avaient croisées alors
qu’elles marchaient main dans la main dans les couloirs et aucune d’elle n’avait semblé choquée ni
désapprobatrice quant à leur relation. Wells arriva quelques minutes plus tard, discutant avec Raven
qui bougeait les mains dans tous les sens, passionnée par leur conversation. Les deux Serdaigles se
dirigèrent vers Clarke et Lexa et, alors que Wells avait déjà rencontré la Serpentard à plusieurs
reprises, il n’en avait pas été de même pour Raven.
- Salut Woods, dit-elle d’une voix trainante, les yeux plissés. Quelles sont tes intentions envers ma
meilleure amie ?
- Raven ! La rabroua Clarke sans hausser la voix.
Elle ne voulait pas attirer l’attention sur eux. Elle se tourna vers sa petite amie, dans l’intention de
s’excuser pour le comportement de la Serdaigle, mais celle-ci lui sourit timidement en lui serrant la
main.
- Prendre soin d’elle, comme elle prend soin de moi, dit Lexa à Raven. La faire sourire et rire, pas
seulement parce que ça signifie qu’elle est heureuse mais aussi parce qu’elle est encore plus belle
quand elle le fait, ajouta-t-elle en rougissant.

Clarke rougit également, attendrie par les mots de sa petite amie mais aussi touchée qu’elle
s’ouvre ainsi à sa meilleure amie alors qu’elle était une personne très privée.
- La faire parler -beaucoup- parce qu’elle aime faire de longs monologues, parce que j’aime la voir
gênée quand elle pense qu’elle m’ennuie et qu’elle se met alors à parler encore et encore pour
s’excuser de parler trop alors, qu’en fait, j’adore l’écouter parler parce qu’elle a une très belle voix.
Lexa lui fit un sourire complice qui la fit rougir davantage.
- Je ne sais pas quoi te dire de plus sur mes « intentions », à part que je n’en ai pas de mauvaises,
conclut-elle en haussant les épaules timidement.
Raven siffla, impressionnée.
- T’es douée avec les mots Woods. Ça me donne presque envie de sortir avec toi, plaisanta-t-elle.
- Hé ! S’exclama Clarke en tapant sa meilleure amie. Elle sort déjà avec moi ! Et qu’en penserait
Kyle ?
- Je suis sûre qu’il me comprendrait, dit-elle en riant et en faisant un clin d’œil à la blonde.
Ils discutèrent encore quelques minutes avant que tout le monde ne soit arrivé et que Slughorn
ne les invite à passer à table.

Quand on a connaissance de nouvelles informations, on commence à voir les choses autrement.
Par exemple, depuis qu’elle savait que Gustus et Rider étaient attirés l’un par l’autre -bien qu’elle
n’en sache pas plus, elle apercevait des indices plutôt évidents. Gustus regardait souvent Rider et
Echo, les dents serrées, avant de détourner le regard lorsque la blonde se montrait affective envers
son petit-ami. De son côté, Rider semblait agir plutôt par réflexe que par véritable envie. Clarke avait
su par Lexa qu’Echo était la meilleure amie de Rider et que la nouvelle de leur fiançailles ne l’avait
pas vraiment dérangée. Rider, lui, s’était résigné mais il regardait parfois Gustus avec des excuses
plein les yeux. C’était beau et triste à la fois. Presque tragique. Bizarrement, elle avait aussi
commencé à remarquer une certaine dynamique entre Brian Allister et Nathan Miller. Elle ne l’avait
pas vu auparavant, puisqu’ils trainaient en bande avec Bellamy et Lincoln depuis des années, mais les
regards qu’ils s’échangeaient ne pouvaient finalement tromper personne. Enfin, encore fallait-il se
douter de quelque chose pour le voir.
Etonnamment, ce fut Rider qui quitta le dîner, prétextant un mal de tête soudain. Il assura à sa
petite-amie/fiancée qu’elle ne devait pas quitter le dîner pour lui et qu’ils se verraient le lendemain.
Clarke vit Gustus froncer les sourcils en suivant Rider du regard.
Une main sur son genou attira son attention et la blonde tourna la tête vers sa petite amie qui la
regardait avec un sourcil levé.
- Tu sembles bien agitée, constata Lexa. Tout va bien ?
- Oui, ne t’inquiète pas, la rassura-t-elle. Je suis juste… j’observe, c’est tout.
La brune sourit, comprenant ce qu’elle avait observé, puis serra affectueusement son genou avant
d’en revenir à son assiette.

GardiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant