Chapitre 4 : Le sérum

266 20 116
                                    

Camille
Une fois que nous avions verrouillé la porte, nous soufflâmes un grand coup, encore sous le choc. Tout s'était déroulé en un éclair, et je sentais mon cœur battre à cent à l'heure. Mon père était encore inconscient à cause du venin que lui avait injecté un de ces monstres qui nous avaient attaqués. Ma mère et moi le reposâmes délicatement sur le parquet, et Alan nous demanda, un peu essoufflé :

– C'est bon ? Vous n'êtes pas trop secouées ?

– Non, tout va bien, le rassurai-je.

Daniel, le père d'Alan, arriva en trombe et nous demanda avec inquiétude :

– Est-ce que ça va ? Que s'est-il passé ?

– Nicolas a été empoisonné par un monstre, lui expliqua brièvement Alan. Il faut vite le soigner !

– D'accord, dit-il en paniquant légèrement. Est-ce qu'il respire encore ?

Je relevai doucement la tête de mon père et approchai une oreille vers son nez, tandis que je regardais sa cage thoracique. Je sentis de l'air chaud, et sa poitrine continuait de s'abaisser et se relever. Soulagé par ce bon signe, je lui répondis :

– Oui.

– Bien, mettez-le en position latérale de sécurité, et surveillez son état, nous ordonna Daniel, pendant qu'il se dirigeait vers la cuisine.

Je ne me fis pas prier, et mis mon père en position. Le stress me gagnait et tout ce que j'avais appris semblait avoir disparu. Mon cœur se serra et la sueur mouilla mon front. Ne sachant quoi faire, je fermai les yeux et tentai de respirer calmement. Les souvenirs de mes cours de premiers secours refirent surface.

~•~•~•~•~•~•~

– Camille, d'après toi, pourquoi met-on la personne sur le côté, et non sur le dos ? me demanda mon père en me présentant la photo d'un homme allongé sur son flanc droit.

Après un petit moment d'hésitation, je lui répondis :

– Pour lui permettre de bien respirer et l'empêcher de s'étouffer avec sa langue.

– Très bien, acquiesça-t-il. Et si tu te retrouves sur la route, et que tu découvres une personne inconsciente sur la chaussée, qu'est-ce que tu vas faire ?

– Je dois le sauver !

– Oui, mais avant cela, qu'est-ce que tu dois faire ? Avant de penser aux autres, il faut d'abord penser à ta propre sécurité.

En écoutant les paroles de mon père, je me mis à faire travailler les méninges. Si je voulais sauver cette personne sur la route, il devrait y avoir des voitures qu'il faudrait éviter. Je lui répondis :

– Je dois d'abord observer mon environnement, sécuriser le périmètre et sauver cette personne.

– Parfait, me félicita mon père. Maintenant, nous allons voir comment traiter les blessures...

~•~•~•~•~•~•~

Je rouvris les yeux et parvins en partie à calmer mon anxiété. Je me remis à l'ouvrage et le corps de mon père fut correctement allongé. C'est grâce à lui que j'ai pu me préparer d'avance à la pire situation possible. Daniel arriva avec la trousse de secours et il nous fallut découper la chemise de mon père aux ciseaux, afin qu'il puisse nettoyer correctement la plaie. Celle-ci n'était pas belle à voir ; on aurait dit qu'un couteau avait fait un trou dans la chair. Le père d'Alan soigna la blessure avec un sérum physiologique, un antiseptique et des pansements. Il sortit une seringue avec de l'antipoison et l'injecta dans le bras blessé. Il retira l'aiguille et contrôla son état. Durant tout le processus, je m'étais mise à prier, espérant que ça ne soit pas une mauvaise nouvelle. Ma mère s'inquiétait pour l'état de mon père :

Grand Fur Story : le mythe du loup [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant