Chapitre 3 : Le chaos

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Camille
C'était une belle journée ensoleillée de juin. Tandis que je sortais du bâtiment de la haute école professionnelle de la Chaux-de-Fonds, mon Bachelor en poche, je jubilais car c'était le début des vacances d'été. Les heures de travail intense étaient désormais révolues et je n'aurais plus à passer des nuits blanches, ni à frôler le surmenage. L'école était certes un bon lieu de formation, mais la méthode de travail n'était pas saine. Certains élèves que je connaissais avaient dû arrêter car la HEP ne leur convenait pas, et allaient dans une autre école. Malgré ça, j'étais tout de même parvenue à mériter mon titre d'enseignante.

Après avoir descendu les quelques marches devant le collège, je sortis mon iPhone et lus les dernières notifications. Lorsque je vis les messages d'Alan, mon cœur s'emballa et mes lèvres s'étirèrent, esquissant un large sourire. Il avait atterri à l'aéroport de Genève, et était déjà en route avec mes parents pour me chercher. Comme les siens ne pouvaient pas se déplacer à cause de leur travail, mon père et ma mère s'étaient proposés pour l'accompagner.

Cinq minutes plus tard, je levai la tête et vis la Peugeot de mes parents arriver. Je pouvais apercevoir de loin la tête d'Alan, assis sur la banquette arrière. J'étais excitée et nerveuse rien que par sa présence. Lorsque la voiture s'arrêta, je m'empressai d'ouvrir la portière pour le rejoindre. Son visage ovale arborait un sourire chaleureux, et ses yeux noisettes rayonnaient.

– Salut Camille ! me lança-t-il en faisant un signe de la main.

– Alan ! Tu m'as tellement manqué ! lui dis-je en le serrant dans mes bras.

– Ça n'a pas été trop dur ces trois ans ? me demanda-t-il.

– Si un peu, lui avouai-je avant de réfléchir. Bon d'accord, beaucoup, mais je suis trop contente de te revoir.

Nous restâmes comme ça pendant quelques secondes, le temps que je profite de sa présence. Je sentais toujours mon cœur palpiter à chaque fois qu'il était près de moi. Après l'avoir libéré de mon étreinte, je lui demandai :

– Sinon, ç'a été comment l'Angleterre ?

– Génial, me répondit-il avec enthousiasme. Les étudiants sont très impliqués dans leurs travaux et l'ambiance y est très agréable. On en apprend beaucoup sur les théories scientifiques et leurs mystères. Les promenades de l'université de Cambridge sont très belles, et je me baladais chaque jour pour me détendre et me vider l'esprit. Et toi alors, il paraît que tu as eu ton Bachelor en enseignement ?

– Oui, et haut la main ! lui dis-je en sortant le diplôme de mon sac à dos, pour l'arborer fièrement.

– Pareil pour mon doctorat ! Check this out, renchérit-il, le sourire aux lèvres et son diplôme en main.

– Pour fêter ça, commença Sarah, ma mère, très excitée, on va faire un super festin en famille ce soir ; je vais nous préparer une grande paëlla avec un ingrédient de la maison !

Ma mère adore la culture espagnole, et à chaque grande occasion, elle nous cuisinait ce délicieux plat.

– On va aussi faire une version végétarienne spécialement pour toi, Alan, lui dit Nicolas, mon père.

– Merci ! lui répondit-il, tout souriant.

Je soupirai un peu et me mis à rire. Mes parents le connaissaient si bien qu'on le prendrait pour mon petit frère, avec notre année d'écart en plus.

Alan et moi étions amis depuis la neuvième année de secondaire. On s'était rencontrés lorsque je l'avais surpris en train de se faire battre par une brute dans les couloirs du collège. Énervée par un tel comportement à son égard, je m'étais décidée à faire ravaler les gencives à cet idiot.

Grand Fur Story : le mythe du loup [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant