Chapitre 14 : Les survivants 🎵

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Alan
Camille et moi-même montâmes sur le dos de Léo. Nous avions improvisé des sangles de sécurité avec un assortiment de cordes d'escalade qui se trouvaient dans la cave du collège. Les nœuds que nous avions faits pour l'occasion étaient les plus solide qui existent. Je demandai :

– Tout le monde est prêt ?

Prêts ! me lança la brigade volante.

– Prête ! Enfin, de ce que je pense... me dit Camille.

Je savais que Camille avait un peu le vertige, alors je lui ordonnai tendrement :

– Accroche-toi bien à ma taille.

Elle me serra aussi fort qu'elle pouvait. Ça me faisait du bien de ressentir son contact réconfortant. J'ordonnai :

– Bien, Léo, décollage dans trois, deux, un, go !

L'animal battit des ailes, et nous décollâmes lentement du sol. Camille sursauta :

– Wow ! Ça tangue un peu là !

– Si tu as peur, ferme les yeux, la rassurai-je. En attendant, on s'envole ! Vers l'infini et au delà !

– Hum tu te goures de film.

– On s'en fiche.

Je pouvais voir Saint-Blaise depuis le ciel. Nous étions tellement haut que l'on aurait dit des maisons de poupée. Je regardai l'horizon, et me sentis pris d'un vent de liberté. Je commençai à chanter la reprise de Belle, mais dans mon interprétation :

Je peux enfin voler de mes propres ailes,
Je veux que ça ne s'arrête pas !
C'est fou comme notre vie change
C'est complètement étrange.
Ce monde est trop chamboulé pour moi.

Léo atterrit sur le toit de l'église, que l'on appelle le Temple, où on avait une vue sur tout le village, enfin, ce qu'il en restait. On ne voyait que des bâtiments avec des dégâts superficiels, par exemple des vitres cassées dans les rez-de-chaussée et des carcasses de voitures qui jonchaient le sol. Lorsque je vis des traces de sang sur la peinture blanc cassé des murs, j'eus un haut-le-cœur et regardai ailleurs. J'avais de la peine à croire que tout ce qu'on a connu avait changé, et j'osais à peine imaginer le massacre qui s'était produit la journée précédente. Je levai ma truffe et humai l'air. Parmi les odeurs de sang qui m'écœuraient, je sentis les phéromones des habitants, et dis :

– Pour le moment, il n'y a pas d'ennemi au sol. On peut descendre.

Ils s'exécutèrent et prirent leur envol pour atterrir sur la Grand-rue. Dès que nous posâmes nos pieds à terre, j'ordonnai à la brigade volante :

– Vous tous, surveillez les environs le temps qu'on cherche les survivants.

Compris, me répondirent les caninodons.

Nous entrâmes alors par l'entrée à côté de la papeterie. Nous montâmes les escaliers jusqu'au premier étage et nous dirigeâmes vers la première porte d'entrée d'un appartement.

– Camille, tu pourrais passer en premier, lui demandai-je avec appréhension. Je ne voudrais pas les effrayer.

– D'accord, me répondit-elle.

Elle frappa à la porte et demanda :

– Il y a quelqu'un ? Y a-t-il des survivants par ici ? Nous sommes venus pour vous emmener dans un lieu sûr. Alors faites-nous savoir que vous êtes en vie.

La porte s'ouvrit lentement, révélant une femme noire apeurée, accompagnée de ses deux petites filles. Je me faufilai discrètement derrière Camille, ne voulant pas effrayer cette petite famille.

Grand Fur Story : le mythe du loup [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant