Chapitre 17 : Un messager mystérieux

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Alan
Un soir, nous avions relancé le débat sur mon statut de fils d'Adam, et sur ce que l'on devait révéler ou non. Nous étions assis sur nos lits et ma mère me dit :

– J'ai beau être croyante sur le Messie et ses messages oniriques, il y a quelque chose qui cloche dans ta vision, Alan.

– Je suis tout à fait d'accord, maman, affirmai-je. Mais le bois s'est matérialisé pendant notre sommeil, c'est incontestable. Cependant, quelque chose me taraude.

Je sortis mon journal de rêve de mon sac à dos et feuilletai les pages. Je repensai à cette sensation du premier jour et dis :

– Ce qui m'a interpelé, c'est le jour où nous avons fondé notre guilde. Lorsque j'ai prononcé mon allocution, j'ai eu une impression de déjà-vu. Comme si une partie de cette vision s'est réalisée. Ensemble, nous sauverons le monde... Ça rapporte de l'eau à mon moulin pour la prédiction du futur. Et il y a aussi la partie sur Vagaroth qui me fait tiquer. D'après mes souvenirs, Il s'agirait d'une entité menaçante, puisque j'ai entendu Camille crier son nom.

– Et il y avait quoi d'autre dans ta vision ? me demanda ma copine.

– Il y avait aussi des gens... qui ne sont pas de notre monde, mais qui en même temps m'ont l'air familier...

– Inconnus et familiers à la fois ? C'est paradoxal, non ? s'interrogea Carmen.

– Et l'histoire ne s'arrête pas là ! poursuivis-je. J'ai aussi vu un loup blanc anthropomorphe géant qui forgeait une épée.

– Mais la question est : va-t-on parler de ton rêve aux autres ? demanda Sarah.

La question était bien posée, et je connaissais bien la réponse. Je lui dis :

– Il ne vaudrait mieux pas. Même dans ces conditions, ils ne comprendraient pas. Rien de concret n'est arrivé pour le moment.

– Et comme on le dit, dans le doute, mieux vaut garder le silence, ajouta mon père.

C'est donc sur ses sages paroles que nous avons clôturé le débat. Les jours se sont écoulés comme bon leur semblait, et au soixantième jour, mon père, Camille et moi-même avons décidé de partir en exploration à Marin dans la matinée. Nous voulions un peu changer le programme quotidien et faire un compte-rendu de la situation là-bas. Nous montâmes sur le dos d'Icare et je pris la parole :

– Membres de Grand Fur Story, mon équipe et moi-même allons à Marin pour explorer les environs. Je vous prierai de rester sur vos gardes pendant notre absence. S'il vous arrive quoi que ce soit, envoyez-nous un de nos animaux qu'il puisse transmettre le message.

Je me tournai vers la brigade volante, et vis les enfants d'Icare et Élisa. Ils avaient atteint la taille d'un cheval ce jour-là. À leur naissance, ils étaient aussi petits que des veaux, mais on a bien pris soin d'eux. Je leur demandai :

– Et la brigade volante, vous savez ce qu'il vous reste à faire ?

– OUI, ALAN ! me répondirent-ils à l'unisson.

– Très bien, acquiesçai-je.

Je pris les commandes et Camille se mit derrière moi, suivi de mon père. Nous saluâmes la guilde et Icare prit son envol. On ne le savait pas encore, mais nous n'étions pas près d'oublier ce qui allait se passer.

Cinq minutes plus tard, nous atterrîmes devant Marin Centre, un immense bâtiment noir qui est le centre commercial du secteur. Nous descendîmes du dos d'Icare et nous approchâmes de la porte automatique à tambour. Je déclarai :

– Nous voilà arrivés à Marin Centre.

– Wow ! C'est complètement délabré par rapport à la dernière fois que nous sommes venus, fit remarquer Camille qui observait l'état des lieux. Mais l'entrée reste encore accessible.

Grand Fur Story : le mythe du loup [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant