Chapitre 6 : La déclaration

509 24 146
                                    

Alan
Après avoir récupéré grâce à une bonne sieste, nous avons observé les créatures qui sont toujours présentes dans notre quartier. Par la fenêtre, on les voyait tout détruire, voitures et lampadaires. Même celui du giratoire n'avait pas été épargné, et s'était écroulé dans un grand fracas. Elles dévoraient chaque personne qui osait sortir de chez elle. Heureusement, elles ne semblaient pas en capacité de pénétrer dans les habitations. Était-ce leur taille qui les arrêtait, ou bien craignaient-elles autre chose, peut-être certains matériaux ?

Durant la nuit, nous avons pu constater un autre fait important : certaines créatures étaient incapables de se repérer. Consciencieusement, nous avons annoté toutes ces informations précieuses qui pourraient nous donner un gros avantage face à ces monstres mangeurs d'hommes.

Camille et moi étions dans la salle de bain en train de nous brosser les dents, tandis que nos familles barricadaient les fenêtres pour plus de sécurité. Je ressentais un vent de malaise et d'embarras entre nous. Elle essayait de détourner le regard et je ne pouvais pas m'empêcher de jeter un coup d'œil sur elle. Je n'arrêtais pas de penser : Est-ce que Camille va toujours m'aimer, même avec ma tête de loup ? et j'avais peur que cela change notre relation. Après avoir rincé mes dents, je lui demandai avec un peu d'hésitation :

– Dis Camille, on... on va dans ma chambre ?

– Hein ? Euh... ouais pourquoi pas ? accepta-t-elle, les joues rouges comme une pivoine.

Nous sortîmes de la salle de bain et nous dirigeâmes vers ma chambre. Pendant notre marche, je percevais les murmures de ma mère qui m'espionnait. Depuis ma transformation, mon ouïe était devenue drastiquement fine, à un tel point que je pouvais l'entendre dire :

– Je sens qu'il va se passer quelque chose entre eux...

– Maman, on ne se mêle pas de la vie privée des autres, surtout celle de mon frère.

Dans ma tête, je pensai que ma mère me faisait un peu peur, surtout à cause de sa tendance à analyser les gens. Elle avait beau être ma mère et vouloir me protéger, mais il fallait qu'elle respecte ma sphère privée. Je remerciai par télépathie ma petite sœur pour son bon sens. Dès que nous fûmes devant la porte de ma chambre, je l'ouvris et laissai entrer Camille. La pièce était spacieuse et bien organisée, avec une bibliothèque à gauche et une armoire à vêtements à droite. En lui désignant mon lit, je lui proposai :

– Installe-toi seulement.

– Merci.

Elle s'assit sur le matelas, et le sommier grinça légèrement. Je m'assis à sa droite et mon poids la fit bondir à un point qu'elle poussa un cri de surprise.

– Oh pardon ! m'excusai-je en baissant les oreilles. J'ai oublié que j'étais devenu plus lourd qu'avant et...

– Ce n'est pas de ta faute ! me dit-elle en riant un peu. Ça m'a juste surprise et puis...

On se regarda alors dans les yeux et comme par enchantement, le temps se figea. La pleine lune nous éclairait et nous étions dans un état hypnotique. Je ne pouvais m'empêcher de contempler ses yeux verts et sa chevelure dorée. Je me disais : Allez Alan, c'est pas le moment de flancher ! Dis-lui ce que tu as sur le cœur. Camille brisa soudain le silence :

– Alan, tes yeux...

– Quoi ? Qu'est-ce qu'ils ont mes yeux ? lui demandai-je, légèrement surpris.

– Ils sont devenus jaunes ! Et... ils brillent.

– Ah oui ? Ce doit être à cause de ma vision nocturne.

D'un air songeur, je détournai le regard et passai une main sur la nuque :

– Camille, j'ai... j'ai quelque chose à te dire...

Grand Fur Story : le mythe du loup [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant